Les ouvrages seront indiqués par ordre alphabétique. Comme il y a énormément de prix, je m’en suis tenue aux principaux – Prix littéraire « Le Monde » – Prix Goncourt – prix Renaudot – prix Médicis – prix Femina – et pour les enfants et les adolescents – Prix Goncourt – Prix des incorruptibles – Prix T’aimes lire – Prix UNICEF – Prix historique du roman jeunesse 41 – Si des livres sont sélectionnés pour plusieurs prix ; ils apparaissent chaque fois – Les résumés proviennent pour l’essentiel de Babelio sur lesquels j’ai mis en gras les éléments qui me semblaient importants – et si j’avais connaissance de liens intéressants, je les ai ajoutés. Cet article pourra être enrichi. Bonne utilisation Bernadette Couturier – Les prix ajoutés : Prix Imaginales des lycéens – Prix lycéens l’économie – Prix lycéen du livre d’histoire – Prix Tangente. Prix Littéraires 2021
Si le livre a ét primé je mets cette couleur pour l’indiquer.
Prix littéraire «Le Monde» 2021

Le prix sera décerné, pour la neuvième fois, le mercredi 8 septembre 2021. Voici la sélection 2021, onze romans à paraître dans les premières semaines de la rentrée littéraire.
Livre primé
C’est le livre « Jacqueline Jacqueline » de Jean-Claude Grumberg, Seuil qui a été primé. Récit de deuil, de colère et d’amour, écrit après que le dramaturge a perdu la compagne de toute sa vie en 2019.

Jean-Claude Grumberg – Jacqueline Jacqueline – C’est durant la réception internationale de La Plus Précieuse des marchandises que Jean-Claude Grumberg perd Jacqueline son épouse.
Depuis, jour et nuit, il tente de lui dire tout ce qu’il n’a pas pu ou pas osé lui dire. Sans se protéger, ni rejeter ce qu’il ne peut ni ne veut comprendre, il dialogue avec la disparue. Incrédulité, révolte, colère se succèdent. Dans ses propos en cascades, réels ou imaginaires, qui évoquent la vie de tous les jours, Grumberg refuse de se raisonner, de brider son deuil. Les jeux de mots, l’humour, l’ironie, l’autodérision n’y changent rien.
Dans ce livre, où alternent trivialité et gravité, entre clichés et souvenirs, l’auteur dit la difficulté d’exprimer ce qu’il ressent. Jean-Claude Grumberg fait son livre » pour et avec » Jacqueline, exaltant l’amour et l’intimité de la vie d’un couple uni pendant soixante ans. Babelio
On remarquera que Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – a été sélectionné pour le prix Littéraire « Le Monde », le Goncourt 2021 – Le Renaudot 2021 et le Médicis 2021 et le prix Fémina 2021 ! Mais obtiendra-t-il un prix ?
Prix Goncourt sur Babelio
Vous trouverez la liste des prix depuis 1903 et sur la droite une liste de prix littéraires
Prix Goncourt Lycéens sur Académie Goncourt
Sélection Prix Goncourt 2021
Mercredi 3 novembre 2021 à 12h45, Mohamed Mbougar Sarr devient au premier tour le lauréat du 119ème prix Goncourt pour La plus secrète mémoire des hommes, Ed Philippe Rey/Jimsaan. Source

Complément – Le Goncourt, un prix qui aurait pu ne jamais voir le jour Gabrielle Hirchwald, Université de Lorraine. – La remise du Prix Goncourt 2020 restera dans les mémoires à plus d’un titre. Crise ou pas crise, retour sur une institution qui faillit ne jamais naître. theconversation du 2 décembre 2020
Les livres en lice pour 2021
Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – En lice pour le deuxième tour – a obtenu le prix Médicis – dans la troisième sélection –

Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – (Flammarion) Dans ce texte d’une violente sobriété, elle revient sur l’inceste dont elle a été la victime pendant des années. Et c’est bouleversant. «J’ai fait comme s’il ne se passait rien. Je regardais le paysage devant moi. Les essuie-glaces couchés au bas de la vitre. La main allait et venait sur ma cuisse. Elle s’est déplacée vers le haut. J’ai été consciente de sa position à tout moment. Mon attitude était celle de quelqu’un qui n’a rien de particulier à dire. Mon état intérieur, à l’opposé. Il aurait mérité d’être exprimé si je m’en étais sentie capable. Je dissimulais mon incapacité par un comportement sans histoire. Sachant que je ne saurais pas quoi dire si la limite était dépassée. Mon esprit était occupé à raisonner. Il n’était pas vide. Je surveillais. C’était une surveillance de tous les instants. Proche. Serrée sur le mouvement. Même d’un doigt sur le tissu de mon pantalon. Je surveillais, je surveillais, je surveillais. Ça risquait d’être inutile. Je le savais. Si la limite, que je pouvais faire semblant de supporter, était dépassée, j’avais conscience que j’aurais peut-être à en supporter plus. Mon raisonnement se bloquait avant. Je n’allais pas jusque-là. Je continuais d’interpréter les passages de main comme anodins, et de m’accrocher à leur innocence.» Babelio
Christine Angot – Le voyage dans l’Est – Mon court résumé – Un père prédateur conduit sa fille tout en douceur vers l’inceste. Elle arrive à le dénoncer à sa mère seulement après avoir connu un autre homme, mais elle sera marquée à vie.
Le Voyage dans l’Est – Livre de Christine Angot « — Vu l’ancienneté des faits, il sera sans doute compliqué de les faire établir, et vraisemblablement, votre père ne sera pas condamné… — Alors, il y a des faits plus récents, qui ont eu lieu à Nancy, à Nice, à Paris et à Tende, il y a deux ans. … Google Books
«Le Voyage dans l’Est», de Christine Angot : le feuilleton littéraire de Camille Laurens – Notre feuilletoniste salue ce nouveau roman, où l’écrivaine revient sur l’inceste que son père lui a fait subir. À quoi et à qui elle oppose la littérature, lieu de liberté. Le Monde
Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – Christine Angot revient sur l’inceste qu’elle a subi et signe son meilleur livre, le plus dur et le plus fort. Article par Elisabeth Philippe dans Le Nouvel Observateur
Anne Berest – La carte postale – En lice pour le deuxième tour – a obtenu le Prix Renaudot Lycéens 2021

Anne Berest – La Carte postale, Grasset – Enquête familiale très remarquée – C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de vœux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée. Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre. J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabriële. Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot « juif » dans une vie laïque. Babelio
L’autrice de «La Carte postale», prix Renaudot des lycéens 2021, est l’invitée du podcast «Le Goût de M»
Anne Berest – La Carte postale mon court résumé : L’auteur après réception d’une carte postale avec le nom de quatre personnes de sa famille juive disparues mène l’enquête.
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Sorj Chalandon – Enfant de salaud – En lice pour le deuxième tour – (je l’ai lu) – dans la troisième sélection

Sorj Chalandon – Enfant de salaud – (Grasset) Ne concourra plus pour le Goncourt des lycéens Depuis l’enfance, une question torture le narrateur : – Qu’as-tu fait sous l’occupation ? Mais il n’a jamais osé la poser à son père. Parce qu’il est imprévisible, ce père. Violent, fantasque. Certains même, le disent fou. Longtemps, il a bercé son fils de ses exploits de Résistant, jusqu’au jour où le grand-père de l’enfant s’est emporté : «Ton père portait l’uniforme allemand. Tu es un enfant de salaud !» En mai 1987, alors que s’ouvre à Lyon le procès du criminel nazi Klaus Barbie, le fils apprend que le dossier judiciaire de son père sommeille aux archives départementales du Nord. Trois ans de la vie d’un «collabo», racontée par les procès-verbaux de police, les interrogatoires de justice, son procès et sa condamnation. Le narrateur croyait tomber sur la piteuse histoire d’un «Lacombe Lucien» mais il se retrouve face à l’épopée d’un Zelig. L’aventure rocambolesque d’un gamin de 18 ans, sans instruction ni conviction, menteur, faussaire et manipulateur, qui a traversé la guerre comme on joue au petit soldat. Un sale gosse, inconscient du danger, qui a porté cinq uniformes en quatre ans. Quatre fois déserteur de quatre armées différentes. Traître un jour, portant le brassard à croix gammée, puis patriote le lendemain, arborant fièrement la croix de Lorraine. En décembre 1944, recherché par tous les camps, il a continué de berner la terre entière. Mais aussi son propre fils, devenu journaliste. Lorsque Klaus Barbie entre dans le box, ce fils est assis dans les rangs de la presse et son père, attentif au milieu du public. Ce n’est pas un procès qui vient de s’ouvrir, mais deux. Barbie va devoir répondre de ses crimes. Le père va devoir s’expliquer sur ses mensonges. Ce roman raconte ces guerres en parallèle. L’une rapportée par le journaliste, l’autre débusquée par l’enfant de salaud. Babelio

Sorj Chalandon – Enfant de salaud – Mon court résumé – Dans ce livre l’auteur fait état du procès de Klaus Barbie et démantèle le tissu de mensonges de son père.
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Louis-Philippe Dalembert – Milwaukee Blues – En lice pour le deuxième tour – dans la troisième sélection – (je l’ai lu)

Louis-Philippe Dalembert – Milwaukee Blues – (Sabine Wespieser) Inspiré de l’assassinat de George Floyd – Depuis qu’il a composé le nine one one, le gérant pakistanais de la supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, ne dort plus : ses cauchemars sont habités de visages noirs hurlant « Je ne peux plus respirer ». Jamais il n’aurait dû appeler le numéro d’urgence pour un billet de banque suspect. Mais il est trop tard, et les médias du monde entier ne cessent de lui rappeler la mort effroyable de son client de passage, étouffé par le genou d’un policier. Le meurtre de George Floyd en mai 2020 a inspiré à Louis-Philippe Dalembert l’écriture de cet ample et bouleversant roman. Mais c’est la vie de son héros, une figure imaginaire prénommée Emmett – comme Emmett Till, un adolescent assassiné par des racistes du Sud en 1955 –, qu’il va mettre en scène, la vie d’un gamin des ghettos noirs que son talent pour le football américain promettait à un riche avenir. Son ancienne institutrice et ses amis d’enfance se souviennent d’un bon petit élevé seul par une mère très pieuse, et qui filait droit, tout à sa passion pour le ballon ovale. Plus tard, son coach à l’université où il a obtenu une bourse, de même que sa fiancée de l’époque, sont frappés par le manque d’assurance de ce grand garçon timide, pourtant devenu la star du campus. Tout lui sourit, jusqu’à un accident qui l’immobilise quelques mois… Son coach, qui le traite comme un fils, lui conseille de redoubler, mais Emmett préfère tenter la Draft, la sélection par une franchise professionnelle. L’échec fait alors basculer son destin, et c’est un homme voué à collectionner les petits boulots, toujours harassé, qui des années plus tard reviendra dans sa ville natale, jusqu’au drame sur lequel s’ouvre le roman. La force de ce livre, c’est de brosser de façon poignante et tendre le portrait d’un homme ordinaire que sa mort terrifiante a sorti du lot. Avec la verve et l’humour qui lui sont coutumiers, l’écrivain nous le rend aimable et familier, tout en affirmant, par la voix de Ma Robinson, l’ex-gardienne de prison devenue pasteure, sa foi dans une humanité meilleure. Babelio
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Complément Comment la mort de George Floyd a changé les États-Unis – Un an après la mort de George Floyd, un Afro-Américain de 46 ans tué par un policier blanc, que reste-t-il du mouvement qui a suivi et de ses revendications ? Réponse en podcast avec Laurent Borredon, journaliste au « Monde » à Los Angeles. Podcast L’heure du monde 22 minutes
Louis-Philippe Dalembert – Milwaukee blues – mon court résumé : Issu des quartiers noirs où il a été protégé par sa mère, il aurait pu réussir au football américain mais il a voulu aller trop vite. Le livre s’ouvre sur le drame de sa mort du fait d’un policier.
Agnès Desarthe – L’Eternel Fiancé – En lice pour le deuxième tour –

Agnès Desarthe – L’Eternel Fiancé – (L’Olivier) – À quoi ressemble une vie ? Pour la narratrice, à une déclaration d’amour entre deux enfants de quatre ans, pendant une classe de musique. Ou à leur rencontre en plein hiver, quarante ans plus tard, dans une rue de Paris. On pourrait aussi évoquer un rock’n’roll acrobatique, la mort d’une mère, une exposition d’art contemporain, un mariage pour rire, une journée d’été à la campagne ou la vie secrète d’un gigolo. Ces scènes – et bien d’autres encore – sont les images où viennent s’inscrire les moments d’une existence qui, sans eux, serait irrévocablement vouée à l’oubli. Car tout ce qui n’est pas écrit disparaît. Conjurer l’oubli : tel nous apparaît l’un des sens de ce roman animé d’une extraordinaire vitalité, alternant chutes et rebonds, effondrements et triomphes, mélancolie et exaltation. Œuvre majeure d’une romancière passionnée par l’invention des formes, L’Eternel Fiancé confirme son exceptionnel talent : celui d’une auteure qui a juré de nous émerveiller – et de nous inquiéter – en proposant à notre regard un monde en perpétuel désaccord. Babelio
Agnès Desarthe – L’Eternel Fiancé – Pendant toute l’enfance, le temps n’en finit pas de ne pas passer. Comme le reste de l’existence, les rituels du mercredi semblent vouer à se reproduire continuellement, dans l’« intemporalité gorgée d’ennui de nos après-midi oisifs ». Et puis, un jour, l’enfance s’arrête et l’éternité avec elle. De cela, la narratrice ne se remet pas. Comme elle ne se remet pas d’avoir, à 4 ans, rejeté la déclaration d’amour qu’un petit garçon lui a faite pendant un concert de Noël dans la salle des mariages de la mairie. Ce garçon, Etienne Charvet, elle ne va cesser de le croiser à diverses étapes de sa vie, idole du lycée quand il forme un couple flamboyant avec Antonia, homme paumé plus tard, vendant ses services sexuels à des femmes plus âgées. À intervalles réguliers, ils se retrouvent et jamais il ne semble la reconnaître, encore moins garder le souvenir de leurs précédentes rencontres ou de ses serments enfantins. Que reste-t-il en chacun du petit garçon ou de la petite fille qu’il fut ? Que garde-t-on des métamorphoses qui ont suivi, des personnages que l’on s’est inventés à l’adolescence, des déguisements successifs de l’âge adulte ? Quelles traces laissent en nous ceux que l’on a aimés, et ceux qui nous ont aimés ? Embrassant toutes ces questions et bien d’autres pas moins fondamentales, L’Eternel Fiancé est un somptueux roman du temps, de la mémoire et du deuil. De la vie qui parfois file à toute allure et parfois semble devoir s’étirer interminablement. L’intelligence aiguë d’Agnès Desarthe, la netteté avec laquelle elle décrit des sensations, des expériences communes, la beauté douloureuse de certaines scènes, offrent une grâce extraordinaire à ce roman. Il s’en dégage une douce tristesse dont console sa profondeur magnifique. Raphaëlle Leyris Source article Journal Le Monde
Voir aussi pour en savoir plus « Le Monde des Livres » p. 9 daté du 17 septembre 2021
David Diop – La porte du voyage sans retour –

David Diop – La porte du voyage sans retour – (Seuil) – Ne concourra plus pour le Goncourt des lycéens – «La porte du voyage sans retour» est le surnom donné à l’île de Gorée, d’où sont partis des millions d’Africains au temps de la traite des Noirs. C’est dans ce qui est en 1750 une concession française qu’un jeune homme débarque, venu au Sénégal pour étudier la flore locale. Botaniste, il caresse le rêve d’établir une encyclopédie universelle du vivant, en un siècle où l’heure est aux Lumières. Lorsqu’il a vent de l’histoire d’une jeune Africaine promise à l’esclavage et qui serait parvenue à s’évader, trouvant refuge quelque part aux confins de la terre sénégalaise, son voyage et son destin basculent dans la quête obstinée de cette femme perdue qui a laissé derrière elle mille pistes et autant de légendes. S’inspirant de la figure de Michel Adanson, naturaliste français (1727-1806), David Diop signe un roman éblouissant, évocation puissante d’un royaume où la parole est reine, odyssée bouleversante de deux êtres qui ne cessent de se rejoindre, de s’aimer et de se perdre, transmission d’un héritage d’un père à sa fille, destinataire ultime des carnets qui relatent ce voyage caché. Babelio
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David Diop La porte du voyage sans retour – mon court résumé : dans ses carnets secrets un botaniste raconte son voyage au Sénégal et son amour pour une guérisseuse noire. lien métiers (guérisseur)
Clara Dupont-Monod – S’adapter – En lice pour le deuxième tour – a obtenu le prix Femina – le prix Goncourt Lycéens – le prix Landerneau –

Clara Dupont-Monod – S’adapter – (Stock) – Beau livre sur son frère handicapé – C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire. Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires. La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie. Un livre magnifique et lumineux. Babelio
Clara Dupont-Monod – S’adapter – mon court résumé : L’enfant handicapé dans une famille raconté par la fratrie.
Clara Dupont-Monod – S’adapter – (Stock) Loin des romans historiques en costume auxquels Clara Dupond-Monod nous avait habitués, dans lesquels elle explorait volontiers la tonalité des contes et légendes, l’écrivaine offre avec S’adapter le roman d’une famille de la fin du XXe siècle, bouleversée par l’arrivée d’un enfant lourdement handicapé. Plutôt que d’adopter le point de vue surplombant d’un narrateur omniscient, l’autrice préfère regarder les trajectoires de chacun d’en bas : les pierres foulées dans cette maison cévenole sont ici les témoins empathiques de ce que vivent les membres de la fratrie. En trois parties, elle parvient à faire ressentir avec délicatesse et justesse ce que les trajectoires de chacun doivent à la naissance de ce frère, mort à 10 ans. De l’aîné, qui renonce aux jeux de l’enfance et aux émotions de l’adolescence pour le protéger, à la cadette, qui se révolte et s’endurcit, chacun se débrouille comme il peut pour trouver sa place. Tout comme celui, né après ce décès, qui doit réussir à apprivoiser ce fantôme si encombrant. Fl. By Le Monde
Elsa Fottorino – Parle tout bas –

Elsa Fottorino – Parle tout bas – (Mercure de France) – Roman d’inspiration autobiographique qui parle du viol – «Je ne pouvais plus échapper à mon histoire, sa vérité que j’avais trop longtemps différée. J’avais attendu non pas le bon moment, mais que ce ne soit plus le moment. Peine perdue. La mienne était toujours là, silencieuse, sans aucune douleur, elle exigeait d’être dite. J’ai espéré un déclenchement involontaire qui viendrait de cette peur surmontée d’elle-même. La peur n’est pas partie mais les mots sont revenus.» En 2005, la narratrice a dix-neuf ans quand elle est victime d’un viol dans une forêt. Plainte, enquête, dépositions, interrogatoires : faute d’indices probants et de piste tangible, l’affaire est classée sans suite. Douze ans après les faits, à la faveur d’autres enquêtes, un suspect est identifié : cette fois, il y aura bien un procès. Depuis, la narratrice a continué à vivre et à aimer : elle est mère d’une petite fille et attend un deuxième enfant. Aujourd’hui, en se penchant sur son passé, elle comprend qu’elle tient enfin la possibilité de dépasser cette histoire et d’être en paix avec elle-même. Elsa Fottorino livre ici un roman sobre et bouleversant, intime et universel, qui dit sans fard le quotidien des victimes et la complexité de leurs sentiments. Babelio
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Patrice Franceschi – S’il n’en reste qu’une –

Patrice Franceschi – S’il n’en reste qu’une – (Grasset) – «Dès le pas de la porte franchi, le souffle de la nuit me prit au visage. Le feuillage des arbres alentour bruissait comme un feu sous les rafales de vent. Des formes indistinctes se redressèrent. L’instant d’après, une colonne se forma sans qu’un seul mot soit prononcé ; je me trouvai derrière ce qui me sembla être une fille à la natte très longue…» Quelque part dans l’ancienne Mésopotamie, deux femmes poursuivent leur rêve de liberté – quel que soit le prix à payer. C’est le combat de toujours pour le droit de vivre, d’aimer, de partager, dans un monde tragique et sombre, où les hommes se forgent dans la violence et la haine. Elles s’appellent Tékochine et Gulistan et combattent dans un bataillon féminin kurde. Indissolublement liées par la guerre, ces deux sœurs d’armes poursuivent leurs chimères. Rien ne les sépare jusqu’à ce qu’un jour d’automne, dans les décombres d’une ville assiégée, elles choisissent une mort si inconcevable qu’elle frappe les esprits pour toujours. Leur histoire, devenue légendaire, nous est racontée par une étrangère venue d’Occident, qui découvre la lumière dans un paysage. Sa quête sur les traces de ces deux héroïnes l’entraîne si loin qu’elle s’achève en métamorphose… S’il n’en reste qu’une est l’histoire de ces trois femmes confrontées au destin et à ce qu’il peut y avoir d’incandescent dans la condition humaine. Babelio
Complément – Littérature et conflit syrien : l’encre et le sang – Pour Antoine Wauters ou Julie Ruocco, cet automne, et avant eux Justine Augier ou Samar Yazbek, écrire sur la guerre relève de l’urgence. Des fictions et des récits afin de lutter contre la sidération, dire le vrai, résister. Par Raphaëlle Leyris – source « Le Monde »
En 2015, Patrice Franceschi signait Mourir pour Kobané (Equateurs), récit des cent trente-cinq jours qui virent les Kurdes de Syrie (dont des unités féminines), soutenus par la coalition que dirigeaient les Etats-Unis, tenir en échec les soldats de l’organisation Etat islamique (EI) à Kobané ; l’écrivain et officier de réserve y racontait plus largement son compagnonnage, sur le terrain, avec les Kurdes, et leur combat pour l’établissement d’un Rojava (ou Kurdistan syrien) autonome, aux principes démocratiques. Depuis, les Kurdes ont été abandonnés par la communauté internationale, et Patrice Franceschi condamne, de tribunes en lettres ouvertes, cette trahison. S’il n’en reste qu’une est en quelque sorte le prolongement par la fiction de cet engagement physique et politique.
La narratrice, une journaliste australienne, se retrouve à enquêter sur deux soldates enterrées ensemble au cimetière de Kobané : Tékochine (une chef de bataillon) et Gulistan (sa garde du corps yézidie). A travers ces personnages imaginaires, l’auteur entend rendre hommage au courage des combattants kurdes, et en particulier des femmes. Entraînant le lecteur à Kobané ou à Rakka (l’ancienne « capitale » de l’EI), et à travers les montagnes, le roman adresse des signes à Joseph Conrad autant qu’à Victor Hugo, mais on ne saurait dire que cette dimension démonstrativement littéraire soit ce qui convainque le plus dans ce texte. Son mérite, non négligeable, est bien d’appréhender autrement, de manière plus empathique, l’histoire kurde récente. R. L.
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Lilia Hassaine – Soleil amer – livre lu –

Lilia Hassaine – Soleil amer – (Gallimard) – Saga familiale entre la France et l’Algérie – À la fin des années 50, dans la région des Aurès en Algérie, Naja élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne. Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au couple d’envisager de garder l’enfant… Avec ce deuxième roman, Lilia Hassaine aborde la question de l’intégration des populations algériennes dans la société française entre le début des années soixante et la fin des années quatre-vingt. De l’âge d’or des cités HLM à leur abandon progressif, c’est une période charnière qu’elle dépeint d’un trait. Une histoire intense, portée par des personnages féminins flamboyants. Babelio
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Lilia Hassaine – Soleil amer – Mon court résumé – La famille algérienne est venue rejoindre le père ouvrier spécialisé ; c’est l’âge d’or des cités HLM mais c’est trop difficile d’accueillir des jumeaux alors l’autre sera le fils de son beau-frère. Les premières filles suivront la voie traditionnelle tandis que les autres s’émanciperont. (ajouté à Algérie page Afrique)
Philippe Jaenada – Au printemps des monstres –

Philippe Jaenada – Au printemps des monstres – (Mialet-Barrault) – Sur l’affaire Lucien Léger un fait divers sordide, une enquête obsessionnelle et des parenthèses. Plein de parenthèses. Ce n’est pas de la tarte à résumer, cette histoire. Il faut procéder calmement. C’est une histoire vraie, comme on dit. Un garçon de onze ans est enlevé à Paris un soir du printemps 1964. Luc Taron. (Si vous préférez la découvrir dans le livre, l’histoire, ne lisez pas la suite : stop !) On retrouve son corps le lendemain dans une forêt de banlieue. Il a été assassiné sans raison apparente. Pendant plus d’un mois, un enragé inonde les médias et la police de lettres de revendication démentes, signées «L’Étrangleur» ; il adresse même aux parents de l’enfant, horrifiés, des mots ignobles, diaboliques, cruels. Il est enfin arrêté. C’est un jeune homme banal, un infirmier. Il avoue le meurtre, il est incarcéré et mis à l’écart de la société pour le reste de sa vie. Fin de l’histoire. Mais bien sûr, si c’était aussi simple, je n’aurais pas passé quatre ans à écrire ce gros machin (je ne suis pas fou). Dans cette société naissante qui deviendra la nôtre, tout est trouble, tout est factice. Tout le monde truque, ment, triche. Sauf une femme, un point de lumière. Et ce qu’on savait se confirme : les pervers, les fous, les odieux, les monstres ne sont pas souvent ceux qu’on désigne. Babelio
Philippe Jaenada – Au printemps des monstres – «Au printemps des monstres» : Philippe Jaenada rouvre l’affaire Taron – Histoire d’un livre. L’écrivain a appliqué sa méthode au meurtre de Luc Taron, en 1964, pour lequel a été condamné Lucien Léger. Il refait l’enquête. Par Raphaëlle Leyris – Journal Le Monde – «Au printemps des monstres», de Philippe Jaenada, Mialet-Barrault Longue enquête menée pour innocenter Lucien Léger, condamné pour le meurtre d’un petit garçon, Luc Taron, en 1964. Prix Littéraire Le Monde
Philippe Jaenada – Au printemps des monstres – Philippe Jaenada, l’écrivain monstre sur la piste de «l’Etrangleur» Quatre ans après avoir remporté le prix Femina avec «la Serpe», Philippe Jaenada publie une enquête de presque 800 pages sur «l’Etrangleur», qui confirme son humour et sa virtuosité. Entretien par Anne Crignon dans Le Nouvel Observateur
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François Noudelmann – Les Enfants de Cadillac – (je l’ai lu)

François Noudelmann – Les Enfants de Cadillac – (Gallimard) Premier roman bien que l’auteur ait derrière lui une longue œuvre d’essayiste – En 1911, fuyant les persécutions contre les Juifs en Lituanie, Chaïm, le grand-père du narrateur arrive en France. Afin d’obtenir la nationalité française, il s’engage dans l’armée et prend part à la Grande Guerre. Il est gravement blessé par une bombe chimique. Il passe vingt ans en hôpital psychiatrique, avant de mourir dans l’anonymat. En 1940, Albert, le père du narrateur, est fait prisonnier et dénoncé comme Juif. Lors de la libération des camps, il met plusieurs semaines à rejoindre la France à pied depuis la Pologne. Il risque plusieurs fois d’être exécuté par des soldats nazis en déroute ou des militaires russes avides. Dans ce premier roman époustouflant, François Noudelmann emporte le lecteur dans les tumultes des deux conflits mondiaux. Les destins de son grand-père et de son père sont de véritables épopées, à travers lesquelles l’auteur questionne son identité française. Babelio
François Noudelmann – Les enfants de Cadillac – mon court résumé : autobiographie d’un auteur qui nous dévoile le destin de son grand-père et de son père.
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Maria Pourchet – Feu –

Maria Pourchet – Feu – (Fayard) – Laure, prof d’Université, est mariée et mère de deux filles. De Véra, l’aînée, qui organise des mouvements d’insurrection au lycée, Laure envie l’incandescence et la rage. Elle qui, à 40 ans, regrette parfois d’être la somme de la patience et des compromis. Clément, célibataire, 50 ans, court le matin et parle à son chien le soir. Entre les deux il s’ennuie dans la finance, au sommet d’une tour vitrée, lassé de la vue qu’elle offre presque autant que de YouPorn. Laure monte sans passion des colloques en Histoire contemporaine. Clément anticipe les mouvements des marchés, déplorant que les crises n’arrivent jamais vraiment, que le pire ne soit qu’une promesse perpétuellement reconduite. De la vie, l’une attend la surprise. L’autre, toute capacité d’illusion anéantie, attend qu’elle finisse, fatigué d’être un homme dans un monde où seules les tours de la Défense sont légitimement phalliques. Bref, il serait bon que leur arrive quelque chose. Ils vont être l’un pour l’autre un choc nécessaire. Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent d’abord de se débarrasser l’un de l’autre en assouvissant le désir, naïvement convaincus qu’il se dompte. Nourrissant malgré eux un espoir qui les effraie et les consume, ils iront loin dans l’incendie. Dans l’ombre, quelque chose les surveille : la jeunesse sans nuance et sans pitié de Véra. Au gré d’un roman sur la passion, Feu photographie une époque. Où les hommes ne sachant plus quelle représentation d’eux-mêmes habiter, pourraient renoncer. Où les femmes pourraient ne pas se remettre de l’incessant combat qu’elles doivent mener pour être mieux aimées. Où les enfants, nés débiteurs, s’organisent déjà pour ne pas rembourser. Alternant les points de vue des deux personnages dans une langue nerveuse et acérée, Maria Pourchet nous offre un roman vif, puissant et drôle sur l’amour, cette affaire effroyablement plus sérieuse et plus dangereuse qu’on ne le croit. Babelio
Maria Pourchet – Feu – «Feu», de Maria Pourchet : l’adultère, sujet brûlant – Une ardente passion anime Laure et Clément. Leur éducation la réprouve, mais… L’intelligence et l’humour de la romancière chauffent à blanc un thème vieux comme le monde. Par Raphaëlle Leyris dans le journal « Le Monde«
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Abel Quentin – Le Voyant d’Etampes – En lice pour le deuxième tour –

Abel Quentin – Le Voyant d’Etampes – (L’Observatoire) – Roman sur un universitaire alcoolique qui se lance dans l’écriture – «J’allais conjurer le sort, le mauvais œil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d’Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J’allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux.» Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l’écriture d’un livre pour se remettre en selle : Le voyant d’Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d’un anti-héros romantique et cynique, à l’ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d’une génération. Babelio
Abel Quentin – Le voyant d’Etampes – mon court résumé – Histoire d’un universitaire alcoolique qui raconte ses déboires suite à la polémique qu’a engendré son livre sur un poète noir américain méconnu (il ne précise pas qu’il est noir). Il avait déjà essuyé un flop lors de la parution de son livre sur les Rosenberg (déclassification de témoignages postérieurs au jugement qui confirment l’espionnage au profit de l’URSS juste à la sortie de son ouvrage).
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Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – En lice pour le deuxième tour – dans la troisième sélection – Prix Goncourt 2021

Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – (Philippe Rey) – Roman d’apprentissage entre la France, le Sénégal et l’Argentine – En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ? Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda… D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. Babelio
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Un jeu de piste, d’un continent à l’autre, sur les traces d’un roman légendaire, dont l’auteur a disparu après avoir été accusé de plagiat. Prix littéraire « Le Monde » 2021 : la sélection et «La Plus Secrète Mémoire des hommes», de Mohamed Mbougar Sarr : le feuilleton littéraire de Camille Laurens – Notre feuilletoniste ouvre la nouvelle saison littéraire avec un roman idéal. Journal Le Monde
Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021 : «L’Afrique n’est pas à mettre à part dans l’histoire de la littérature» Le romancier sénégalais de 31 ans a remporté la prestigieuse distinction littéraire avec son quatrième roman, «La Plus Secrète Mémoire des hommes». Au cœur du nouveau roman de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021, gît un livre entêtant : Le Labyrinthe de l’inhumain, publié dans les années 1930 par un auteur mystérieux et maudit, répondant au pseudonyme de T.C. Elimane. Tous les récits enchâssés qui composent La Plus Secrète Mémoire des hommes convergent vers cet écrivain africain fictif consacré puis écarté par la scène littéraire parisienne, après des accusations de plagiat …/… Derrière T.C. Elimane, «le Rimbaud nègre» qui agite le Paris des années 1930, se devine la figure de Yambo Ouologuem, auteur malien consacré par le prix Renaudot en 1968 pour «Le Devoir de violence», avant d’être accusé de plagiat et de disparaître de la scène littéraire. Lien Journal Le Monde pour lire les propos recueillis par Gladys Marivat (collaboratrice du « Monde des livres »)
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Tout tourne autour d’une recherche sur T. C. (comme les prénoms de ses éditeurs avec qui il se livrait au libertinage) Elimane qui ayant écrit le Labyrinthe de l’inhumain a été faussement récusé par Henri de Bobinal du Collège de France quant à ses allégations (voir les Bassères) mais aussi par Paul-Emile Vaillant sur ses plagiats. Sa mère ne saura même pas qui du frère jumeau en est le père et le fils partira à la recherche de son père (ou peut-être du nazi Josef Engelman) pour revenir dans son pays d’origine le Sénégal – livres lus –
Tanguy Viel – La fille qu’on appelle – En lice pour le deuxième tour –

Tanguy Viel, La fille qu’on appelle (Minuit) – Excellent livre mettant en scène un maire qui tente d’obtenir des faveurs sexuelles grâce à son statut – ce qui n’est pas sans rappeler l’affaire Darmanin. Quand il n’est pas sur un ring à boxer, Max Le Corre est chauffeur pour le maire de la ville. Il est surtout le père de Laura qui, du haut de ses vingt ans, a décidé de revenir vivre avec lui. Alors Max se dit que ce serait une bonne idée si le maire pouvait l’aider à trouver un logement. Babelio
Tanguy Viel, La fille qu’on appelle (Minuit) mon court résumé La fille d’un boxeur chauffeur pour le maire de la ville décide de revenir vers son père ; alors il se dit que ce serait une bonne idée si le maire pouvait l’aider à trouver un logement !
À noter : l’Académie Goncourt se compose désormais de Didier Decoin (président), Pierre Assouline, Tahar Ben Jelloun, Pascal Bruckner, Françoise Chandernagor, Philippe Claudel, Paule Constant, Camille Laurens, Patrick Rambaud et Eric-Emmanuel Schmitt.
La deuxième sélection sera révélée le 5 octobre 2021, ils ne seront alors plus que huit ; la troisième sélection comportant les quatre finalistes sera annoncée le 26 octobre ; et le fameux prix sera proclamé, chez Drouant, le 3 novembre. Le Goncourt des lycéens sera remis le 25 novembre
Sources Journal Le Monde – Nouvel observateur – Le Figaro – Livre hebdo – Goncourt des lycéens
Sélection Prix Renaudot 2021
Sophie Avon – Une femme remarquable

Sophie Avon – Une femme remarquable, Mercure de France – Ma grand-mère a beau se transformer en personnage de roman, elle a néanmoins traversé les aventures que je lui prête. Les faits sont là. Le reste est en mon pouvoir, je me glisse dans le cœur de Mime qui se soigne avec les mots. Les femmes de ma famille sont infirmières ou institutrices, elles ont foi en l’utilité de leur métier. Éducation et santé : les deux ressources d’un pays qui va de Dunkerque à Tamanrasset. 1925. Dans l’écho joyeux des Années folles, Mime et Marius sont jeunes et amoureux. Ils ont tout pour être heureux. Très vite, Henri vient au monde, puis Simone. Lorsque la petite fille meurt brutalement, le couple est terrassé. La douleur hantera Mime toute son existence. Mais en dépit du chagrin, elle avancera coûte que coûte, traversant les années quarante, les aléas de son mariage, les rêves entrevus, et cette guerre mondiale qui jusqu’en Algérie saccage, épuise, affame. Fresque des années trente aux années cinquante, le roman de Sophie Avon raconte une Algérie lumineuse et l’itinéraire d’une femme forte, figure émouvante d’une mythologie familiale. Babelio
Anne Berest – La Carte postale – 2e sélection – en Finale a obtenu le Prix Renaudot Lycéens 2021

Anne Berest – La Carte postale, Grasset – Enquête familiale très remarquée – C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de vœux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme.
L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942.
Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée.
Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre.
J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabriële.
Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot « juif » dans une vie laïque. Babelio
Anne Berest – La Carte postale mon court résumé : L’auteur après réception d’une carte postale avec le nom de quatre personnes de sa famille juive disparues mène l’enquête.
Nicolas Chmela – Murnau des ténèbres – 2e sélection – en finale

Nicolas Chmela – Murnau des ténèbres, Le Cherche-Midi – En 1929, Friedrich Murnau, l’un des plus grands cinéastes au monde, abandonne le confort d’Hollywood pour rallier, à bord d’un petit voilier, les Marquises d’abord puis Tahiti et Bora-Bora. C’est là qu’il réalise Tabou, «le plus beau film du plus grand auteur de films», selon Éric Rohmer.
Mais ce chef-d’œuvre incomparable est maudit. Son tournage sera marqué par les drames et les catastrophes. Et Murnau, comme basculant dans son propre film, mourra tragiquement une semaine avant la première du long-métrage. Murnau des ténèbres est le roman vrai de cette expédition fascinante. Dans un style à la beauté envoûtante, Nicolas Chemla conjugue le récit d’aventures, le conte fantastique et la méditation philosophique. À la frontière du rêve et de la réalité, de la vérité et de la fiction, il signe un texte à rebours de toutes les modes et renoue avec le souffle des grands écrivains-voyageurs comme Joseph Conrad, Herman Melville ou Pierre Loti. Babelio
Catherine Cusset – La Définition du bonheur – deuxième sélection

Catherine Cusset – La Définition du bonheur, Gallimard «Pour Clarisse, le bonheur n’existait pas dans la durée et la continuité (cela, c’était le mien), mais dans le fragment, sous forme de pépite qui brillait d’un éclat singulier, même si cet éclat précédait la chute. » Deux femmes : Clarisse, ogre de vie, grande amoureuse et passionnée de l’Asie, porte en elle depuis l’origine une faille qui annonce le désastre ; Ève balance entre raison et déraison, tout en développant avec son mari une relation profonde et stable. L’une habite Paris, l’autre New York. À leur insu, un lien mystérieux les unit. À travers l’entrelacement de leurs destinées, ce roman intense dresse la fresque d’une époque, des années quatre-vingt à nos jours, et interroge le rapport des femmes au corps et au désir, à l’amour, à la maternité, au vieillissement et au bonheur. Babelio
«La Définition du bonheur» : Catherine Cusset, heureusement – Le nouveau roman de l’écrivaine retrace avec finesse les trajectoires de deux femmes sur quatre décennies. Par Raphaëlle Leyris – Journal « Le Monde«
Pierre Darkanian – Le Rapport chinois –

Pierre Darkanian – Le Rapport chinois, Anne Carrière Il existe une légende urbaine qui circule dans les palais de justice et les commissariats : si un jour votre chemin croise celui d’un énorme dossier intitulé Le Rapport chinois, ne l’ouvrez pas. On parle de malédiction, on prétend que sa lecture rend fou. Certains disent qu’il a quelque chose à voir avec les cartels de la drogue ; pour d’autres, c’est le manifeste d’un complot mondial. Quelques-uns parlent d’un texte visionnaire. Tous décrivent sa lecture comme une plongée sans retour de l’autre côté du miroir… On s’accorde sur le nom de son auteur, un certain Tugdual Laugier. Ceci est son histoire. Avec Le Rapport chinois, Pierre Darkanian offre à la littéraire française sa Conjuration des imbéciles. C’est son premier roman. Babelio
Pierre Darkanian – Le Rapport chinois Une recension de Philippe Garnier – Ce que j’extrais – Embauché pour un haut salaire dans un cabinet de consultants, Tugdual Laugier traverse d’abord trois ans d’oisiveté absolue où, dans la pénombre calfeutrée de son bureau, il passe maître dans l’art de rouler et de dérouler sa cravate. Sa seule contrainte est la confidentialité : nul ne doit être au courant du néant de sa mission. Source Philomag voir aussi Télérama
Pierre Darkanian – Le Rapport chinois – «Le Rapport chinois», de Pierre Darkanian, chinoiseries au travail. Suivant un jeune homme imbu de lui-même, ce premier roman part à la conquête du monde du travail et de l’absurdité. Article de Stéphanie Janicot Extrait Chaque soir, il laisse entendre à sa fiancée qu’il est un élément indispensable du dispositif, et la naïve Mathilde en est bien persuadée. Enfin, une mission lui est confiée : rédiger un rapport sur les facteurs pouvant favoriser l’implantation commerciale de la Chine en France. Fou de joie, il se lance dans l’écriture de milliers de pages – le plus souvent copiées sur Internet. Source La Croix
Christophe Donner – La France goy – deuxième sélection

Christophe Donner – La France goy, Grasset «Trente ans après L’Esprit de vengeance, qui évoquait mes sentiments envers mon grand-père, Jean Gosset, le temps était venu de chercher à savoir pourquoi cet homme s’était engagé dans la Résistance, qui le conduirait au camp de concentration de Neuengamme où il allait mourir. Les réponses, c’était son père qui allait me les fournir.» C.D. L’enquête s’emballe quand un trésor est découvert dans les archives familiales : lettres, journaux intimes, articles de presse, manuel d’escrime, de la main d’Henri Gosset, le père de Jean. C’est l’étincelle qui fait exploser le réel, et le romanesque s’impose autour du personnage de Henri et de sa correspondance, qui nous font remonter à la fin du XIXème siècle, jusqu’aux racines de l’antisémitisme français et à son «patient zéro», Edouard Drumont. Si Henri Gosset, en arrivant à Paris, en 1892, à seize ans et demi, n’a pas rencontré l’auteur du best-seller haineux La France juive, il a en revanche très bien connu son disciple et successeur, Léon Daudet, le fils du célèbre écrivain. Léon initie Henri à l’antisémitisme et lui présente le professeur Bérillon, praticien réputé de l’hypnose, fondateur de l’École de psychologie dont Henri devient un des professeurs et son trésorier. Mais les mauvaises fréquentations d’Henri ne l’empêchent pas de tomber follement amoureux d’une jeune institutrice anarchiste, Marcelle Bernard. De l’union de ces extrêmes naîtra Jean Gosset… Léon Daudet, Edouard Drumont, Charles Maurras, les leaders anarchistes Gustave Hervé et Almeyreda, Clemenceau, Caillaux, le directeur du Figaro Calmette, Dreyfus, Zola, Jules Bonnot, Jean Jaurès et tant d’autres, c’est une humanité grouillante et furieusement vivante qui habite La France goy. La fresque couvre les deux décennies qui précédent la première guerre mondiale. L’époque est féroce, avec ses scandales (Panama), ses campagnes de diffamation contre les Juifs, les capitalistes dénoncés comme espions par L’Action Française, les procès, les grèves, les attentats anarchistes, et les duels au petit matin blême… Au carrefour de tous ces complots, la presse, corrompue par la politique et inversement, la littérature, le théâtre, et même du cinéma puisque c’est de cette tourbe que naîtra le cinéaste Jean Vigo. Avec ce roman, Christophe Donner suggère une histoire de France hantée par une « question juive » qui déterminerait plus que ce qui a été dit. Il découvre à travers la saga familiale une haine des Juifs, ancestrale, qui se réinvente en antisémitisme, se déchaîne, et participe à l’inexorable montée des nationalismes qui entraîneront l’Europe dans la Grande Guerre. Babelio
Christophe Donner – La France goy mon court résumé : À travers la saga de sa famille, l’auteur raconte la France d’avant la première guerre mondiale avec les dessous des hommes politiques et des journalistes (exemples désir d’inspirer la haine du juif puis de l’allemand). J’ai extrait les pages 493 et 494 où la supercherie du Dr Bérillon quant à La Bromidrose fétide de la race allemande est particulièrement bien expliquée. En 2010 après la parution du livre de Juliette Courmont, il n’y a pas que dans Le Monde des Livres que la sauce prend voir l’article de Bruno Modica dans les clionautes


Etienne Kern – Les Envolés – deuxième sélection

Etienne Kern – Les Envolés, Gallimard – 4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d’une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l’a prévenu : il n’a aucune chance. Acte d’amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l’arrêter. Sa mort est l’une des premières qu’ait saisies une caméra.
Hanté par les images de cette chute, Étienne Kern mêle à l’histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus.
Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d’aujourd’hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d’espoir que chacun porte en soi, et l’empreinte laissée par ceux qui se sont envolés. Babelio
Etienne Kern – Les Envolés, Gallimard – mon court résumé Il sera question de la tentative de Franz Reichet, tailleur pour dames, pour faire un parachute fonctionnel.
Louis-Henri De La Rochefoucauld – Châteaux de sable –

Louis-Henri De La Rochefoucauld – Châteaux de sable, Robert Laffont – «Quand on n’a plus de château à transmettre, on peut au moins tenter d’aménager pour ses enfants une mémoire habitable.» Jeune père un peu paumé, précaire dans la presse, le narrateur de ce roman mélancolique et drolatique vit dans un monde en voie d’extinction. Rien de grave : issu d’une famille décimée sous la Révolution, il a appris le détachement. Trop à l’ouest pour avoir des convictions politiques, il n’est pas royaliste, mais ne croit pas non plus au mythe d’une France nouvelle née en 1789… Jusqu’au jour où Louis XVI lui apparaît !
Et s’il s’amusait à réhabiliter ce grand dadais mal-aimé, émouvant malgré lui ? Babelio
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Agnès Desarthe – L’éternel fiancé

Agnès Desarthe – L’éternel fiancé, L’Olivier – À quoi ressemble une vie ? Pour la narratrice, à une déclaration d’amour entre deux enfants de quatre ans, pendant une classe de musique. Ou à leur rencontre en plein hiver, quarante ans plus tard, dans une rue de Paris. On pourrait aussi évoquer un rock’n’roll acrobatique, la mort d’une mère, une exposition d’art contemporain, un mariage pour rire, une journée d’été à la campagne ou la vie secrète d’un gigolo. Ces scènes – et bien d’autres encore – sont les images où viennent s’inscrire les moments d’une existence qui, sans eux, serait irrévocablement vouée à l’oubli. Car tout ce qui n’est pas écrit disparaît. Conjurer l’oubli : tel nous apparaît l’un des sens de ce roman animé d’une extraordinaire vitalité, alternant chutes et rebonds, effondrements et triomphes, mélancolie et exaltation. Œuvre majeure d’une romancière passionnée par l’invention des formes, L’Eternel Fiancé confirme son exceptionnel talent : celui d’une auteure qui a juré de nous émerveiller – et de nous inquiéter – en proposant à notre regard un monde en perpétuel désaccord. Babelio
Agnès Desarthe – L’éternel fiancé Voir plus haut en sélection prix Goncourt L’article de Raphaëlle Leyris Source article Journal Le Monde
Voir aussi pour en savoir plus « Le Monde des Livres » p. 9 daté du 17 septembre 2021
Justine Levy – Son fils –

Justine Levy – Son fils, Stock Un journal imaginaire de la mère d’Antonin Artaud.
Sa vie, qu’elle consacre à essayer de sauver son fils, à comprendre son génie et sa folie. Son courage pour essayer de le sortir des différents hôpitaux psychiatriques où il est envoyé et enfermé ; des électrochocs et des drogues qui, pense-t-elle, l’abîment toujours un peu plus. Babelio – Lien article « Son fils » : le texte de Justine Lévy qui brûle les tripes sur l’intellectuel Antonin Artaud et sa mère de Anna Cabana dans Le Journal du Dimanche le journal imaginaire de la mère de ce génie damné.
Gilles Martin-Chauffier – Le dernier tribun –

Gilles Martin-Chauffier – Le dernier tribun, Grasset Nous sommes à Rome, juste à l’heure où elle va dominer le monde, au septième siècle, au temps de César. C’est la capitale du monde, une ville immense et monstrueuse où s’observent et se haïssent Crassus, Cicéron, Catulle, Pompée, César ou Caton. Spartacus vient d’être tué, Cléopâtre est en ville, l’ambition et la violence sont en ménage, l’art et le sexe s’entendent comme la vis et l’écrou. Tous les vices qui rendent la vie irrésistible s’épanouissent quand les vertus qui la rendent pénible s’évanouissent. Cicéron a fait de la morale son fonds de commerce, se présentant comme la voix du peuple alors qu’il est un défenseur acharné du Sénat et des intérêts de l’aristocratie. Publius Claudius Pulcher, héritier de la famille la plus noble de Rome, se fait adopter par un esclave, change son nom en Clodius, se fait élire tribun de la plèbe et chasse Cicéron de Rome. Cicéron prend le parti de Pompée, Clodius celui de César. La guerre entre eux dura dix ans et la République n’y survécut pas. Leur lutte est racontée ici par un philosophe grec, Metaxas, l’ami le plus brillant et le plus sarcastique de Clodius qui le fait venir d’Athènes à Rome pour lui écrire les discours qui lui permettront d’affronter Cicéron à armes égales dans des joutes oratoires où il oppose la démocratie réelle de Clodius à la démocratie formelle de son adversaire. Metaxas tombe sous le charme de cette ville merveilleuse, accueillante, féminine et effrayante. Puis il va découvrir le sort des capitales qui règnent sur le monde : quand elles n’ont plus d’ennemis étrangers à leur mesure, elles se suicident. Voici ses Mémoires, qui racontent la chute de la République romaine et la mort de Cicéron. Babelio
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Amélie Nothomb – Premier Sang – deuxième sélection – en finale Prix Renaudot 2021

Amélie Nothomb – Premier Sang, Albin Michel – «Il ne faut pas sous-estimer la rage de survivre. » Sous la forme d’un conte, Amélie Nothomb raconte la vie de Patrick, son père, doux enfant angélique qui, jeune adulte, devra se confronter à la mort.
Un magnifique hommage à la figure paternelle mais aussi à un héros de l’ombre, diplomate à la carrière hors norme. Babelio Premier Sang est le trentième roman d’Amélie Nothomb publié le 18 août 2021 aux éditions Albin Michel. Il s’agit également de son centième manuscrit rédigé. Wikipédia Premier sang, d’Amélie Nothomb (Albin Michel) Pour la première fois, Amélie Nothomb nous bluffe – Dans « Premier Sang », la romancière à succès s’est glissée dans sa peau de son père, disparu en 2020. Elle en tire une comédie pétillante et inconvenante. Chronique de Jérôme Garcin
Maria Pourchet – Feu – deuxième sélection

Maria Pourchet – Feu, Fayard – Laure, prof d’Université, est mariée et mère de deux filles. De Véra, l’aînée, qui organise des mouvements d’insurrection au lycée, Laure envie l’incandescence et la rage. Elle qui, à 40 ans, regrette parfois d’être la somme de la patience et des compromis. Clément, célibataire, 50 ans, court le matin et parle à son chien le soir. Entre les deux il s’ennuie dans la finance, au sommet d’une tour vitrée, lassé de la vue qu’elle offre presque autant que de YouPorn. Laure monte sans passion des colloques en Histoire contemporaine. Clément anticipe les mouvements des marchés, déplorant que les crises n’arrivent jamais vraiment, que le pire ne soit qu’une promesse perpétuellement reconduite. De la vie, l’une attend la surprise. L’autre, toute capacité d’illusion anéantie, attend qu’elle finisse, fatigué d’être un homme dans un monde où seules les tours de la Défense sont légitimement phalliques. Bref, il serait bon que leur arrive quelque chose. Ils vont être l’un pour l’autre un choc nécessaire. Saisis par la passion et ses menaces, ils tentent d’abord de se débarrasser l’un de l’autre en assouvissant le désir, naïvement convaincus qu’il se dompte. Nourrissant malgré eux un espoir qui les effraie et les consume, ils iront loin dans l’incendie. Dans l’ombre, quelque chose les surveille : la jeunesse sans nuance et sans pitié de Véra. Au gré d’un roman sur la passion, Feu photographie une époque. Où les hommes ne sachant plus quelle représentation d’eux-mêmes habiter, pourraient renoncer. Où les femmes pourraient ne pas se remettre de l’incessant combat qu’elles doivent mener pour être mieux aimées. Où les enfants, nés débiteurs, s’organisent déjà pour ne pas rembourser. Alternant les points de vue des deux personnages dans une langue nerveuse et acérée, Maria Pourchet nous offre un roman vif, puissant et drôle sur l’amour, cette affaire effroyablement plus sérieuse et plus dangereuse qu’on ne le croit. Babelio
Maria Pourchet – Feu – «Feu», de Maria Pourchet : l’adultère, sujet brûlant – Une ardente passion anime Laure et Clément. Leur éducation la réprouve, mais… L’intelligence et l’humour de la romancière chauffent à blanc un thème vieux comme le monde. Par Raphaëlle Leyris dans le journal « Le Monde«
Mathieu Palain – Ne t’arrête pas de courir – a obtenu le prix Interallié 2021 voir livreshebdo

Mathieu Palain – Ne t’arrête pas de courir, L’Iconoclaste – L’énigme d’un homme, champion le jour, voyou la nuit. Un face-à-face exceptionnel entre l’auteur et son sujet. De chaque côté du parloir de la prison, deux hommes se font face pendant deux ans, tous les mercredis. L’un, Mathieu Palain, est devenu journaliste et écrivain, alors qu’il rêvait d’une carrière de footballeur. L’autre, Toumany Coulibaly, cinquième d’une famille malienne de dix-huit enfants, est à la fois un athlète hors norme et un cambrioleur en série. Quelques heures après avoir décroché un titre de champion de France du 400 mètres, il a passé une cagoule pour s’attaquer à une boutique de téléphonie. Au fil des mois, les deux jeunes trentenaires deviennent amis. Ils ont grandi dans la même banlieue sud de Paris. Ils auraient pu devenir camarades de classe ou complices de jeux. Mathieu tente d’éclaircir «l’énigme Coulibaly», sa double vie et son talent fracassé, en rencontrant des proches. Il rêve qu’il s’en sorte, qu’au bout de sa course, il se retrouve un destin. Tout sonne vrai, juste et authentique dans ce livre. Mathieu Palain a posé ses tripes sur la table pour nous raconter ce face-à-face bouleversant. Quand la vraie vie devient de la grande littérature. Remarqué pour ses talents de portraitiste dans la revue XXI, Mathieu Palain a publié son premier roman, Sale Gosse, à L’Iconoclaste en 2019, qui a été un succès critique et public. Avec Ne t’arrête pas de courir, il affirme son goût pour une littérature du réel, dans la lignée des journalistes écrivains. Il a 32 ans. Babelio
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Mathieu Palain – Ne t’arrête pas de courir – Mon court résumé : L’auteur nous parle de Toumany Coulibaly (lien Wikipédia) athlète hors norme mais délinquant qu’il peut visiter en prison.
Abel Quentin – Le Voyant d’Étampes – deuxième sélection – en finale

Abel Quentin – Le Voyant d’Etampes – (L’Observatoire) – Roman sur un universitaire alcoolique qui se lance dans l’écriture – «J’allais conjurer le sort, le mauvais œil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d’Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J’allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux.» Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l’écriture d’un livre pour se remettre en selle : Le voyant d’Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d’un anti-héros romantique et cynique, à l’ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d’une génération. Babelio
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Abel Quentin – Le voyant d’Etampes – mon court résumé – Histoire d’un universitaire alcoolique qui raconte ses déboires suite à la polémique qu’a engendré son livre sur un poète noir américain méconnu (il ne précise pas qu’il est noir). Il avait déjà essuyé un flop lors de la parution de son livre sur les Rosenberg (déclassification de témoignages postérieurs au jugement qui confirment l’espionnage au profit de l’URSS juste à la sortie de son ouvrage).
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – deuxième sélection et Prix Goncourt 2021

Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – (Philippe Rey) – Roman d’apprentissage entre la France, le Sénégal et l’Argentine – En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ? Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda… D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. Babelio
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Un jeu de piste, d’un continent à l’autre, sur les traces d’un roman légendaire, dont l’auteur a disparu après avoir été accusé de plagiat. Prix littéraire « Le Monde » 2021 : la sélection et «La Plus Secrète Mémoire des hommes», de Mohamed Mbougar Sarr : le feuilleton littéraire de Camille Laurens – Notre feuilletoniste ouvre la nouvelle saison littéraire avec un roman idéal. Journal Le Monde
« Au cœur du nouveau roman de Mohamed Mbougar Sarr, Prix Goncourt 2021, gît un livre entêtant : Le Labyrinthe de l’inhumain, publié dans les années 1930 par un auteur mystérieux et maudit, répondant au pseudonyme de T.C. Elimane. Tous les récits enchâssés qui composent La Plus Secrète Mémoire des hommes convergent vers cet écrivain africain fictif consacré puis écarté par la scène littéraire parisienne, après des accusations de plagiat ». Source Gladys Marivat Journal Le Monde –
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Tout tourne autour d’une recherche sur T. C. (comme les prénoms de ses éditeurs avec qui il se livrait au libertinage) Elimane qui ayant écrit le Labyrinthe de l’inhumain a été faussement récusé par Henri de Bobinal du Collège de France quant à ses allégations (voir les Bassères) mais aussi par Paul-Emile Vaillant sur ses plagiats. Sa mère ne saura même pas qui du frère jumeau en est le père et le fils partira à la recherche de son père (ou peut-être du nazi Josef Engelman) pour revenir dans son pays d’origine le Sénégal – livres lus –
Essais :
Jakuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous (Stock) deuxième sélection
Jukuta Alikavazovic remporte le Médicis essai avec Comme un ciel en nous

Jukuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous –(Stock) – Si l’on s’en tient aux faits, l’auteure passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite. Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d’ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : « Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. » Quel père, en fait ? Celui, biologique, né en 1951 dans un village du Monténégro, alors une partie de la défunte Yougoslavie, qui vient à Paris par amour, par fuite, pour voir le Louvre, une ville dans la ville, un père qui ne sait pas bien parler le français et voit tout en noir et blanc. Celui, plus probable, le père exilé à qui l’on a dit que « sa fille ne parlera jamais français », l’esthète-pilleur qui se promène l’air de rien avec sa fille Jakuta au Louvre, et lui demande, lui transmet en héritage : « Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ».
En effet : comment ? Même si l’auteure exprime que « la honte vous rassemble bien mieux que le reste », il serait aisé, après la lecture, d’affirmer que l’amour, celui réciproque d’un père pour sa fille unique, vous rassemble et vous tient debout. Comme la Vénus de Milo, les siècles durant. Babelio
Jukuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous – dans une collection qui raconte les nuits d’écrivains au musée, en l’occurrence celui du Louvre – est une exploration de l’histoire personnelle de l’autrice, fille d’exilés arrivés de Yougoslavie à Paris.
Complément j’ai lu dans cette collection Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani et comme dans ce récit autobiographique, l’auteur parle beaucoup de l’écriture et de l’inspiration, je l’ai indiqué sur ma page métiers (écrivain) en plus des – livres lus –
Jukuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous – «C’est un livre sur une nuit, c’est aussi un livre sur une vie. Deux peut-être : celle de mon père, qui est arrivé en France au début des années 1970, et la mienne, qui suis née à Paris à la fin des années 1970. Et sur les moyens qu’il a trouvés – et le Louvre en fait partie – de me transmettre quelque chose, ce qui n’allait pas de soi puisqu’il a quitté son pays, sa famille, sa langue, qu’il fallait trouver un terrain commun. Ce terrain, c’est l’art», a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse.
Gwenaëlle Aubry – Saint-Phalle deuxième sélection – en finale

Gwenaëlle Aubry – Saint-Phalle, Stock – Redécouvrir Saint Phalle ? C’est partir, avec Gwenaëlle Aubry, explorer un jardin, un ailleurs, où l’adulte annule la distance avec l’enfance, où l’artiste s’exprime de tout son corps, de tout son regard. Cet ailleurs, avec ses sculptures monumentales et miroitantes, se situe à mi-chemin entre Pise et Rome: «Il Giardino dei Tarocchi». «Le Jardin des Tarots», car la vie est jeu, la vie est pari, elle est une réponse énigmatique et ritualisée aux violences de l’enfance. Niki de Saint Phalle a été violée par son père à onze ans, pendant « l’été des serpents », et maltraitée par sa mère. De ce saccage inaugural, elle est sortie victorieuse, déterminée à «voler le feu aux hommes» et à « faire la révolte ». Elle a peint à la carabine, créé des Accouchées sanglantes et des Mariées livides, des Nanas bariolées et des Skinnies filiformes, des Black Heroes, des films hallucinés. Avec Jean Tinguely, elle a inventé «36 000 façons d’être déséquilibrés». Le Jardin est son Grand Œuvre, son «destin», où rage et rêve se mêlent dans des figures vengeresses mais aussi magiciennes. En les sculptant, elle a rencontré La Force, Le Magicien, Le Soleil, La Papesse, Le Fou, La Mort, Le Monde. Elle a vécu dans L’Impératrice. Puisque le mystère de la vie est colossal, ses répliques le seront aussi : immenses, à la démesure de l’enfance. «On dit tomber en enfance comme tomber amoureux : mais Saint Phalle n’est pas tombée, elle est montée en enfance. Son lourd legs elle l’a, comme on souffle un métal, transmué en légèreté.» Gwenaëlle Aubry traverse le miroir pour nous montrer cette puissance de vie et de métamorphose à l’œuvre chez une des plus célèbres artistes du XXe siècle. Elle joue au tarot avec Saint Phalle, rebat ses cartes, rencontre les artisans du Jardin qui, jour après jour, lui en livrent les clefs. Avec eux, elle part à la recherche de l’enfance fugitive : «Je suis venue te chercher, tu vois, un peu en retard mais je suis là, allez viens, n’aie pas peur, on va au Jardin.» Une évocation littéraire menée avec une précision qui le dispute à l’émotion. Un portrait magistralement écrit. Babelio
Frédéric Gros – La Honte est un sentiment révolutionnaire deuxième sélection

Frédéric Gros – La Honte est un sentiment révolutionnaire, Albin Michel – «La honte est l’affect majeur de notre temps. On ne crie plus à l’injustice, à l’arbitraire, à l’inégalité. On hurle à la honte.» Frédéric Gros On peut avoir honte du monde tel qu’il est, honte de ses propres richesses face à ceux qui n’ont rien, honte de la fortune des puissants lorsqu’elle devient indécente, honte de l’état d’une planète que l’humanité asphyxie, honte des comportements sexistes ou des relents racistes. Ce sentiment témoigne de notre responsabilité. Il n’est pas seulement tristesse et repli sur soi, il porte en lui de la colère, une énergie transformatrice. C’est pourquoi Marx proclame que la honte est révolutionnaire. Dans cet essai qui prolonge la réflexion de son livre Désobéir, Frédéric Gros, convoquant notamment Primo Levi et Annie Ernaux, Virgine Despentes et James Baldwin, explore les profondeurs d’un sentiment trop oublié de la philosophie morale et politique. Babelio
Gaspard Koenig – À cheval sur les traces de Montaigne

Gaspard Koenig – À cheval sur les traces de Montaigne, L’Observatoire «Je sais bien ce que je fuis, mais non pas ce que je cherche», expliquait Montaigne à propos de la longue chevauchée qu’il fit à travers l’Europe en 1580. Gaspard Kœnig aussi sait ce qu’il fuit : les injonctions permanentes des gouvernements et des algorithmes. Il s’est donc lancé sur les traces de Montaigne, en suivant le même itinéraire, avec le même moyen de transport : un cheval, ou plutôt une jument, Destinada. Pour rejoindre Rome, le cavalier et sa monture ont parcouru 2 500 kilomètres pendant cinq mois, passant par le Périgord, la Champagne, les Vosges, la Bavière, la Toscane… Toquant aux portes pour trouver gîte et couvert, parcourant les campagnes mais aussi les zones commerciales et les centres-villes, l’écrivain a eu tout le loisir de «frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui», comme le recommandait Montaigne. Dans cette plongée au cœur des territoires, la générosité et l’hospitalité sont presque toujours au rendez-vous. Au rythme du pas, notre modernité révèle ses vertus et ses travers. L’occasion pour l’auteur de renouer avec certains thèmes chers à Montaigne : la relation entre l’homme et l’animal, l’art du dépouillement, les conflits religieux, la diversité des cultures ou les leçons de la nature… Au fond, que Gaspard Kœnig pouvait-il bien chercher dans un tel vagabondage, sinon la liberté ? La sienne, celle que l’on cultive dans cette « arrière-boutique » où se réfugiait Montaigne. Mais aussi la nôtre, exigence politique plus contemporaine que jamais. L’Observatoire
Le philosophe libéral Gaspard Koenig accomplit cette fin d’été un parcours original: refaire à cheval l’itinéraire emprunté au XVIème siècle par Montaigne, de Bordeaux à Rome, sur 2500 kilomètres. L’ambition de cette aventure ? « Faire revivre l’humanisme européen. » France Culture 8 minutes
Jean Lebrun – Ici Saint-Pierre-et-Miquelon –

Jean Lebrun –Ici Saint-Pierre-et-Miquelon, Noël 1941, Bleu autour – Ce titre fait écho au fameux “Ici Londres” ouvrant sur la BBC l’émission “Les Français parlent aux Français” pendant la guerre. En effet, Saint-Pierre-et-Miquelon se rallie à de Gaulle dès Noël 1941, quand y débarque, peu après Pearl Harbor, la minuscule armada qu’il a dépêchée par surprise. Roosevelt, pour qui le Général n’est alors qu’un figurant, gronde, Churchill temporise et les hommes incarnant sur l’archipel la France libre tiennent bon, de l’amiral Muselier, pas encore dissident, au jeune Alain Savary, futur ministre de Mitterrand. Un instant, Saint-Pierre-et-Miquelon est ainsi plus grand que lui-même. Puis ces îlots de l’Atlantique Nord cessent de faire la “une” à Londres comme en Amérique. Sur place, des notables, Préfet apostolique en tête, entravent l’action de la France libre. Rejointe par de nombreux volontaires avant même le “coup de Saint-Pierre”, elle enrôle de force, début 1944, ceux qui renâclaient encore à l’appuyer. Il pourra ainsi être dit en 1945 que tout l’archipel était derrière de Gaulle. Il lui fera fête en 1967 lors de sa halte sur le chemin du “Québec libre”. Bleu autour
Etty Mansour – Convoyeur de la mort –

Etty Mansour – Convoyeur de la mort, Equateurs – Ce livre est le fruit de plus de quatre ans d’enquête, d’une cinquantaine d’entretiens menés entre Bruxelles et Paris et d’une quête personnelle.
Dans ce « roman vérité » selon l’expression de Truman Capote, Etty Mansour a exploré la dimension psychologique de Salah Abdeslam, seul survivant parmi les terroristes du 13 novembre 2015 à Paris, en s’entretenant avec ses proches, notamment sa fiancée, son avocat belge, une sociologue molenbeekoise et une psychanalyste qui exerce en prison auprès de détenus pour terrorisme islamiste.
Au-delà de l’itinéraire biographique de Salah Abdeslam, elle a cherché des clés de compréhension sociale, historique, idéologique et religieuse en se rapprochant d’éducateurs sociaux, d’un historien, d’un juge et d’une policière de l’antiterrorisme, d’un imam et d’un rabbin. Babelio
Anthony Palou – Dans ma rue y avait trois boutiques – deuxième sélection – en finale

Anthony Palou – Dans ma rue y avait trois boutiques, Presses de la Cité C’était les années soixante-dix. Il était une fois un petit garçon né dans une famille de commerçants. Son grand-père espagnol avait quitté la guerre de 36, avait traversé les Pyrénées et arpenté la France jusqu’à trouver un havre de paix dans le Finistère sud. C’est là qu’il décida de s’installer pour créer sa petite échoppe de fruits et légumes. Le grand garçon qu’il est devenu se souvient avec nostalgie de ces petits commerces qui peu à peu disparurent. Ainsi les merceries, les torréfacteurs, les marchandes des quat’saisons, ainsi les papeteries… Tout un monde, en quelques années, dévasté par la grande distribution. L’auteur pense que tout n’est pas perdu. Un jour viendra où le petit commerce renaîtra. Les beaux jours, peut-être, sont devant nous. Un plaidoyer pour nos petits commerces, que l’auteur plusieurs fois primé de Fruits et légumes espère ardemment voir refleurir. Sa plume tout en nuances est aux couleurs des charmes d’antan, et encense ce lien d’humanité, si nécessaire, qui se vit au quotidien. Babelio
Olivier Rasimi – Bébé –

Olivier Rasimi – Bébé, Arléa – Nous devons l’origine du mot Bébé à un bien étrange personnage de la cour du roi Stanislas, roi de Pologne et de Lorraine. Sans doute est-il aussi à l’origine du jeu du Nain jaune.
Au mois de juin 1745, trois dames de la cour se rendent en villégiature dans les Vosges par la route des Princes. Elles découvrent dans une ferme un enfant, Nicolas Ferry, parfaitement proportionné, de la taille d’une poupée et le ramènent à la cour, où il vivra vingt ans, célébré dans toute l’Europe. Dans ce merveilleux roman, Olivier Rasimi nous fera aimer le roi de Lorraine, Mme du Châtelet, quelques automates, un crapaud et Piccolino, l’ami de Bébé. Quant à Joujou, autre nain invité à la cour et ennemi juré de Bébé, il est préférable de ne rien en dire…
Le squelette de Nicolas Ferry est aujourd’hui au Musée de l’homme à Paris. Et son âme dans les pages de ce livre. Babelio
Catherine Sauvat – Depuis que je vous ai lu je vous admire –

Catherine Sauvat – Depuis que je vous ai lu je vous admire, Fayard – Ils sont prêts à tout. Traverser les océans, sonner sans s’annoncer, ou faire jouer des relations, que parfois ils n’ont pas, pour un instant passé avec un écrivain qu’ils admirent. Si la plupart sont sincères, d’autres ne seraient pas contre un coup de pouce pour «entrer en littérature».
L’écrivain, s’il se méfie des idolâtres, se laisse parfois déborder par de vils flatteurs . Confrontations cruelles, vrais échanges, amitiés naissantes, détestations éternelles, encouragements sincères : la surprise est au bout de la rencontre. En s’appuyant sur les récits des protagonistes eux-mêmes, ce livre nous raconte des péripéties d’admirateurs. De Casanova visitant Voltaire à la jeune Susan Sontag allant voir Thomas Mann, les générations et les cultures se croisent, dans la ferveur littéraire. Gide a visité Verlaine. Qui a visité Hugo. Qui a visité Chateaubriand. Tant qu’il y aura des écrivains, leurs émules chercheront à entrouvrir leur porte. Quitte à parfois la forcer. Babelio
Sandra Vanbremeersch – La Dame couchée – deuxième sélection – en finale

Sandra Vanbremeersch – La Dame couchée, Seuil – De 2000 à 2019, une jeune femme a été l’assistante de vie d’une vieille dame tout sauf ordinaire, recluse dans sa propriété pavillonnaire de la ville de Meudon : Lucette Destouches, veuve de Louis Ferdinand Céline.
Voici le récit de ces années passées dans un monde à l’écart du monde, véritable plongée dans l’intimité de cette future centenaire dont la santé va déclinant, rythmée par le ballet des visites régulières des amis et de la faune gravitant autour de la Veuve, jusqu’aux animaux de compagnie, autres bestioles et spectres peuplant la mythique maison. Un premier roman écrit au cordeau, qui brosse le portrait tout en nuances de la femme d’un célèbre écrivain et restitue avec élégance et maestria un climat très singulier. Babelio
Sandra Vanbremeersch – La Dame couchée – La Dame couchée, de Sandra Vanbremeersch (Seuil) – Lucette Destouches, la veuve de Céline, croquée avec cruauté par son ex-assistante de vie – Dans «la Dame couchée», Sandra Vanbremeersch raconte ses vingt années passées au service de celle qui régnait sur Meudon et sa cour. Un premier roman spectral et ubuesque – chronique de Jérôme Garcin dans Le Nouvel Observateur – La Dame, surnommée ici la Pharaonne, la Veuve, la Reine, l’Impératrice, la Madone ou la Circé, n’est autre que Lucette Destouches, née Lucie Almansor, alias Lili dans les romans de son mari, Louis-Ferdinand Céline, dont, nous apprend « Le Monde », un trésor de milliers de pages inédites, volées en 1944, vient d’être exhumé.
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A noter : le jury du prix Renaudot se compose aux dernières nouvelles de Christian Giudicelli, Frédéric Beigbeder, Dominique Bona, Patrick Besson, Georges-Olivier Châteaureynaud, Franz-Olivier Giesbert, Cécile Guilbert, Stéphanie Janicot, J.M.G. Le Clézio et Jean-Noël Pancrazi.
Sources Le Figaro – Le Nouvel Observateur –
Sélection Prix Médicis 2021
Romans français
Santiago Amigorena – Le premier exil –

Santiago Amigorena – Le premier exil – (P.O.L.) – Le Ghetto intérieur racontait le silence, en 1945, de celui qui deviendrait le grand-père de l’auteur, Vicente Rosenberg, qui émigra à Buenos Aires. Le Premier Exil s’ouvre sur la mort, vingt ans plus tard, dans cette même ville, de l’arrière-grand-père maternel, l’abuelo Zeide, un Juif originaire de Kiev. Mais la famille du narrateur a dû fuir l’Argentine pour l’Uruguay, et échapper à la dictature, après le coup d’État militaire en 1968. C’est le roman d’un âge plus mystérieux que tous les autres, qui a commencé quand le narrateur avait six ans par un premier exil d’Argentine en Uruguay, et s’est achevé à douze ans par un second exil, en Europe. Avec un sens de l’autodérision et du drame, l’auteur fait l’histoire des origines de son propre silence, de sa relation tourmentée au langage, de ses traumas, de son apprentissage de la vie, et de l’intuition première de la puissance de la littérature dans une existence. Derrière ce récit d’une enfance inquiète, laconique, le livre dresse aussi le portrait du continent sud-américain que recouvre peu à peu une nuit sanglante, où la torture et les disparitions deviennent routinières. Babelio
Livre primé – source Le Monde
Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – Prix Médicis 2021

Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – (Flammarion) Dans ce texte d’une violente sobriété, elle revient sur l’inceste dont elle a été la victime pendant des années. Et c’est bouleversant. «J’ai fait comme s’il ne se passait rien. Je regardais le paysage devant moi. Les essuie-glaces couchés au bas de la vitre. La main allait et venait sur ma cuisse. Elle s’est déplacée vers le haut. J’ai été consciente de sa position à tout moment. Mon attitude était celle de quelqu’un qui n’a rien de particulier à dire. Mon état intérieur, à l’opposé. Il aurait mérité d’être exprimé si je m’en étais sentie capable. Je dissimulais mon incapacité par un comportement sans histoire. Sachant que je ne saurais pas quoi dire si la limite était dépassée. Mon esprit était occupé à raisonner. Il n’était pas vide. Je surveillais. C’était une surveillance de tous les instants. Proche. Serrée sur le mouvement. Même d’un doigt sur le tissu de mon pantalon. Je surveillais, je surveillais, je surveillais. Ça risquait d’être inutile. Je le savais. Si la limite, que je pouvais faire semblant de supporter, était dépassée, j’avais conscience que j’aurais peut-être à en supporter plus. Mon raisonnement se bloquait avant. Je n’allais pas jusque-là. Je continuais d’interpréter les passages de main comme anodins, et de m’accrocher à leur innocence.» Babelio
Christine Angot – Le voyage dans l’Est – Mon court résumé – Un père prédateur conduit sa fille tout en douceur vers l’inceste. Elle arrive à le dénoncer à sa mère seulement après avoir connu un autre homme, mais elle sera marquée à vie.
Le Voyage dans l’Est – Livre de Christine Angot « — Vu l’ancienneté des faits, il sera sans doute compliqué de les faire établir, et vraisemblablement, votre père ne sera pas condamné… — Alors, il y a des faits plus récents, qui ont eu lieu à Nancy, à Nice, à Paris et à Tende, il y a deux ans. … Google Books
«Le Voyage dans l’Est», de Christine Angot : le feuilleton littéraire de Camille Laurens – Notre feuilletoniste salue ce nouveau roman, où l’écrivaine revient sur l’inceste que son père lui a fait subir. À quoi et à qui elle oppose la littérature, lieu de liberté. Le Monde
Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – Christine Angot revient sur l’inceste qu’elle a subi et signe son meilleur livre, le plus dur et le plus fort. Article par Elisabeth Philippe dans Le Nouvel Observateur
Nina Bouraoui – Satisfaction –

Nina Bouraoui – Satisfaction – (Jean-Claude Lattès) – «Je pense souvent à ce qu’il restera, à ce qu’Erwan gardera de moi, de son enfance, j’aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l’amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l’odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon cœur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes.» À travers la voix incandescente de Madame Akli, Nina Bouraoui nous offre un roman brûlant, sensuel et poétique qui réunit toutes ses obsessions littéraires : l’enfance qui s’achève, l’amour qui s’égare, le désir qui fait perdre la raison. Babelio
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Arthur Dreyfus – Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui –

Arthur Dreyfus – Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui – (P.O.L.) Voilà comment Arthur Dreyfus présente son livre : «Un jour, il m’est apparu impossible d’avoir ce qu’on appelle un rapport sexuel sans en faire mention dans un document informatique. Il fallait raconter. À l’intention de ce journal j’ai multiplié les expériences, diversifié mes pratiques, renoncé à certaines rencontres, quand je m’en suis imposé d’autres. Plusieurs fois, j’ai interrompu l’acte pour prendre des notes. Les déceptions ont fini par devenir plus attrayantes que l’extase : elles renfermaient une dramaturgie. Le dernier chapitre de cette aventure voisinerait avec l’obscurité, avec la mort (je ne le savais pas encore).» C’est le journal minutieux d’une addiction folle, rythmée par l’usage de Grindr. On y trouve des recensions répétées de l’acte sexuel, des poèmes, des aphorismes, mais aussi des aveux, des récits compulsifs de rencontres, des portraits de personnes connues ou inconnues, l’évocation des rapports familiaux, le souvenir d’une extraordinaire grand-mère. C’est surtout l’histoire d’une odyssée contemporaine, et d’une rédemption. «Ce livre, je le vois comme un labyrinthe dont je suis sorti, mais dans lequel je pourrais me re-perdre, écrit aussi l’auteur. Je le vois comme un piège, mais aussi comme un bouclier. Comme le récit d’une époque, et le reflet d’une autre vie. Je me suis demandé si dans ma fascination pour le sexe, il n’y avait pas d’abord de l’effroi. Et si les autres savaient jouir sans se perdre. Et si se perdre n’était pas notre seule liberté.» Babelio
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Christophe Donner – La France goy –

Christophe Donner – La France goy, Grasset «Trente ans après L’Esprit de vengeance, qui évoquait mes sentiments envers mon grand-père, Jean Gosset, le temps était venu de chercher à savoir pourquoi cet homme s’était engagé dans la Résistance, qui le conduirait au camp de concentration de Neuengamme où il allait mourir. Les réponses, c’était son père qui allait me les fournir.» C.D. L’enquête s’emballe quand un trésor est découvert dans les archives familiales : lettres, journaux intimes, articles de presse, manuel d’escrime, de la main d’Henri Gosset, le père de Jean. C’est l’étincelle qui fait exploser le réel, et le romanesque s’impose autour du personnage de Henri et de sa correspondance, qui nous font remonter à la fin du XIXème siècle, jusqu’aux racines de l’antisémitisme français et à son «patient zéro», Edouard Drumont. Si Henri Gosset, en arrivant à Paris, en 1892, à seize ans et demi, n’a pas rencontré l’auteur du best-seller haineux La France juive, il a en revanche très bien connu son disciple et successeur, Léon Daudet, le fils du célèbre écrivain. Léon initie Henri à l’antisémitisme et lui présente le professeur Bérillon, praticien réputé de l’hypnose, fondateur de l’École de psychologie dont Henri devient un des professeurs et son trésorier. Mais les mauvaises fréquentations d’Henri ne l’empêchent pas de tomber follement amoureux d’une jeune institutrice anarchiste, Marcelle Bernard. De l’union de ces extrêmes naîtra Jean Gosset… Léon Daudet, Edouard Drumont, Charles Maurras, les leaders anarchistes Gustave Hervé et Almeyreda, Clemenceau, Caillaux, le directeur du Figaro Calmette, Dreyfus, Zola, Jules Bonnot, Jean Jaurès et tant d’autres, c’est une humanité grouillante et furieusement vivante qui habite La France goy. La fresque couvre les deux décennies qui précédent la première guerre mondiale. L’époque est féroce, avec ses scandales (Panama), ses campagnes de diffamation contre les Juifs, les capitalistes dénoncés comme espions par L’Action Française, les procès, les grèves, les attentats anarchistes, et les duels au petit matin blême… Au carrefour de tous ces complots, la presse, corrompue par la politique et inversement, la littérature, le théâtre, et même du cinéma puisque c’est de cette tourbe que naîtra le cinéaste Jean Vigo. Avec ce roman, Christophe Donner suggère une histoire de France hantée par une « question juive » qui déterminerait plus que ce qui a été dit. Il découvre à travers la saga familiale une haine des Juifs, ancestrale, qui se réinvente en antisémitisme, se déchaîne, et participe à l’inexorable montée des nationalismes qui entraîneront l’Europe dans la Grande Guerre. Babelio
Christophe Donner – La France goy mon court résumé : À travers la saga de sa famille, l’auteur raconte la France d’avant la première guerre mondiale avec les dessous des hommes politiques et des journalistes (exemples désir d’inspirer la haine du juif puis de l’allemand). J’ai extrait les pages 493 et 494 où la supercherie du Dr Bérillon quant à La Bromidrose fétide de la race allemande est particulièrement bien expliquée. En 2010 après la parution du livre de Juliette Courmont, il n’y a pas que dans Le Monde des Livres que la sauce prend voir l’article de Bruno Modica dans les clionautes


Kevin Lambert – Tu aimeras ce que tu as tué –

Kevin Lambert – Tu aimeras ce que tu as tué – (Le nouvel Attila) – Le grand-père du jeune Faldistoire se prend pour un fantôme, la mère de Sylvie pratique la sorcellerie et lit l’avenir dans les tarots tandis que, sous le vernis de la normalité, le père de Sébastien cache de sombres desseins. Faldistoire, Sylvie et Sébastien fréquentent la même école primaire, puis, au secondaire, le même collège privé. Où Almanach les rejoint pour devenir, un jour, l’amant de Faldistoire. Non loin de là, dans le cimetière, sous le regard inexpressif des crapauds, de nouveaux trous sont sans arrêt creusés. Car il ne fait pas bon vivre pour les enfants de Chicoutimi : viols, accidents tragiques, meurtres insensés. Heureusement, la plupart d’entre eux reviennent après le trépas. Ils s’apprêtent à prendre leur revanche. Un roman rageur et foisonnant, mené au pas de charge. Babelio
Arrigo Lessana – Après l’avalanche –

Arrigo Lessana – Après l’avalanche – (Exils) Deux jeunes alpinistes, enfouis sous une avalanche, retrouvent leur vie d’avant grâce à une improbable médecine d’avant-garde. Leur conversation reprend, un demi-siècle plus tard, là où ils l’avaient interrompue. Ferdinand est venu au chevet de Pascal. Une femme, Lola, traverse l’Atlantique pour les rejoindre… Babelio
Arrigo Lessana – Après l’avalanche – «Après l’avalanche», d’Arrigo Lessana : le désir fou d’annuler la mort – Après une carrière de chirurgien cardiaque, Arrigo Lessana confie désormais à la littérature le soin de redonner vie aux défunts pour prolonger des conversations suspendues. Par Florence Bouchy (Collaboratrice du « Monde des livres ») – Lien sur l’article
Arrigo Lessana – Après l’avalanche – Après l’avalanche, d’Arrigo Lessana : le cœur des hommes Conversations sur la vie entre deux alpinistes victimes d’une avalanche. Vertigineux. Au Café des sports, dans un hameau près de Courmayeur, la serveuse lit Le Dauphiné et se demande bien comment il n’y a pas plus de disparus vu le nombre de gens qui se baladent en montagne et la fréquence des avalanches. Elle ne croit pas si bien dire. Pas loin du café, Pascal et Ferdinand, deux skieurs chevronnés, sont ensevelis sous une avalanche au Val Vény, une vallée du Mont-Blanc. Ils sont considérés comme perdus, pour ne pas dire morts. Commence alors, à partir d’interrogations scientifiques et de désirs simplement humains, une course pour leur résurrection – il n’y a pas d’autre mot. Existe-t-il une petite probabilité de les voir retrouver la vie ? …/… Par Mohammed Aïssaoui sur Le Figaro
Héléna Marienské – Presque toutes les femmes –

Héléna Marienské – Presque toutes les femmes – (Flammarion) – Dans cette autobiographie traversée de passions et de détresses, Héléna Marienské raconte une vie passée à l’ombre des femmes, figures familiales ou rivales, autant que dans leur lumière, celle des femmes désirées ou follement aimées. Chacune à sa manière lui aura révélé celle qu’elle est : une femme libre, qui abrite résolument en elle plusieurs autres. Nous, peut-être ? « Une dépression sévère, il y a deux ans. Un chagrin sans fond m’avait emplie toute, qui me clouait au lit. Etrangement, lorsque je me suis redressée, mon premier désir a été de terminer le texte que je peaufinais depuis des années : un récit intime centré sur les femmes de ma vie. Tout y était, les zigzags et les impasses, les abandons et les pardons. Tout était écrit mais rien ne fonctionnait. Je donnais à voir le même éternel sourire pour avancer guillerette dans le récit, prête à amuser mon monde. Le drame de ma mère était passé sous silence, la malédiction familiale tournait à la farce, et ma bisexualité restait dans un placard. Les histoires d’amour n’étaient que joyeuses saynètes. J’avais touché le fond : il était temps d’arracher le masque. Alors j’ai tout repris. » Babelio
Céline Minard – Plasmas –

Céline Minard – Plasmas – (Rivages) – Céline Minard nous plonge dans un univers renversant, où les espèces et les genres s’enchevêtrent, le réel et le virtuel communiquent par des fils ténus et invisibles. Qu’elle décrive les mesures sensorielles effectuées sur des acrobates dans un monde post-humain, la conservation de la mémoire de la Terre après son extinction, la chute d’un parallélépipède d’aluminium tombé des étoiles et du futur à travers un couloir du temps, ou bien encore la création accidentelle d’un monstre génétique dans une écurie de chevaux sibérienne, l’auteure dessine le tableau d’une fascinante cosmo-vision, dont les recombinaisons infinies forment un jeu permanent de métamorphoses. Fidèle à sa poétique des frontières, elle invente, ce faisant, un genre littéraire, forme éclatée et renouvelée du livre-monde. Babelio
Christine Montalbetti – Ce que c’est qu’une existence –

Christine Montalbetti – Ce que c’est qu’une existence – (P.O.L.) – «Parce que, oui, c’est bien ce qui va se passer ici, on va suivre sur une même journée ce que vivent au même moment plusieurs personnages.» Roman choral, Ce que c’est qu’une existence raconte cette mystérieuse évidence d’être au monde ensemble au même instant et de vivre des vies différentes. Un père, déjà âgé, observe son quartier depuis sa fenêtre. Son fils, Tom, est sur un bateau en Méditerranée. Dorris fuit son histoire amoureuse avec Tom. Ahmad, qui vient de Syrie, a séjourné en Turquie, et s’installe chaque matin sur un carton au carrefour de ce même quartier. Stan erre dans la ville, après avoir accompagné sa femme Magda à l’hôpital. Et d’autres personnages encore : la gardienne de l’immeuble, une hôtesse de l’air dans l’avion que prend Dorris, une infirmière auprès de Magda, Anna et Steven, un couple de jeunes voisins qui se disputent. On découvre, avec humour et empathie, comment chacun à son échelle se débrouille avec l’existence. On y parle d’amour, de l’affection père-fils, d’exil, de guerre, de prison, de la possibilité des réconciliations, des étés. Et de l’épidémie qui s’est invitée de force dans l’histoire. Se glissent des confidences intimes, des secrets douloureux. Tandis que le roman écrit les vies en train de se faire et se défaire. Babelio
Christine Montalbetti – Ce que c’est qu’une existence – «Ce que c’est qu’une existence» : Christine Montalbetti, doigts rivés au clavier Un roman qui raconte l’écriture d’un roman en train de se faire. Savoureux. Par Fabrice Gabriel (Collaborateur du « Monde des livres ») – Lien sur l’article Le Monde

Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Prix Goncourt 2021
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – (Philippe Rey) – Roman d’apprentissage entre la France, le Sénégal et l’Argentine – En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T. C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ? Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda… D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. Babelio
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Un jeu de piste, d’un continent à l’autre, sur les traces d’un roman légendaire, dont l’auteur a disparu après avoir été accusé de plagiat. Prix littéraire « Le Monde » 2021 : la sélection et «La Plus Secrète Mémoire des hommes», de Mohamed Mbougar Sarr : le feuilleton littéraire de Camille Laurens – Notre feuilletoniste ouvre la nouvelle saison littéraire avec un roman idéal. Journal Le Monde
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Tout tourne autour d’une recherche sur T. C. (comme les prénoms de ses éditeurs avec qui il se livrait au libertinage) Elimane qui ayant écrit le Labyrinthe de l’inhumain a été faussement récusé par Henri de Bobinal du Collège de France quant à ses allégations (voir les Bassères) mais aussi par Paul-Emile Vaillant sur ses plagiats. Sa mère ne saura même pas qui du frère jumeau en est le père et le fils partira à la recherche de son père (ou peut-être du nazi Josef Engelman) pour revenir dans son pays d’origine le Sénégal – livres lus –
Maud Ventura – Mon mari –

Maud Ventura – Mon mari – (L’Iconoclaste) – C’est une femme toujours amoureuse de son mari après quinze ans de vie commune. Ils forment un parfait couple de quadragénaires : deux enfants, une grande maison, la réussite sociale. Mais sous cet apparent bonheur conjugal, elle nourrit une passion exclusive à son égard. Cette beauté froide est le feu sous la glace. Lui semble se satisfaire d’une relation apaisée : ses baisers sont rapides, et le corps nu de sa femme ne l’émeut plus. Pour se prouver que son mari ne l’aime plus – ou pas assez – cette épouse se met à épier chacun de ses gestes comme autant de signes de désamour. Du lundi au dimanche, elle note méthodiquement ses « fautes », les peines à lui infliger, les pièges à lui tendre, elle le trompe pour le tester. Face aux autres femmes qui lui semblent toujours plus belles, il lui faut être la plus soignée, la plus parfaite, la plus désirable. On rit, on s’effraie, on se projette et l’on ne sait sur quoi va déboucher ce face-à-face conjugal tant la tension monte à chaque page. Un premier roman extrêmement original et dérangeant. Babelio
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Antoine Wauters – Mahmoud ou la montée des eaux –

Antoine Wauters – Mahmoud ou la montée des eaux – (Verdier) – Syrie. Un vieil homme rame à bord d’une barque, seul au milieu d’une immense étendue d’eau. En dessous de lui, sa maison d’enfance, engloutie par le lac el-Assad, né de la construction du barrage de Tabqa, en 1973. Fermant les yeux sur la guerre qui gronde, muni d’un masque et d’un tuba, il plonge – et c’est sa vie entière qu’il revoit, ses enfants au temps où ils n’étaient pas encore partis se battre, Sarah, sa femme folle amoureuse de poésie, la prison, son premier amour, sa soif de liberté. Babelio
Antoine Wauters – Mahmoud ou la montée des eaux – «Mahmoud ou la montée des eaux» : Antoine Wauters face au chaos syrien – Un vieux poète syrien se souvient : le conflit et ses atrocités, l’éloignement des siens. L’écrivain belge signe un superbe roman en vers libres qui réaffirme la puissance des mots pour désigner le Mal. Par Jean Birnbaum – lien Le Monde – «Mahmoud ou la montée des eaux», d’Antoine Wauters, Verdier Sa barque sur le lac El-Assad est pour Mahmoud «le seul endroit possible», celui d’où il plonge pour retrouver son passé et contempler l’histoire de la Syrie, qu’il évoque en vers libres. Prix littéraire « Le Monde » 2021 : la sélection
Antoine Wauters – Mahmoud ou la montée des eaux – mon court résumé – Un vieux poète syrien près du lac el-Assad repasse sa vie en revue. ajouté métiers (écrivain)
Compléments Lire aussi ce reportage (12 août) : Dans le camp d’Al-Hol au nord-est de la Syrie, « on ne dort pas, on a tous peur des assassinats »
Romans étrangers
Livre primé – source Le Monde
Ahmet Atlan – Madame Hayat – Prix Femina 2021
Ahmet Atlan – Madame Hayat – traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes (Actes sud) – Une histoire d’amour magnifique, celle d’un jeune homme pour une femme d’âge mûr qui éclaire et modifie son regard sur le sens de la vie. Un livre où la littérature, premier amour de ce garçon, devient vitale. Car dans une ville où règne l’effroi, seul l’imaginaire sauve de l’enfermement… Babelio

Ahmet Atlan – Madame Hayat – «Madame Hayat» : Ahmet Altan joue de toutes les cordes de l’amour – Le journaliste turc, qui a passé quatre ans en prison, signe un livre qui est à la fois un roman engagé, un essai de philosophie morale, une charge politique contre le régime, mais aussi un grand roman d’amour. …/… Roman engagé, essai de philosophie morale, charge politique à l’hostilité non déguisée contre le régime en place, sa police, sa justice, «Madame Hayat» est d’abord un roman d’amour. Fazil rencontre, dans le public de l’émission, une femme mûre dont il tombe éperdument amoureux. Madame Hayat ne tarde pas à l’inviter chez elle. Elle l’affole avec ses dessous affriolants, et Fazil n’a de cesse de lui sauter dessus. Altan dresse, de cette femme mystérieuse, un magnifique portrait. Mais Fazil est également amoureux d’une étudiante qui, comme lui, ne jure que par la littérature. Sila est d’une beauté plus sérieuse. Elle a, comme Fazil, connu le déclassement social. Quand elle lui demande quel livre l’a marqué le plus, il répond «la Promenade au phare» de Virginia Woolf, et elle ne doute plus alors que leurs deux cœurs sont unis par une grande force sombre. Par Didier Jacob dans Le Nouvel Observateur
Ahmet Atlan – Madame Hayat – mon court résumé – En Turquie, un étudiant en Littérature rencontre deux femmes qui vont agrémenter sa vie dans un pays livré à l’arbitraire.
Ahmet Atlan – Madame Hayat -Ahmet Altan : «Pendant presque cinq ans, j’ai vécu par l’imagination en ignorant la réalité carcérale qu’on m’imposait» – L’auteur turc signe un roman flamboyant, « Madame Hayat », conçu pendant sa détention arbitraire commencée en 2016 et qui ne s’est achevée qu’en avril 2021. Propos recueillis par Marc Semo lien Journal Le Monde – Lire un extrait sur le site des éditions Actes Sud.
Gabriela Cabezon Camara – Les aventures de China Iron –

Gabriela Cabezon Camara – Les aventures de China Iron – traduit de l’espagnol (Argentine) par Guillaume Contré (L’Ogre) Les Aventures de China Iron, second roman de Gabriela Cabezón Cámara, célébré par la critique et finaliste de l’International Booker Prize 2020, est l’épopée radieuse et lumineuse d’une femme qui se libère et emporte avec elle les paysages sans limites de la pampa.
Prenez Martín Fierro, un gaucho qui donne son nom à un poème épique, un mythe fondateur de l’Argentine. Imaginez maintenant qu’il ait une femme, China, et que ce soit elle qui parte à la conquête d’une nouvelle façon de vivre ensemble. Vous tenez là à la fois une merveilleuse histoire d’amour et d’aventures, un western queer, et un appel à fonder un monde où toutes les créatures s’embrasseraient avec désir et jouiraient du même amour pour les rivières, les oiseaux ou les arbres, et où elles ne se sentiraient plus jamais seules. Gabriela Cabezón Cámara s’empare d’un canon de la littérature argentine, le subvertit et fait des Aventures de China Iron un mythe universel et contemporain, empli de joie, d’amour et de liberté. Babelio
Gabriela Cabezon Camara – Les aventures de China Iron – «Les Aventures de China Iron», de Gabriela Cabezon Camara : femmes libres de la pampa – Une Indienne, une Britannique, un gaucho et un chien : quatre personnages pour un profond roman de formation dans l’Argentine sauvage du XIXe siècle. Par Ariane Singer (Collaboratrice du « Monde des livres ») lien Journal Le Monde – Lire un extrait sur le site des éditions de L’Ogre.
Jan Carson – Les lanceurs de feu –

Jan Carson – Les lanceurs de feu – traduit de l’anglais (Irlande du Nord) par Dominique Goy-Blanquet (Sabine Wespieser) – À Belfast, l’été 2014 restera dans les mémoires comme celui des Grands Feux. Bien avant les feux de joie traditionnellement élevés à l’occasion de la grande parade orangiste du 12 juillet, de gigantesques foyers illuminent la ville cette année-là, malgré l’interdiction formelle des autorités. Jusqu’à la fin des Troubles, en 1998, le Douze donnait régulièrement lieu à des affrontements entre nationalistes catholiques et loyalistes protestants. Aujourd’hui encore, la violence n’est jamais loin : «Les Troubles sont terminés, maintenant. C’est ce qu’on nous a dit dans les journaux et à la télévision. Ici nous sommes très portés sur la religion. Nous avons besoin de tout croire par nous-mêmes. (On a tous tendance à enfoncer les doigts dans la plaie et bien fouiller autour.) Nous ne l’avons pas cru dans les journaux ni à la télévision. Nous ne l’avons pas cru dans nos os. Après tant d’années assis sur une position, nos épines dorsales s’étaient figées. Il nous faudra des siècles pour les déplier», écrit Jan Carson avec l’acuité et l’humour qui caractérisent son regard sur sa ville natale. Mené tambour battant, son roman met en parallèle le quotidien de deux pères de famille, l’un et l’autre rongés par l’angoisse pendant les trois mois de cet été particulier. Babelio
Complément «La paix en Irlande du Nord est d’une fragilité presque insupportable» – Vingt-trois ans après l’accord du Vendredi saint, le Brexit et les pourparlers du protocole nord-irlandais ont accru les divisions au sein de la population et ravivé les tensions, déplore, dans une tribune au « Monde », la romancière nord-irlandaise Jan Carson. lien article Journal Le Monde
Lucy Fricke – Les occasions manquées –

Lucy Fricke – Les occasions manquées – traduit de l’allemand par Isabelle Liber (Le Quartanier) – Martha se voit demander par son père, Kurt, en phase terminale d’un cancer, de l’amener de Hanovre jusqu’en Suisse, dans une clinique de suicide assisté. Mais ne conduisant plus, traumatisée par un accident, Martha sollicite Betty, son amie depuis vingt ans, qui consent à les accompagner. Or, le but du voyage se révèle bientôt un prétexte à d’autres desseins. L’odyssée burlesque alors engagée se prolonge en Italie, et ce n’est plus seulement Martha qui explore les voies de libération d’une histoire douloureuse, mais Betty. Entravée par le legs symbolique d’un beau-père tromboniste et menteur, elle aspire à se recueillir sur sa tombe. Le roman de la route devient alors polar. De Berlin aux Cyclades, Betty et Martha, à l’aube de la quarantaine, cherchent un père, des pères, et se déprennent du regret des occasions manquées. Dans une langue innervée d’un humour acide et d’une gouaille mélancolique, Lucy Fricke mène ses héroïnes, soudées par les confidences et l’alcool, au fil des rebondissements et des rencontres, vers une vie délestée. Babelio
Gouzel Iakhina – Les enfants de la Volga –

Gouzel Iakhina – Les enfants de la Volga – traduit du russe par Maud Mabillard (Noir sur Blanc) – Nous sommes dans la région de la Volga, dans les premières années de l’URSS, en 1920-1930. Jakob Bach est un Allemand de la Volga : il fait partie des descendants des Allemands venus s’installer en Russie au XVIIIe siècle. Bach est maître d’école dans le village de Gnadenthal, une colonie située sur les rives du fleuve. Un mystérieux message l’invite à donner des cours à Klara, une jeune fille vivant seule avec son père sur l’autre rive de la Volga. Bach et Klara tombent amoureux, et après le départ du père, ils s’installent ensemble dans la ferme isolée, vivant au rythme de la nature. Un jour, des intrus s’introduisent dans la ferme et violent Klara. Celle-ci mourra en couches neuf mois plus tard, laissant Bach seul avec la petite fille, Anntche. Après la mort de Klara, Bach s’éloigne du monde et perd l’usage de la parole. Tout en élevant l’enfant, il écrit des contes, qui de manière étrange et parfois tragique s’incarnent dans la réalité à Gnadenthal. Un autre enfant fait alors son apparition à la ferme : Vasska, un orphelin vagabond qui bouleversera la vie d’Anntche et Bach… Babelio
Robert Jones, Jr. – Les Prophètes –

Robert Jones, Jr. – Les Prophètes – traduit de l’anglais (États-Unis) par David Fauquemberg (Grasset) – Sur la plantation de Paul et Ruth Halifax dans le Mississippi, des centaines d’esclaves travaillent dans les champs de coton. Les sévices corporels sont quotidiens, et la misère, la règle. Seuls Isaiah et Samuel, deux jeunes esclaves, bénéficient d’un peu d’intimité, car autorisés à dormir dans la grange avec les chevaux dont ils ont la charge. Maggie, qui travaille à la cuisine pour les Halifax, veille sur eux. Comme beaucoup d’autres, elle sait que les deux hommes sont amants. Ce fragile équilibre est mis à mal quand Amos, un autre esclave, demande à Paul Halifax de lui enseigner les Évangiles, avant de convertir petit à petit les esclaves à sa nouvelle foi. Isaiah et Samuel se retrouvent alors de plus en plus isolés. Le jour où Ruth les accuse de l’avoir provoquée, les deux sont châtiés publiquement. Sous l’autorité de Maggie, un groupe de femmes les soigne en pratiquant des rituels ancestraux, mais leur répit sera de courte durée. Car peu après, leur calvaire prend une tournure inattendue lorsque le jeune Timothy Halifax, de retour du Nord, s’intéresse à eux. Rien ni personne ne semble pouvoir arrêter la tragédie qui s’annonce. Porté par un souffle lyrique d’une puissance rare, Les Prophètes nous offre une grande fresque historique sur l’esclavage et un grand roman d’amour. Robert Jones, Jr. a incontestablement réussi son entrée en littérature avec ce roman flamboyant et profondément personnel sur la condition noire et la sexualité ; le livre s’est immédiatement classé dans la liste des best-sellers du New York Times à sa sortie aux États-Unis. Babelio
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Livre primé – source Le Monde
Jonas Hassen Khemiri – La clause paternelle – Prix Médicis roman étranger 2021

Jonas Hassen Khemiri – La clause paternelle – traduit du suédois par Marianne Ségol-Samoy (Actes Sud) – Deux fois par an, un père qui est aussi grand-père rentre en Suède. Officiellement pour retrouver son fils qui est aussi un père et sa fille qui n’est plus une mère.
En réalité pour ne pas perdre son titre de séjour et pour que son fils s’occupe de toute sa paperasse. Mais cette fois, la coupe est pleine et ce dernier estime qu’il est grand temps de remettre en cause la clause paternelle qui stipule qu’un fils doit s’occuper de son père.
Mais cette clause est-elle négociable ? Babelio
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Dans la catégorie des romans étrangers, le prix a été attribué au Suédois Jonas Hassen Khemiri pour La Clause paternelle (Pappaklausulen, édité en français par Actes Sud), dans lequel le romancier questionne les liens qui assurent la cohésion d’une famille avec humour. « C’était une surprise. C’est un honneur énorme d’avoir ce prix. Pas seulement pour le prix, mais c’est pour le livre aussi la possibilité de trouver de nouveaux lecteurs », a expliqué ce romancier, de père tunisien et de mère suédoise, qui écrit en suédois et parle français couramment.
Quels sont les liens qui assurent la cohésion d’une famille ? Affectifs ? Pécuniaires ? Sont-ils résumables à une somme d’habitudes ? Constituent-ils une sorte de contrat – et dans ce cas, peut-on s’y soustraire ? Telles sont les questions que pose ce roman du Suédois Jonas Hassen Khemiri. L’histoire, à première vue, est des plus ordinaires : un père retraité, vivant à l’étranger, vient rendre visite à son fils, qui est lui-même père. D’anciennes rancunes, des différences de tempérament et d’éducation exacerbent les tensions, rendant le dialogue impossible. Pourtant, à chaque nouvelle confrontation, une fine alchimie émotionnelle opère et apaise : des liens invisibles demeurent, empêchant une rupture irréparable. Avec humour et brio, Jonas Hassen Khemiri décortique l’imbroglio relationnel dans lequel sont pris ses personnages. Ces derniers n’ont pas de noms, car il s’agit d’une famille lambda, et l’action, qui se passe à Stockholm, pourrait tout aussi bien avoir pour décor Paris ou Berlin. Le romancier suédois tend un miroir à la famille moderne et, par-delà, à la société qui nous impose des rôles et dicte nos conduites. Le reflet qu’il renvoie n’est pas flatteur, tant s’en faut, mais il en appelle à notre indulgence et à notre humanité, qu’on soit père ou fils, ou les deux à la fois. E. Ba.
Reinhardt Kaiser-Mühlecker – Lilas rouge –

Reinhardt Kaiser-Mühlecker – Lilas rouge – traduit de l’allemand (Autriche) par Olivier Le Lay (Verdier) Un soir à la nuit tombante, au début des années quarante, un père et sa fille arrivent dans un village de Haute- Autriche sur une carriole tirée par un cheval, avec leurs malles et leurs meubles, et s’installent dans une ferme abandonnée qui leur a été attribuée. La jeune fille traumatisée serre dans son poing un bouquet de lilas rouge. Les seuls témoins de leur arrivée sont l’aubergiste du village et un enfant simple d’esprit, le petit Franz, incapable de raconter ce qu’il voit. À l’image de cet enfant, tout ce livre, histoire d’une famille de paysans autrichiens sur quatre générations, est aux prises avec le silence. Cinquante années où les destins individuels s’entrecroisent sous le signe de l’histoire tragique du XXe siècle dans laquelle ils sont pris. Pourquoi le patriarche, Ferdinand Goldberger, chef de section du parti nazi, a-t-il dû fuir son village d’origine et s’installer dans une autre région? Le lecteur le verra se rendre coupable au moins d’une autre action indigne, en éprouver même du remords, mais son crime originel restera ignoré de sa fille, de son fils appelé comme lui Ferdinand, puis de ses trois petits-enfants – Paul, Thomas et Maria – sur lesquels pourtant ce secret ne cessera de peser… Avec Lilas rouge, Reinhard Kaiser-Mühlecker raconte, dans une langue somptueuse, le destin de l’Autriche rurale aux prises jusqu’à nos jours avec l’héritage trop lourd à porter des années du nazisme. La littérature de langue allemande n’avait pas produit depuis bien longtemps une fresque narrative de cette richesse et de cette ampleur, comparables à celles des plus grands classiques européens. Babelio
Reinhardt Kaiser-Mühlecker – Lilas rouge – Reinhard Kaiser-Mühlecker : cultiver la terre et travailler le passé – Voix montante de la littérature autrichienne, il partage pourtant son temps entre écriture et agriculture. L’un de ses grands romans paraît en France, «Lilas rouge», qui laboure l’histoire de l’Autriche et son héritage nazi. L’histoire funeste des Goldberger se poursuivra dans un second livre, intitulé Lilas noir, où elle s’éteindra définitivement dans les ténèbres. Par Christine Lecerf (Collaboratrice du « Monde des livres ») Lien Le Monde – Lire un extrait sur le site des éditions Verdier.
Leonardo Padura – Poussières dans le vent –

Leonardo Padura – Poussières dans le vent – traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis (Métailié) Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s’aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1989 dans le jardin de sa mère et elle y reconnaît la sienne, cette femme mystérieuse qui ne parle jamais de son passé. Ils vont chercher à comprendre le mystère de cette présence et les secrets enfouis de leurs parents… Leonardo Padura nous parle de Cuba et de sa génération, celle qui a été malmenée par l’histoire jusqu’à sa dispersion dans l’exil : «Poussière dans le vent.» Nous suivons le Clan, un groupe d’amis soudés depuis la fin du lycée et sur lequel vont passer les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba. Des grandes espérances des nouveaux diplômés devenus médecins, ingénieurs, jusqu’aux pénuries de la «période spéciale» des années 90, après la chute du bloc soviétique (où le salaire d’une chercheuse représente le prix en dollars d’une course en taxi) et la fuite dans l’exil à travers le monde. Des personnages magnifiques, subtils, nuancés et attachants, soumis au suspense permanent qu’est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des mensonges. Ils vont survivre à l’exil, à Miami, Barcelone, New York, Madrid, Porto Rico, Buenos Aires. Ils vont prendre de nouveaux départs, témoigner de la force de la vie. Leonardo Padura écrit un roman universel. Il utilise la forme classique du roman choral mais la sublime par son inventivité et son sens aigu du suspense, qui nous tient en haleine jusqu’au dernier chapitre.
Ce très grand roman, qui place son auteur au rang des plus grands romanciers actuels, est une affirmation de la force de l’amitié et des liens solides et invisibles de l’amour. Babelio
Douglas Stuart – Shuggie Bain –

Douglas Stuart – Shuggie Bain – traduit de l’anglais (Écosse) par Charles Bonnot (Globe) Glasgow, années 1980, sous le règne de fer de Margaret Thatcher. Agnes Bain rêvait d’une belle maison bien à elle, d’un jardin et d’un homme qui l’aime. À la place, son dernier mari la lâche dans un quartier délabré de la ville où règnent le chômage et la pauvreté. Pour fuir l’avenir bouché, les factures qui s’empilent, la vie quotidienne en vrac, Agnes va chercher du réconfort dans l’alcool, et, l’un après l’autre, parents, amants, grands enfants, tous les siens l’abandonnent pour se sauver eux-mêmes. Un seul s’est juré de rester, coûte que coûte, de toute la force d’âme de ses huit ans. C’est Shuggie, son dernier fils. Il lui a dit un jour : «Je t’aime, maman. Je ferai n’importe quoi pour toi.» Shuggie peine d’autant plus à l’aider qu’il doit se battre sur un autre front : malgré ses efforts pour paraître normal, tout le monde a remarqué qu’il n’était pas « net ». Harcèlement, brimades, injures, rien ne lui est épargné par les brutes du voisinage. Agnes le protégerait si la bière n’avait pas le pouvoir d’effacer tous ceux qui vous entourent, même un fils adoré. Mais qu’est-ce qui pourrait décourager l’amour de Shuggie ? Shuggie Bain est un premier roman fracassant qui signe la naissance d’un auteur. Douglas Stuart décrit sans détour la cruauté du monde et la lumière absolue. Babelio
Douglas Stuart – Shuggie Bain – Man Booker Prize – 2020 – Créé en 1968, le Prix Booker ou Man Booker Prize est l’un des plus importants prix littéraires remis tous les ans. Le gagnant du prix est assuré d’une gloire internationale, souvent assortie d’un succès de vente. Seuls les romans de fiction rédigés en anglais peuvent être primés pour ce prix. Et les auteurs des livres doivent être vivants et citoyen du Commonwealth, de l’Irlande, du Pakistan ou de l’Afrique du Sud.
Douglas Stuart – Shuggie Bain – mon court résumé : Le dernier fils d’une mère alcoolique voudrait aider sa mère à s’en sortir alors que lui-même est victime de harcèlement.
Natasha Trethewey – Memorial Drive –

Natasha Trethewey – Memorial Drive – traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy (L’Olivier) «Quand j’ai quitté Atlanta en jurant de ne jamais y revenir, j’ai emporté ce que j’avais cultivé durant toutes ces années : l’évitement muet de mon passé, le silence et l’amnésie choisie, enfouis comme une racine au plus profond de moi.» Memorial Drive raconte deux quêtes d’indépendance. L’une, celle de Gwendolyn, la mère, échouera, se terminant dans la violence la plus inacceptable. L’autre, celle de Natasha, la fille, sera une flamboyante réussite. Elle deviendra une écrivaine reconnue, Poet Laureate à deux reprises, puis récompensée par le prestigieux prix Pulitzer. Tout commence par un mariage interdit entre un homme blanc et une femme noire. Leur fille métisse, Natasha, apprend à vivre sous les regards réprobateurs. Sa peau est trop claire pour les uns, trop foncée pour les autres. Lorsque Gwendolyn quitte son mari, elle pense s’affranchir, trouver enfin la liberté. Mais Joel, vétéran du Vietnam épousé en secondes noces, se révèle un manipulateur né, irascible et violent. Elle parvient malgré tout à le quitter. Rien ne pourra enrayer la spirale tragique du destin de Gwendolyn : elle meurt en 1985, tuée par balle. Le meurtrier : Joel, dit «Big Joe». Dans un récit intime déchirant, Natasha Trethewey affronte enfin sa part d’ombre. Pour rendre à sa mère, Gwendolyn Ann Turnbough, sa voix, son histoire et sa dignité. Babelio
Livre primé – source Le Monde
Jukuta Alikavazovic remporte le Médicis essai 2021 avec Comme un ciel en nous

Jukuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous –(Stock) – Si l’on s’en tient aux faits, l’auteure passe la nuit du 7 au 8 mars 2020 au musée du Louvre, section des Antiques, salle des Cariatides, avec un sac en bandoulière dans lequel il y a, entre autres, une barre de nougat illicite. Les faits, heureusement, ne sont rien dans ce livre personnel, original, traversé d’ombres nocturnes et de fantômes du passé, de glissades pieds nus sous la Vénus de Milo, ce livre joyeux et mélancolique, qui précise vite son intention : « Je suis venue ici cette nuit pour redevenir la fille de mon père. » Quel père, en fait ? Celui, biologique, né en 1951 dans un village du Monténégro, alors une partie de la défunte Yougoslavie, qui vient à Paris par amour, par fuite, pour voir le Louvre, une ville dans la ville, un père qui ne sait pas bien parler le français et voit tout en noir et blanc. Celui, plus probable, le père exilé à qui l’on a dit que « sa fille ne parlera jamais français », l’esthète-pilleur qui se promène l’air de rien avec sa fille Jakuta au Louvre, et lui demande, lui transmet en héritage : « Et toi, comment t’y prendrais-tu pour voler la Joconde ? ».
En effet : comment ? Même si l’auteure exprime que « la honte vous rassemble bien mieux que le reste », il serait aisé, après la lecture, d’affirmer que l’amour, celui réciproque d’un père pour sa fille unique, vous rassemble et vous tient debout. Comme la Vénus de Milo, les siècles durant. Babelio
Jukuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous – dans une collection qui raconte les nuits d’écrivains au musée, en l’occurrence celui du Louvre – est une exploration de l’histoire personnelle de l’autrice, fille d’exilés arrivés de Yougoslavie à Paris.
Complément j’ai lu dans cette collection Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani et comme dans ce récit autobiographique, l’auteur parle beaucoup de l’écriture et de l’inspiration, je l’ai indiqué sur ma page métiers (écrivain) en plus des – livres lus –
Jukuta Alikavazovic – Comme un ciel en nous – «C’est un livre sur une nuit, c’est aussi un livre sur une vie. Deux peut-être : celle de mon père, qui est arrivé en France au début des années 1970, et la mienne, qui suis née à Paris à la fin des années 1970. Et sur les moyens qu’il a trouvés – et le Louvre en fait partie – de me transmettre quelque chose, ce qui n’allait pas de soi puisqu’il a quitté son pays, sa famille, sa langue, qu’il fallait trouver un terrain commun. Ce terrain, c’est l’art», a-t-elle déclaré à l’Agence France-Presse.
À noter : Le jury du Médicis est composé de Marianne Alphant, Michel Braudeau, Marie Darrieussecq, Dominique Fernandez, Anne Garreta, Patrick Grainville, Andreï Makine, Frédéric Mitterrand, Pascale Roze et Alain Veinstein. Source Nouvel Observateur
Sélection Prix Fémina 2021
romans français
Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – Remporte le prix Médicis

Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – (Flammarion) Dans ce texte d’une violente sobriété, elle revient sur l’inceste dont elle a été la victime pendant des années. Et c’est bouleversant. «J’ai fait comme s’il ne se passait rien. Je regardais le paysage devant moi. Les essuie-glaces couchés au bas de la vitre. La main allait et venait sur ma cuisse. Elle s’est déplacée vers le haut. J’ai été consciente de sa position à tout moment. Mon attitude était celle de quelqu’un qui n’a rien de particulier à dire. Mon état intérieur, à l’opposé. Il aurait mérité d’être exprimé si je m’en étais sentie capable. Je dissimulais mon incapacité par un comportement sans histoire. Sachant que je ne saurais pas quoi dire si la limite était dépassée. Mon esprit était occupé à raisonner. Il n’était pas vide. Je surveillais. C’était une surveillance de tous les instants. Proche. Serrée sur le mouvement. Même d’un doigt sur le tissu de mon pantalon. Je surveillais, je surveillais, je surveillais. Ça risquait d’être inutile. Je le savais. Si la limite, que je pouvais faire semblant de supporter, était dépassée, j’avais conscience que j’aurais peut-être à en supporter plus. Mon raisonnement se bloquait avant. Je n’allais pas jusque-là. Je continuais d’interpréter les passages de main comme anodins, et de m’accrocher à leur innocence.» Babelio
Christine Angot – Le voyage dans l’Est – Mon court résumé – Un père prédateur conduit sa fille tout en douceur vers l’inceste. Elle arrive à le dénoncer à sa mère seulement après avoir connu un autre homme, mais elle sera marquée à vie.
Le Voyage dans l’Est – Livre de Christine Angot « — Vu l’ancienneté des faits, il sera sans doute compliqué de les faire établir, et vraisemblablement, votre père ne sera pas condamné… — Alors, il y a des faits plus récents, qui ont eu lieu à Nancy, à Nice, à Paris et à Tende, il y a deux ans. … Google Books
«Le Voyage dans l’Est», de Christine Angot : le feuilleton littéraire de Camille Laurens – Notre feuilletoniste salue ce nouveau roman, où l’écrivaine revient sur l’inceste que son père lui a fait subir. À quoi et à qui elle oppose la littérature, lieu de liberté. Le Monde
Christine Angot – Le Voyage dans l’Est – Christine Angot revient sur l’inceste qu’elle a subi et signe son meilleur livre, le plus dur et le plus fort. Article par Elisabeth Philippe dans Le Nouvel Observateur
Nathacha Appanah – Rien ne t’appartient –

Nathacha Appanah – Rien ne t’appartient – (Gallimard) – «Elle ne se contente plus d’habiter mes rêves, cette fille. Elle pousse en moi, contre mes flancs, elle veut sortir et je sens que bientôt, je n’aurais plus la force de la retenir tant elle me hante, tant elle est puissante. C’est elle qui envoie le garçon, c’est elle qui me fait oublier les mots, les événements, c’est elle qui me fait danser nue.» Il n’y a pas que le chagrin et la solitude qui viennent tourmenter Tara depuis la mort de son mari. En elle, quelque chose se lève et gronde comme une vague. C’est la résurgence d’une histoire qu’elle croyait étouffée, c’est la réapparition de celle qu’elle avait été, avant. Une fille avec un autre prénom, qui aimait rire et danser, qui croyait en l’éternelle enfance jusqu’à ce qu’elle soit rattrapée par les démons de son pays. A travers le destin d’une «fille gâchée», Nathacha Appanah nous offre une immersion sensuelle et implacable dans un monde où il faut aller au bout de soi-même pour préserver son intégrité. Nathacha Appanah est l’auteure notamment de ‘Le Dernier Frère’, ‘Tropique de la violence’ et ‘Le Ciel par-dessus le toit’, traduits en plusieurs langues. ‘Rien ne t’appartient’ est son dixième livre. Babelio
Ce livre a obtenu le prix des Libraires de Nancy et des journalistes du Point – 2021
Nathacha Appanah – Rien ne t’appartient – «Rien ne t’appartient», de Nathacha Appanah : le mal qu’on fait aux filles – L’écrivaine mauricienne raconte l’histoire d’une femme dont l’enfance a été saccagée dans un roman douloureux et doux. Par Xavier Houssin (Collaborateur du « Monde des livres ») Lien Le Monde
Nathacha Appanah – Rien ne t’appartient – mon court résumé : Histoire tragique d’une fille qui a été sauvée d’un tsunami. Elle a emprunté le prénom d’une autre et sa folie cache ses souffrances ; ses parents l’avaient trop préservée et leur mort violente l’a rendue très fragile.
Anne Berest – La Carte postale – a obtenu le Prix Renaudot Lycéens 2021

Anne Berest – La Carte postale, Grasset – Enquête familiale très remarquée – C’était en janvier 2003. Dans notre boîte aux lettres, au milieu des traditionnelles cartes de vœux, se trouvait une carte postale étrange. Elle n’était pas signée, l’auteur avait voulu rester anonyme. L’Opéra Garnier d’un côté, et de l’autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j’ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale. J’ai mené l’enquête, avec l’aide de ma mère. En explorant toutes les hypothèses qui s’ouvraient à moi. Avec l’aide d’un détective privé, d’un criminologue, j’ai interrogé les habitants du village où ma famille a été arrêtée, j’ai remué ciel et terre. Et j’y suis arrivée. Cette enquête m’a menée cent ans en arrière. J’ai retracé le destin romanesque des Rabinovitch, leur fuite de Russie, leur voyage en Lettonie puis en Palestine. Et enfin, leur arrivée à Paris, avec la guerre et son désastre. J’ai essayé de comprendre comment ma grand-mère Myriam fut la seule qui échappa à la déportation. Et éclaircir les mystères qui entouraient ses deux mariages. J’ai dû m’imprégner de l’histoire de mes ancêtres, comme je l’avais fait avec ma sœur Claire pour mon livre précédent, Gabriële. Ce livre est à la fois une enquête, le roman de mes ancêtres, et une quête initiatique sur la signification du mot « juif » dans une vie laïque. Babelio
L’autrice de «La Carte postale», prix Renaudot des lycéens 2021, est l’invitée du podcast «Le Goût de M»
Anne Berest – La Carte postale mon court résumé : L’auteur après réception d’une carte postale avec le nom de quatre personnes de sa famille juive disparues mène l’enquête.
Nina Bouraoui – Satisfaction –

Nina Bouraoui – Satisfaction – (Jean-Claude Lattès) – «Je pense souvent à ce qu’il restera, à ce qu’Erwan gardera de moi, de son enfance, j’aimerais saisir, révéler ses sensations sur la pellicule photographique, graver nos instants, craignant que l’amour ne disparaisse avec les souvenirs, graver l’odeur du jasmin quand nous nous approchons de notre maison, odeur de la stabilité du lieu intérieur malgré les désordres de mon cœur, contre la violence extérieure, réelle ou imaginaire, de la mer, des hommes.» À travers la voix incandescente de Madame Akli, Nina Bouraoui nous offre un roman brûlant, sensuel et poétique qui réunit toutes ses obsessions littéraires : l’enfance qui s’achève, l’amour qui s’égare, le désir qui fait perdre la raison. Babelio
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Jean-Baptiste Del Amo – Le Fils de l’homme – (je l’ai lu)

Jean-Baptiste Del Amo – Le Fils de l’homme – (Gallimard) – Après plusieurs années d’absence, un homme resurgit dans la vie de sa compagne et de leur jeune fils. Il les entraîne aux Roches, une vieille maison isolée dans la montagne où lui-même a grandi auprès d’un patriarche impitoyable. Entourés par une nature sauvage, la mère et le fils voient le père étendre son emprise sur eux et édicter les lois mystérieuses de leur nouvelle existence. Hanté par son passé, rongé par la jalousie, l’homme sombre lentement dans la folie. Bientôt, tout retour semble impossible. Après Règne animal, Jean-Baptiste Del Amo continue d’explorer le thème de la transmission de la violence d’une génération à une autre et de l’éternelle tragédie qui se noue entre les pères et les fils. Babelio
Jean-Baptiste Del Amo – Le Fils de l’homme – Prix Fnac – Roman – 2021
Jean-Baptiste Del Amo – Le Fils de l’homme – «Le Fils de l’homme» : Jean-Baptiste Del Amo menace de violence – Un couple avec enfant, seuls dans la montagne. Le nouveau roman de l’auteur de «Règne animal» est tout en tension. Par Clément Ghys – Lien Le Monde – Lire un extrait sur le site des éditions Gallimard.
Jean-Baptiste Del Amo – Le Fils de l’homme – Jean-Baptiste Del Amo, lauréat du prix Fnac 2021 – L’écrivain toulousain donne le coup d’envoi de la saison des prix littéraires en recevant le 20e prix du roman Fnac pour «le Fils de l’homme». Il succède à Tiffany McDaniel, primée en 2020 pour son roman «Betty». par Jacques Nerson dans Le Nouvel Observateur
Jean-Baptiste Del Amo – Le fils de l’homme – Après des années d’absence le père revient et entraîne sa femme enceinte et son fils vers la maison délabrée et perdue dans la montagne de son propre père. Court résumé du livre que j’ai lu Bernadette Couturier. Extrait choisi p. 166 Il reste là sans bouger, sans même ciller, statufié, avec sa silhouette d’épouvantail minable et inquiétant, abandonné au beau milieu d’un champ, ou semblable à ces paysans sur l’une de ces très vieilles photographies en noir et blanc prises au travail des champs pour documenter la vie des campagnes du début du siècle dernier, qui se tiennent droits, solennels et graves dans un jour blanc, avec les grossiers habits de toile sombre, leurs grossiers sabots de bois couverts de terre, inaccoutumés à être pris en photo et fixent l’objectif de leur face burinée, de leur regard sévère parfois ombragé par le rebord d’un chapeau de paille, qui les fait rétrospectivement paraître aussi lugubres que des corbeaux épars sur une terre de labours.
Prix Fémina des lycéens 2021
Ananda Devi – Le Rire des déesses –

Ananda Devi – Le Rire des déesses – (Grasset) – Au Nord de l’Inde, dans une ville pauvre de l’Uttar Pradesh, se trouve La Ruelle où travaillent les prostituées. Y vivent Gowri, Kavita, Bholi, ainsi que Veena, et Chinti, sa fille de dix ans. Si Veena ne parvient pas à l’aimer, les femmes du quartier l’ont prise sous leur aile, surtout Sadhana. Elle ne se prostitue pas et habite à l’écart, dans une maison qu’occupent les hijras, ces femmes que la société craint et rejette parce qu’elles sont nées dans des corps d’hommes. Ayant changé de sexe et devenue Guru dans sa communauté, Sadhana veille sur Chinti. Leurs destins se renversent le jour où l’un des clients de Veena, Shivnath, un swami, un homme de Dieu qui dans son temple aime se faire aduler, tombe amoureux de Chinti et la kidnappe. Persuadé d’avoir trouvé la fille de Kali capable de le rendre divin, il l’emmène en pèlerinage à Bénarès. Comment se douterait-il que sur ses pas, deux représentantes des castes les plus basses, une pute et une hijra, Veena et Sadhana, sont parties pour retrouver Chinti, et le tuer ? Des bas-fonds de l’Inde où les couleurs des saris trempent dans la misère à sa capitale spirituelle, Ananda Devi nous entraîne dans un roman haletant et riche pour fouiller, à sa manière, les questions brûlantes de notre époque : la place des femmes et des transsexuels, le règne des hommes et la sororité ; les folies de la foi, la pédophilie ; la religion, la colère et l’amour. Avec son style incisif et poétique, elle brise le silence des dieux pour faire entendre et résonner le cri de guerre des femmes – le rire des déesses. Babelio
Après de longues discussions entre les membres du jury, le roman « Le rire des déesses » de Ananda Devi chez Grasset est lauréat de la 6ème édition du prix Femina des lycéens 2021 Source
Ananda Devi – Le Rire des déesses – «Le Rire des déesses», d’Ananda Devi, Grasset – Autour des prostituées d’une ville indienne, de la fille de l’une d’elles et d’un maître spirituel corrompu, un roman sur l’hypocrisie religieuse, à la gloire de la solidarité des femmes et de tous les opprimés. Prix littéraire « Le Monde » 2021 : la sélection
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Livre primé – source Le Monde
Clara Dupont-Monod – S’adapter – Prix Fémina 2021 – prix Goncourt Lycéens – prix Landerneau –

Clara Dupont-Monod – S’adapter – (Stock) – Beau livre sur son frère handicapé – C’est l’histoire d’un enfant aux yeux noirs qui flottent, et s’échappent dans le vague, un enfant toujours allongé, aux joues douces et rebondies, aux jambes translucides et veinées de bleu, au filet de voix haut, aux pieds recourbés et au palais creux, un bébé éternel, un enfant inadapté qui trace une frontière invisible entre sa famille et les autres. C’est l’histoire de sa place dans la maison cévenole où il naît, au milieu de la nature puissante et des montagnes protectrices ; de sa place dans la fratrie et dans les enfances bouleversées. Celle de l’aîné qui fusionne avec l’enfant, qui, joue contre joue, attentionné et presque siamois, s’y attache, s’y abandonne et s’y perd. Celle de la cadette, en qui s’implante le dégoût et la colère, le rejet de l’enfant qui aspire la joie de ses parents et l’énergie de l’aîné. Celle du petit dernier qui vit dans l’ombre des fantômes familiaux tout en portant la renaissance d’un présent hors de la mémoire. Comme dans un conte, les pierres de la cour témoignent. Comme dans les contes, la force vient des enfants, de l’amour fou de l’aîné qui protège, de la cadette révoltée qui rejettera le chagrin pour sauver la famille à la dérive. Du dernier qui saura réconcilier les histoires. La naissance d’un enfant handicapé racontée par sa fratrie. Un livre magnifique et lumineux. Babelio
Clara Dupont-Monod – S’adapter – mon court résumé : L’enfant handicapé dans une famille raconté par la fratrie.
Clara Dupont-Monod – S’adapter – (Stock) Loin des romans historiques en costume auxquels Clara Dupond-Monod nous avait habitués, dans lesquels elle explorait volontiers la tonalité des contes et légendes, l’écrivaine offre avec S’adapter le roman d’une famille de la fin du XXe siècle, bouleversée par l’arrivée d’un enfant lourdement handicapé. Plutôt que d’adopter le point de vue surplombant d’un narrateur omniscient, l’autrice préfère regarder les trajectoires de chacun d’en bas : les pierres foulées dans cette maison cévenole sont ici les témoins empathiques de ce que vivent les membres de la fratrie. En trois parties, elle parvient à faire ressentir avec délicatesse et justesse ce que les trajectoires de chacun doivent à la naissance de ce frère, mort à 10 ans. De l’aîné, qui renonce aux jeux de l’enfance et aux émotions de l’adolescence pour le protéger, à la cadette, qui se révolte et s’endurcit, chacun se débrouille comme il peut pour trouver sa place. Tout comme celui, né après ce décès, qui doit réussir à apprivoiser ce fantôme si encombrant. Fl. By Le Monde
Elsa Fottorino – Parle tout bas –

Elsa Fottorino – Parle tout bas – (Mercure de France) – Roman d’inspiration autobiographique qui parle du viol – «Je ne pouvais plus échapper à mon histoire, sa vérité que j’avais trop longtemps différée. J’avais attendu non pas le bon moment, mais que ce ne soit plus le moment. Peine perdue. La mienne était toujours là, silencieuse, sans aucune douleur, elle exigeait d’être dite. J’ai espéré un déclenchement involontaire qui viendrait de cette peur surmontée d’elle-même. La peur n’est pas partie mais les mots sont revenus.» En 2005, la narratrice a dix-neuf ans quand elle est victime d’un viol dans une forêt. Plainte, enquête, dépositions, interrogatoires : faute d’indices probants et de piste tangible, l’affaire est classée sans suite. Douze ans après les faits, à la faveur d’autres enquêtes, un suspect est identifié : cette fois, il y aura bien un procès. Depuis, la narratrice a continué à vivre et à aimer : elle est mère d’une petite fille et attend un deuxième enfant. Aujourd’hui, en se penchant sur son passé, elle comprend qu’elle tient enfin la possibilité de dépasser cette histoire et d’être en paix avec elle-même. Elsa Fottorino livre ici un roman sobre et bouleversant, intime et universel, qui dit sans fard le quotidien des victimes et la complexité de leurs sentiments. Babelio
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Vincent Hein – La Disparition de Jim Thompson –

Vincent Hein – La Disparition de Jim Thompson (Arléa) – Qui était Jim Thompson ? Homme d’affaires américain, né en 1906, il a mystérieusement disparu en mars 1967 en Malaisie alors que les Américains étaient très engagés au Vietnam et, plus généralement, dans la région. Connu pour sa collection d’œuvres d’arts sud-asiatique, il est à l’origine du renouveau de l’industrie de la soie. Truman Capote ou Somerset Maugham furent ses hôtes. Mais Jim Thompson est aussi un ancien membre de l’OSS, puis de la CIA, très au fait de la vie politique thaïlandaise et des agissements inavouables des services secrets américains dans cette partie du monde. A-t-il été assassiné ? S’est il perdu dans la jungle implacable de Cameron Highlands ? Où a-t-il décidé de s’évaporer pour recommencer ailleurs une autre vie ? Sa maison à Bangkok, de toute beauté, est devenue un musée, et son histoire une légende parfois récrite par ceux qui avaient intérêt à ce qu’il disparaisse. Vincent Hein, en enquêtant sur cette disparition, s’est passionné pour cette figure romanesque et ô combien troublante et il nous éclaire des zones d’ombre et d’Histoire. Babelio
Etienne Kern – Les Envolés –

Etienne Kern – Les Envolés – (Gallimard) – 4 février 1912. Le jour se lève à peine. Entourés d’une petite foule de badauds, deux reporters commencent à filmer. Là-haut, au premier étage de la tour Eiffel, un homme pose le pied sur la rambarde. Il veut essayer son invention, un parachute. On l’a prévenu : il n’a aucune chance. Acte d’amour ? Geste fou, désespéré ? Il a un rêve et nul ne pourra l’arrêter. Sa mort est l’une des premières qu’ait saisies une caméra. Hanté par les images de cette chute, Étienne Kern mêle à l’histoire vraie de Franz Reichelt, tailleur pour dames venu de Bohême, le souvenir de ses propres disparus. Du Paris joyeux de la Belle Époque à celui d’aujourd’hui, entre foi dans le progrès et tentation du désastre, ce premier roman au charme puissant questionne la part d’espoir que chacun porte en soi, et l’empreinte laissée par ceux qui se sont envolés. Babelio
Etienne Kern – Les Envolés, Gallimard – mon court résumé Il sera question de la tentative de Franz Reichet, tailleur pour dames, pour faire un parachute fonctionnel.
Charif Majdalani – Dernière oasis –

Charif Majdalani – Dernière oasis – (Actes Sud) – Un spécialiste libanais de l’archéologie orientale est invité dans le nord de l’Irak par un certain général Ghadban à expertiser diverses pièces antiques. Il est reçu au milieu de plantations qui sont comme une oasis dans le désert, un îlot hors du temps, où il attend son mystérieux hôte en méditant sur la splendeur des paysages et sur l’origine des pièces qu’il soupçonne d’être liées à un important trafic d’art. Mais en ce début d’été 2014, à la veille du déferlement de violence en Irak, ce lieu d’apparence si paisible, occupé par l’atypique brigade du général Ghadban, entouré d’un côté par les forces kurdes et de l’autre par les djihadistes de Daech, se retrouve aux avant-postes de grands bouleversements – autant dire que sa sereine beauté est digne du calme qui précède la tempête. Babelio
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Raphaël Meltz – 24 fois la vérité –

Raphaël Meltz – 24 fois la vérité – (Le Tripode) – Il y a Gabriel, un opérateur de cinéma qui a parcouru le vingtième siècle l’œil rivé derrière sa caméra : de l’enterrement de Sarah Bernhardt au tournage du Mépris, du défilé de la paix de 1919 au 11 septembre 2001, il aura été le témoin muet d’un monde chaotique, et de certains de ses vertiges. Il y a Adrien, son petit-fils, qui est journaliste spécialisé dans les choses numériques qui envahissent désormais nos vies. Et il y a le roman qu’Adrien a décidé d’écrire sur son grand-père. En vingt-quatre chapitres, raconter une vie. Vingt-quatre chapitres comme les vingt-quatre images qui font chaque seconde d’un film. Vingt-quatre chapitres pour tenter de saisir la vérité : que reste-t-il de ce qui n’est plus là ? Que connaît-on de ce qu’on a vu sans le vivre ? Que faire, aujourd’hui, de tant d’images ? L’illustration de couverture a été réalisée par Amena Nathan. Babelio
» La vie. Une fois encore. La vie. Rien que la vie. «
Dans la lignée des dernières rentrées littéraires du Tripode, 24 fois la vérité est un roman ouvert et foisonnant. Ce cinquième texte de Raphaël Meltz, celui de la maturité, livre le destin d’un caméraman au XXe siècle. Google Book
François Noudelmann – Les Enfants de Cadillac –

François Noudelmann – Les Enfants de Cadillac – (Gallimard) – Premier roman bien que l’auteur ait derrière lui une longue œuvre d’essayiste – En 1911, fuyant les persécutions contre les Juifs en Lituanie, Chaïm, le grand-père du narrateur arrive en France. Afin d’obtenir la nationalité française, il s’engage dans l’armée et prend part à la Grande Guerre. Il est gravement blessé par une bombe chimique. Il passe vingt ans en hôpital psychiatrique, avant de mourir dans l’anonymat. En 1940, Albert, le père du narrateur, est fait prisonnier et dénoncé comme Juif. Lors de la libération des camps, il met plusieurs semaines à rejoindre la France à pied depuis la Pologne. Il risque plusieurs fois d’être exécuté par des soldats nazis en déroute ou des militaires russes avides. Dans ce premier roman époustouflant, François Noudelmann emporte le lecteur dans les tumultes des deux conflits mondiaux. Les destins de son grand-père et de son père sont de véritables épopées, à travers lesquelles l’auteur questionne son identité française. Babelio
François Noudelmann – Les enfants de Cadillac – mon court résumé : autobiographie d’un auteur qui nous dévoile le destin de son grand-père et de son père.
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Abel Quentin – Le Voyant d’Etampes –

Abel Quentin – Le Voyant d’Etampes – (L’Observatoire) – Roman sur un universitaire alcoolique qui se lance dans l’écriture – «J’allais conjurer le sort, le mauvais œil qui me collait le train depuis près de trente ans. Le Voyant d’Étampes serait ma renaissance et le premier jour de ma nouvelle vie. J’allais recaver une dernière fois, me refaire sur un registre plus confidentiel, mais moins dangereux.» Universitaire alcoolique et fraîchement retraité, Jean Roscoff se lance dans l’écriture d’un livre pour se remettre en selle : Le voyant d’Étampes, essai sur un poète américain méconnu qui se tua au volant dans l’Essonne, au début des années 60. A priori, pas de quoi déchaîner la critique. Mais si son sujet était piégé ? Abel Quentin raconte la chute d’un anti-héros romantique et cynique, à l’ère des réseaux sociaux et des dérives identitaires. Et dresse, avec un humour délicieusement acide, le portrait d’une génération. Babelio
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Abel Quentin – Le voyant d’Etampes – mon court résumé – Histoire d’un universitaire alcoolique qui raconte ses déboires suite à la polémique qu’a engendré son livre sur un poète noir américain méconnu (il ne précise pas qu’il est noir). Il avait déjà essuyé un flop lors de la parution de son livre sur les Rosenberg (déclassification de témoignages postérieurs au jugement qui confirment l’espionnage au profit de l’URSS juste à la sortie de son ouvrage).
Thomas B. Reverdy – Climax –

Thomas B. Reverdy – Climax – (Flammarion) – Ce n’est pas vraiment une ville, plutôt une sorte de village de pêcheurs aux maisons d’un étage, niché au creux d’un bras de mer qui s’enfonce comme une langue, à l’extrême nord de la Norvège. C’est là que tout commence, ou plutôt que tout semble finir. Ça a débuté avec l’accident sur la plateforme pétrolière, de l’autre côté du chenal. Ça a continué avec cette fissure qui menace dangereusement le glacier, ces poissons qu’on a retrouvés morts. Et si c’était lié ? C’est en tant qu’ingénieur géologue que Noah, enfant du pays, va revenir et retrouver Anå, son amour de jeunesse, ainsi que les anciens amis qu’il avait initiés aux jeux de rôles. Il était alors Sigurd, du nom justement de cette maudite plateforme. Avec Climax, Thomas B. Reverdy réveille le roman d’aventures en lui offrant une dimension crépusculaire et contemporaine, puisque désormais les glaciers fondent, les ours meurent et l’homme a irrémédiablement tout abîmé. Au moins, il reste la fiction pour raconter cette dernière aventure, celle de la fin d’un monde. Babelio
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Prix Goncourt 2021

Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – (Philippe Rey) – Roman d’apprentissage entre la France, le Sénégal et l’Argentine – En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ? Sans jamais perdre le fil de cette quête qui l’accapare, Diégane, à Paris, fréquente un groupe de jeunes auteurs africains : tous s’observent, discutent, boivent, font beaucoup l’amour, et s’interrogent sur la nécessité de la création à partir de l’exil. Il va surtout s’attacher à deux femmes : la sulfureuse Siga, détentrice de secrets, et la fugace photojournaliste Aïda… D’une perpétuelle inventivité, La plus secrète mémoire des hommes est un roman étourdissant, dominé par l’exigence du choix entre l’écriture et la vie, ou encore par le désir de dépasser la question du face-à-face entre Afrique et Occident. Il est surtout un chant d’amour à la littérature et à son pouvoir intemporel. Babelio
Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes – Tout tourne autour d’une recherche sur T. C. (comme les prénoms de ses éditeurs avec qui il se livrait au libertinage) Elimane qui ayant écrit le Labyrinthe de l’inhumain a été faussement récusé par Henri de Bobinal du Collège de France quant à ses allégations (voir les Bassères) mais aussi par Paul-Emile Vaillant sur ses plagiats. Sa mère ne saura même pas qui du frère jumeau en est le père et le fils partira à la recherche de son père (ou peut-être du nazi Josef Engelman) pour revenir dans son pays d’origine le Sénégal – livres lus –
Fanny Taillandier – Farouches –

Fanny Taillandier – Farouches – (Seuil) – Depuis la villa de Jean et Baya, la Méditerranée scintillante donne à penser que tout est paisible. Mais à l’approche du solstice, la colline où habite le couple est bientôt parcourue de diffuses menaces, à peine perceptibles mais bien réelles : d’invisibles sangliers saccagent les jardins ; des règlements de comptes entre bandes rivales défraient la chronique de Liguria, la ville la plus proche ; une inconnue habite depuis peu la maison vide près de la falaise… Dans un univers à la fois banal et légèrement dystopique, Fanny Taillandier joue avec les codes (roman noir, roman d’amour, fantastique) pour créer une atmosphère où l’on retient son souffle, tandis que se troublent les lignes de partage qui régissent le monde humain. Babelio
romans étrangers
Livre primé – source Le Monde
Ahmet Atlan – Madame Hayat – traduit du turc par Julien Lapeyre de Cabanes (Actes sud) – Une histoire d’amour magnifique, celle d’un jeune homme pour une femme d’âge mûr qui éclaire et modifie son regard sur le sens de la vie. Un livre où la littérature, premier amour de ce garçon, devient vitale. Car dans une ville où règne l’effroi, seul l’imaginaire sauve de l’enfermement… Babelio
Ahmet Atlan – Madame Hayat – Prix Fémina 2021

Ahmet Atlan – Madame Hayat – «Madame Hayat» : Ahmet Altan joue de toutes les cordes de l’amour – Le journaliste turc, qui a passé quatre ans en prison, signe un livre qui est à la fois un roman engagé, un essai de philosophie morale, une charge politique contre le régime, mais aussi un grand roman d’amour. …/… Roman engagé, essai de philosophie morale, charge politique à l’hostilité non déguisée contre le régime en place, sa police, sa justice, «Madame Hayat» est d’abord un roman d’amour. Fazil rencontre, dans le public de l’émission, une femme mûre dont il tombe éperdument amoureux. Madame Hayat ne tarde pas à l’inviter chez elle. Elle l’affole avec ses dessous affriolants, et Fazil n’a de cesse de lui sauter dessus. Altan dresse, de cette femme mystérieuse, un magnifique portrait. Mais Fazil est également amoureux d’une étudiante qui, comme lui, ne jure que par la littérature. Sila est d’une beauté plus sérieuse. Elle a, comme Fazil, connu le déclassement social. Quand elle lui demande quel livre l’a marqué le plus, il répond «la Promenade au phare» de Virginia Woolf, et elle ne doute plus alors que leurs deux cœurs sont unis par une grande force sombre. Par Didier Jacob dans Le Nouvel Observateur
Ahmet Atlan – Madame Hayat – mon court résumé – En Turquie, un étudiant en Littérature rencontre deux femmes qui vont agrémenter sa vie dans un pays livré à l’arbitraire.
Ahmet Atlan – Madame Hayat -Ahmet Altan : «Pendant presque cinq ans, j’ai vécu par l’imagination en ignorant la réalité carcérale qu’on m’imposait» – L’auteur turc signe un roman flamboyant, « Madame Hayat », conçu pendant sa détention arbitraire commencée en 2016 et qui ne s’est achevée qu’en avril 2021. Propos recueillis par Marc Semo lien Journal Le Monde – Lire un extrait sur le site des éditions Actes Sud.
Le prix Femina du roman étranger est allé à Ahmet Altan, pour Madame Hayat (Actes Sud), roman écrit en prison et pas encore paru dans sa langue d’origine. C’est au premier tour qu’il l’a emporté. Dans le livre, le jeune narrateur tombe amoureux d’une dame plus âgée que lui, dont il écrit qu’« elle n’était pas belle à proprement parler, mais [qu’]elle avait quelque chose de plus attirant encore que la beauté, un pétillement de vitalité ». Sorti de prison en avril après sa condamnation pour participation au coup d’Etat manqué de 2016, qu’il nie fermement, l’écrivain et journaliste de 71 ans ne peut quitter son pays. « Malheureusement je ne pourrai pas être avec vous aujourd’hui (…), voyager hors de Turquie m’étant interdit », a-t-il déclaré dans une vidéo de remerciements au jury. Dans une lettre lue à la presse par son éditeur français Timour Muhidine, l’auteur a dédié ce prix Femina « à toutes les femmes turques et kurdes injustement emprisonnées ». Le Monde
Najwa Barakat – Monsieur N. –

Najwa Barakat – Monsieur N. – traduit par Philippe Vigreux (Actes Sud « Sindbad ») – Reclus dans une chambre d’hôtel, un écrivain dénommé Monsieur N. ressasse les souvenirs de son enfance malheureuse. La femme qu’il a vraiment aimée l’a quitté, et il vient de constater que les pages qu’il a écrites pour se défouler depuis qu’il est à l’hôtel ont disparu. Hanté par le héros de l’un de ses romans, un tueur, il parcourt les bas-fonds de Beyrouth à sa recherche, le retrouve, mais le fuit précipitamment, paniqué à l’idée que l’autre le reconnaisse. Tout se confond dans sa mémoire : les événements vécus, les intrigues de ses romans, les rêves et les cauchemars…
Qui est finalement ce mystérieux Monsieur N. ?
On ne le saura qu’à la toute dernière page de ce roman haletant, certainement l’un des plus prenants et des plus ingénieux publiés en arabe ces dernières années. Babelio
Jan Carson – Les lanceurs de feu –

Jan Carson – Les lanceurs de feu – traduit de l’anglais (Irlande du Nord) par Dominique Goy-Blanquet (Sabine Wespieser) – À Belfast, l’été 2014 restera dans les mémoires comme celui des Grands Feux. Bien avant les feux de joie traditionnellement élevés à l’occasion de la grande parade orangiste du 12 juillet, de gigantesques foyers illuminent la ville cette année-là, malgré l’interdiction formelle des autorités. Jusqu’à la fin des Troubles, en 1998, le Douze donnait régulièrement lieu à des affrontements entre nationalistes catholiques et loyalistes protestants. Aujourd’hui encore, la violence n’est jamais loin : «Les Troubles sont terminés, maintenant. C’est ce qu’on nous a dit dans les journaux et à la télévision. Ici nous sommes très portés sur la religion. Nous avons besoin de tout croire par nous-mêmes. (On a tous tendance à enfoncer les doigts dans la plaie et bien fouiller autour.) Nous ne l’avons pas cru dans les journaux ni à la télévision. Nous ne l’avons pas cru dans nos os. Après tant d’années assis sur une position, nos épines dorsales s’étaient figées. Il nous faudra des siècles pour les déplier», écrit Jan Carson avec l’acuité et l’humour qui caractérisent son regard sur sa ville natale. Mené tambour battant, son roman met en parallèle le quotidien de deux pères de famille, l’un et l’autre rongés par l’angoisse pendant les trois mois de cet été particulier. Babelio
Claudia Durastanti – L’Étrangère –

Claudia Durastanti – L’Étrangère – traduit par Lise Chapuis (Buchet-Chastel) – Née de parents sourds qui combattent leur isolement par une relation passionnée et tumultueuse, Claudia vit une enfance à part, entre l’Italie rurale de la Basilicate et le Brooklyn des années 1980. Partout, la même sensation l’habite : celle d’être étrangère. Dans une vie constituée d’allers-retours, d’enracinements approximatifs elle fera de son plus grand obstacle, le langage, un véritable cheval de Troie pour enfin donner voix à l’histoire de sa famille.
À jamais étrangère, Claudia Durastanti signe un roman puissant et universel qui parvient à raconter une multitude de vies par le prisme de leurs voix et de leurs territoires. Babelio
Isabela Figuereido – Carnet de mémoires coloniales –

Isabela Figuereido – Carnet de mémoires coloniales – Carnet de mémoires coloniales est le premier livre d’Isabela Figueiredo. Dans ce récit biographique elle revient sur son enfance à Lourenço Marques, devenu Maputo depuis l’indépendance du Mozambique en 1975. Elle y dépeint sa relation aux adultes, à ses parents, à son père. Entre grande tendresse, amour filial et une certaine admiration de cet homme fort et protecteur, s’ajoute très jeune chez la jeune Isabela le rejet de ce qu’il est aussi, un colon, raciste, sexiste et violent. La grande force de ce texte réside dans cette ambiguïté dévoilée. Elle aime sans pouvoir s’empêcher de condamner et condamne sans pouvoir s’empêcher d’aimer. La thématique du livre, l’abordage inédit du colonialisme, l’écriture frontale et crue d’Isabela Figueiredo font de Carnet de mémoires coloniales un livre coup de poing, qui brise certains tabous. Non, le colonialisme portugais n’était pas plus doux que les autres, les mécanismes de domination étant toujours éminemment violents. Ainsi, ce texte va bien au-delà d’une dénonciation c’est aussi une sorte de tentative de réconciliation avec la figure du père ou plutôt une sorte de bilan, une écriture cathartique, qui dirait voilà ce que nous sommes, voilà ce que je suis. Le fruit de contradictions, de violence, de tendresse et d’injustices. Maintenant avançons. Ces mots, ce livre elle a attendu la mort du père pour les écrire. Car s’il y a révolte, il y a aussi du respect pour l’effort du père à offrir à sa fille ce que lui n’a pas eu. L’accès à l’éducation et à une vie qui ne soit pas misérable. Elle se rend compte de cela lors de son arrivée au Portugal, elle rejoint seule le pays de ses parents – qui est désormais le sien – suite à la déclaration d’indépendance du Mozambique, ces derniers restent sur le continent africain encore quelques années. À son arrivée, elle est recueillie par sa grand-mère paternelle qui vit dans une grande misère. Elle s’y sentira extrêmement seule et rejetée, elle est une «retornada», celle qui a exploité. Longtemps elle tentera de le cacher notamment à ses camarades de classes. Cet autre moment de sa vie est pour la jeune adolescente qu’elle est alors aussi traumatisant que constructif. La mise en avant des décalages, des contradictions sont comme des leitmotiv dans ce texte extrêmement fort et bouleversant. Isabela Figueiredo rend justice et expose des identités dilacérées, brisées et recollées. Des identités explosées, aux éclats éparpillés dans l’espace, le temps et l’imaginaire. Une histoire qui aura de nombreux échos avec l’histoire française. Babelio
Livre ajouté partie Mozambique sur cette page
Lucy Fricke – Les occasions manquées –

Lucy Fricke – Les occasions manquées – traduit de l’allemand par Isabelle Liber (Le Quartanier) – Martha se voit demander par son père, Kurt, en phase terminale d’un cancer, de l’amener de Hanovre jusqu’en Suisse, dans une clinique de suicide assisté. Mais ne conduisant plus, traumatisée par un accident, Martha sollicite Betty, son amie depuis vingt ans, qui consent à les accompagner. Or, le but du voyage se révèle bientôt un prétexte à d’autres desseins. L’odyssée burlesque alors engagée se prolonge en Italie, et ce n’est plus seulement Martha qui explore les voies de libération d’une histoire douloureuse, mais Betty. Entravée par le legs symbolique d’un beau-père tromboniste et menteur, elle aspire à se recueillir sur sa tombe. Le roman de la route devient alors polar. De Berlin aux Cyclades, Betty et Martha, à l’aube de la quarantaine, cherchent un père, des pères, et se déprennent du regret des occasions manquées. Dans une langue innervée d’un humour acide et d’une gouaille mélancolique, Lucy Fricke mène ses héroïnes, soudées par les confidences et l’alcool, au fil des rebondissements et des rencontres, vers une vie délestée. Babelio
Nino Haratischwili – Le Chat, le général et la corneille –

Nino Haratischwili – Le Chat, le général et la corneille – traduit par Rose Labourie (Belfond) – Jeune comédienne géorgienne exilée à Berlin, Sesili, dite «Le Chat», a du mal à se remettre d’un drame familial et à trouver sa place dans un pays dont elle ne comprend pas tous les codes. Oligarque russe sans foi ni loi, Alexander Orlov, que tout le monde appelle «le Général», voit soudain ressurgir un terrible secret vieux de vingt ans. Rongé par le deuil et la culpabilité, «la Corneille», un mystérieux journaliste allemand, décide d’enquêter sur les exactions commises par les militaires russes lors de la guerre de Tchétchénie. Voici trois êtres que tout oppose et qui n’auraient jamais dû se rencontrer. Trois personnages qui, des montagnes de Tchétchénie à Berlin, en passant par Marrakech, Venise et Tbilissi, vont se trouver entraînés, malgré eux, dans le tourbillon d’une histoire qui les dépasse. Une histoire de guerre et de violence. De revanche et de passion… Avec un sens inouï du romanesque et un style plein de panache, Nino Haratischwili nous offre une œuvre d’une puissance narrative folle et ressuscite tout un pan de l’histoire de l’Europe contemporaine, ses zones d’ombre et ses tragédies oubliées. Babelio
Mona Hovring – Parce que Vénus a frôlé un cyclamen le jour de ma naissance –

Mona Hovring – Parce que Vénus a frôlé un cyclamen le jour de ma naissance – traduit par Jean-Baptiste Coursaud (Notabilia) – Nées le même jour à seulement un an d’intervalle, Ella et Martha ont grandi comme des jumelles. Pourtant, la sombre, maussade Ella, et la brillante et impulsive Martha sont aussi différentes que les deux faces d’une même pièce. Quand Martha fait une dépression nerveuse, c’est Ella qui prend soin d’elle. En plein cœur de l’hiver, elles partent se réfugier dans un hôtel perdu au milieu des montagnes, ilot de lumière au sein d’un paysage froid et dénudé, enseveli sous la neige. Isolées, hors du temps, les deux jeunes femmes vivent d’abord en symbiose. Mais des rencontres secrètes vont avoir lieu qui révèleront des désirs jusque-là inconnus, et la véritable nature de leur relation. Un roman sur la jeunesse, la force des liens sororaux, l’emprise et la dépendance, la jalousie et la passion, et surtout, la quête d’une identité propre. Lauréat du prix de la Critique, finaliste du prix des Libraires. Babelio
Robert Jones, Jr. – Les Prophètes –

Robert Jones, Jr. – Les Prophètes – traduit de l’anglais (États-Unis) par David Fauquemberg (Grasset) – Sur la plantation de Paul et Ruth Halifax dans le Mississippi, des centaines d’esclaves travaillent dans les champs de coton. Les sévices corporels sont quotidiens, et la misère, la règle. Seuls Isaiah et Samuel, deux jeunes esclaves, bénéficient d’un peu d’intimité, car autorisés à dormir dans la grange avec les chevaux dont ils ont la charge. Maggie, qui travaille à la cuisine pour les Halifax, veille sur eux. Comme beaucoup d’autres, elle sait que les deux hommes sont amants. Ce fragile équilibre est mis à mal quand Amos, un autre esclave, demande à Paul Halifax de lui enseigner les Évangiles, avant de convertir petit à petit les esclaves à sa nouvelle foi. Isaiah et Samuel se retrouvent alors de plus en plus isolés. Le jour où Ruth les accuse de l’avoir provoquée, les deux sont châtiés publiquement. Sous l’autorité de Maggie, un groupe de femmes les soigne en pratiquant des rituels ancestraux, mais leur répit sera de courte durée. Car peu après, leur calvaire prend une tournure inattendue lorsque le jeune Timothy Halifax, de retour du Nord, s’intéresse à eux. Rien ni personne ne semble pouvoir arrêter la tragédie qui s’annonce. Porté par un souffle lyrique d’une puissance rare, Les Prophètes nous offre une grande fresque historique sur l’esclavage et un grand roman d’amour. Robert Jones, Jr. a incontestablement réussi son entrée en littérature avec ce roman flamboyant et profondément personnel sur la condition noire et la sexualité ; le livre s’est immédiatement classé dans la liste des best-sellers du New York Times à sa sortie aux États-Unis. Babelio
Présentation lien vidéo durée 5 minutes (en anglais)
Daniel Loedel – Hadès, argentine –

Daniel Loedel – Hadès, argentine – traduit de l’anglais par David Fauquemberg (Les croisées) – Tomas Orilla a fui Buenos Aires aux heures les plus sombres du coup d’état militaire de Videla en 1976. Depuis, il s’appelle Thomas Shore et vit à New York.
Mais après dix ans d’absence, le passé le somme de rentrer, le convoquant au chevet de Pichuca, la mère d’Isabel Aroztegui, son premier et seul amour, disparue elle aussi. Tel Orphée, ce voyage à l’envers emporte Tomas dans une odyssée souterraine, où l’attendent tapis ses démons intimes et les ombres de ceux qu’il a abandonnés. Il n’a alors d’autre choix que d’interroger les compromis impossibles que l’on fait parfois par amour… Une ode sensible et brutale aux disparus, un premier roman qui questionne la manière dont la violence, la trahison et la dévotion façonnent un individu, un pays. Babelio
Daniel Loedel – Hadès Argentine – mon court résumé De retour en Argentine, il réalise quelle a été sa jeunesse où fasciné par Isabel, il s’est mis à espionner pour elle dans le camp dont il n’était pas partisan mais qui utilisait ses compétences médicales.
Ariel Magnus – Eichmann à Buenos Aires –

Ariel Magnus – Eichmann à Buenos Aires – traduit par Margot Nguyen Béraud (L’Observatoire) – Buenos Aires, juillet 1952. Ricardo Klement accueille sa femme et ses trois enfants, tout juste débarqués d’Europe. De loin, la scène de retrouvailles est touchante. Mais elle se déroule en Argentine, sept ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, et Ricardo Klement n’est qu’un nom d’emprunt… Derrière ce patronyme se cache Adolf Eichmann, logisticien de la Solution finale qui a trouvé refuge à Buenos Aires deux ans auparavant et adopté l’identité d’un «simple» éleveur de lapins et un membre discret de la communauté. Au cœur de cette capitale argentine où se croisent en silence anciens SS et Juifs ayant fui l’Allemagne nazie pour échapper à l’horreur, il mène une existence paisible… Pourtant, personne n’ignore son identité, son passé, ses idées et la violence qu’il porte en lui. Comment est-ce possible ? Ariel Magnus nous transporte dans cette réalité argentine cauchemardesque qu’il connaît si bien et livre un roman aussi fascinant que dérangeant. Traduit de l’espagnol (Argentine) par Margot Nguyen Béraud. Babelio
Joyce Maynard – Où vivaient les gens heureux –

Joyce Maynard – Où vivaient les gens heureux – traduit par Florence Lévy-Paoloni (Philippe Rey) – Lorsque Eleanor, jeune artiste à succès, achète une maison dans la campagne du New Hampshire, elle cherche à oublier un passé difficile. Sa rencontre avec le séduisant Cam lui ouvre un nouvel univers, animé par la venue de trois enfants : la secrète Alison, l’optimiste Ursula, et le doux Toby. Comblée, Eleanor vit l’accomplissement d’un rêve. Très tôt laissée à elle-même par des parents indifférents, elle semble prête à tous les sacrifices pour ses enfants. Cette vie au cœur de la nature, tissée de fantaisie et d’imagination, lui offre un bonheur inespéré. Et si entre Cam et Eleanor la passion n’est plus aussi vibrante, ils possèdent quelque chose de plus important : leur famille. Jusqu’au jour où survient un terrible accident… Dans ce roman bouleversant, Joyce Maynard emporte le lecteur des années 1970 à nos jours, liant les évolutions de ses personnages à celles de la société américaine – libération sexuelle, avortement, émancipation des femmes jusqu’à l’émergence du mouvement MeToo… Chaque saison apporte son lot de doute ou de colère, mais aussi de pardon et de découverte de soi. Joyce Maynard explore avec acuité ce lieu d’apprentissage sans pareil qu’est une famille, et interroge : jusqu’où une femme peut-elle aller par amour des siens ? Eleanor y répond par son élan de vie. En dépit de ses maladresses, son inlassable recherche du bonheur en fait une héroïne inoubliable, dans sa vérité et sa générosité. Babelio
Le grand roman de Joyce Maynard : l’histoire bouleversante d’une famille sur cinq décennies Google Book avec Aperçu du livre »
Leonardo Padura – Poussières dans le vent –

Leonardo Padura – Poussières dans le vent – traduit de l’espagnol (Cuba) par René Solis (Métailié) Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s’aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1989 dans le jardin de sa mère et elle y reconnaît la sienne, cette femme mystérieuse qui ne parle jamais de son passé. Ils vont chercher à comprendre le mystère de cette présence et les secrets enfouis de leurs parents… Leonardo Padura nous parle de Cuba et de sa génération, celle qui a été malmenée par l’histoire jusqu’à sa dispersion dans l’exil : «Poussière dans le vent.» Nous suivons le Clan, un groupe d’amis soudés depuis la fin du lycée et sur lequel vont passer les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba. Des grandes espérances des nouveaux diplômés devenus médecins, ingénieurs, jusqu’aux pénuries de la «période spéciale» des années 90, après la chute du bloc soviétique (où le salaire d’une chercheuse représente le prix en dollars d’une course en taxi) et la fuite dans l’exil à travers le monde. Des personnages magnifiques, subtils, nuancés et attachants, soumis au suspense permanent qu’est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des mensonges. Ils vont survivre à l’exil, à Miami, Barcelone, New York, Madrid, Porto Rico, Buenos Aires. Ils vont prendre de nouveaux départs, témoigner de la force de la vie. Leonardo Padura écrit un roman universel. Il utilise la forme classique du roman choral mais la sublime par son inventivité et son sens aigu du suspense, qui nous tient en haleine jusqu’au dernier chapitre.
Ce très grand roman, qui place son auteur au rang des plus grands romanciers actuels, est une affirmation de la force de l’amitié et des liens solides et invisibles de l’amour. Babelio
Natasha Trethewey – Memorial Drive –

Natasha Trethewey – Memorial Drive – traduit de l’anglais (États-Unis) par Céline Leroy (L’Olivier) «Quand j’ai quitté Atlanta en jurant de ne jamais y revenir, j’ai emporté ce que j’avais cultivé durant toutes ces années : l’évitement muet de mon passé, le silence et l’amnésie choisie, enfouis comme une racine au plus profond de moi.» Memorial Drive raconte deux quêtes d’indépendance. L’une, celle de Gwendolyn, la mère, échouera, se terminant dans la violence la plus inacceptable. L’autre, celle de Natasha, la fille, sera une flamboyante réussite. Elle deviendra une écrivaine reconnue, Poet Laureate à deux reprises, puis récompensée par le prestigieux prix Pulitzer. Tout commence par un mariage interdit entre un homme blanc et une femme noire. Leur fille métisse, Natasha, apprend à vivre sous les regards réprobateurs. Sa peau est trop claire pour les uns, trop foncée pour les autres. Lorsque Gwendolyn quitte son mari, elle pense s’affranchir, trouver enfin la liberté. Mais Joel, vétéran du Vietnam épousé en secondes noces, se révèle un manipulateur né, irascible et violent. Elle parvient malgré tout à le quitter. Rien ne pourra enrayer la spirale tragique du destin de Gwendolyn : elle meurt en 1985, tuée par balle. Le meurtrier : Joel, dit «Big Joe». Dans un récit intime déchirant, Natasha Trethewey affronte enfin sa part d’ombre. Pour rendre à sa mère, Gwendolyn Ann Turnbough, sa voix, son histoire et sa dignité. Babelio
Nina Wähä – Au nom des miens –

Nina Wähä – Au nom des miens – traduit du suédois par Anna Postel (Robert Laffont) – «Voici l’histoire de la famille Toimi et de quelques événements qui influèrent de manière significative sur la vie de ses membres. Quand je dis la famille Toimi, je pense à la mère et au père, Siri et Pentti, et je pense à tous leurs enfants, ceux qui vivaient au moment des événements et ceux qui ne vivaient plus. “Toimi” est un drôle de nom pour une famille. En suédois, le mot signifie “fonctionnel”. Ce serait un drôle de nom pour plus d’une famille. Mais surtout pour celle-ci.
Nous passerons le plus clair de notre temps dans la cambrousse. En Tornédalie finlandaise, plus précisément. En réalité, il suffit de savoir cela. Et que les Toimi sont des paysans, que nous sommes au début des années 1980, que Noël approche et que la famille compte beaucoup d’enfants, un peu trop à mon goût.» Immense best-seller en Suède où il a figuré sur les listes des prix les plus prestigieux, Au nom des miens est un roman polyphonique enivrant, déroutant, porté par une voix au ton à la fois féroce et résolument drôle. Babelio
Philipp Weiss – Le Grand rire des hommes assis au bord du monde –

Philipp Weiss – Le Grand rire des hommes assis au bord du monde – traduit de l’allemand (Autriche) par Olivier Mannoni (Seuil) – Cinq destins, cinq volumes, un immense roman. À travers cinq histoires personnelles, toutes liées les unes aux autres, ce roman exceptionnel raconte l’évolution de l’humanité jusqu’à l’ère de l’anthropocène, où l’homme, non plus soumis à son environnement ni avide de le comprendre, en est le facteur décisif – allant parfois jusqu’à causer sa destruction. Loin de céder au pessimisme, ces cinq récits transmettent une énergie et un appétit de vivre sans égal, dans un enchevêtrement de voix, de tons et de genres bien distincts. • l’autobiographie, sous la forme inattendue d’une encyclopédie, d’une femme émancipée qui sera l’une des premières Européennes à entrer au Japon à la fin du XIXe siècle
• le récit intimiste d’un jeune homme éperdu d’amour surpris à Tokyo par le tremblement de terre de 2011
• les carnets de notes foisonnants d’une scientifique qui assiste à la remise en question de la théorie de l’évolution
• les enregistrements d’un petit garçon japonais, survivant du tsunami de Fukushima, qui s’adresse à son dictaphone pour conjurer la peur
• un manga dont l’héroïne résiste à l’abolition de la réalité et de son corps dans un Tokyo virtualisé Un roman magistral à l’humour omniprésent, à la richesse thématique renversante (modernité, apocalypse, écologie, révolte humaine, passion et amour fou), aux voix et aux formes multiples (jeux typographiques, mises en page inventives, illustrations). Un coffret de cinq volumes qui forment un ensemble d’une intelligence brillante, une œuvre littéraire du plus haut niveau qui se dévore avec jubilation et sans ordre imposé. Babelio
Philipp Weiss – Le Grand rire des hommes assis au bord du monde – «Le Grand Rire des hommes assis au bord du monde», de Philipp Weiss : où conduit la propension à l’excès Le dramaturge autrichien a mis six années tendues à écrire les cinq tomes, en autant de genres littéraires, de son premier roman, étourdissant livre-univers centré sur le Japon, en 2011. Par Christine Lecerf (Collaboratrice du « Monde des livres ») lien article « Le Monde«
Complément Dix ans après Fukushima : le récit d’une inévitable catastrophe Par Benoît Hopquin – Le tsunami qui a ravagé la centrale de Fukushima Daiichi le 11 mars 2011, puis entraîné l’explosion de trois réacteurs, a laissé des séquelles douloureuses. Retour sur les réactions en chaîne qui ont suivi le raz-de-marée et les dissimulations sur l’état des infrastructures. – lien sur l’article du journal « Le Monde »
Livre primé – source Le Monde
Le prix Femina de l’essai a été décerné à Annie Cohen-Solal, pour Un étranger nommé Picasso (Fayard), qui raconte comment le maître espagnol n’a jamais acquis la nationalité française. D’abord éliminé de la sélection des finalistes, cet ouvrage a été repêché et élu au quatrième tour avec six voix. L’historienne, interrogée par l’Agence France-Presse, s’est dite ravie. « Il se trouve que Picasso a 140 ans aujourd’hui ! C’est un homme qui ne s’est jamais plaint de ce qui lui est arrivé, alors que pendant des décennies il a vécu quelque chose que vivent tous les étrangers : il allait au commissariat tous les deux ans mettre ses empreintes. Il n’en a jamais dit un mot », a rappelé Annie Cohen-Solal.

Annie Cohen-Solal Un étranger nommé Picasso (Fayard) Pourquoi le 18 juin 1901 Picasso est-il « signalé comme anarchiste » à la Préfecture de police, quinze jours avant sa première exposition parisienne ? Pourquoi le 1er décembre 1914 près de sept cents peintures, dessins et autres œuvres de sa période cubiste sont-ils séquestrés par le gouvernement français pour une période qui dure près de dix ans ? D’où vient l’absence presque totale de ses tableaux dans les collections publiques du pays jusqu’en 1947 ? Comment expliquer, enfin, que Picasso ne soit jamais devenu citoyen français ? Si l’œuvre de l’artiste a suscité expositions, ouvrages et commentaires en progression exponentielle à la hauteur de son immense talent, la situation de Picasso « étranger » en France a paradoxalement été négligée. C’est cet angle inédit qui constitue l’objet de ce livre. Pour l’éclairer, il faut exhumer des strates de documents ensevelis, retrouver des fonds d’archives inexploités, en rouvrir, un à un, tous les cartons, déplier chacune des enveloppes, déchiffrer les différentes écritures manuscrites. Alors tout s’organise autrement et le statut de l’artiste se révèle beaucoup plus complexe qu’on ne l’imaginait. Un étranger nommé Picasso nous entraîne dans une enquête stupéfiante sur les pas de l’artiste surdoué, naviguant en grand stratège dans une France travaillée par ses propres tensions. On le voit imposer au monde son œuvre magistrale, construire ses propres réseaux et devenir un puissant vecteur de modernisation du pays. Un modèle à contempler et peut-être à suivre. Babelio
À noter : aux dernières nouvelles, le jury Femina est composé de Nathalie Azoulai, Evelyne Bloch-Dano, Claire Gallois, Anne-Marie Garat, Paula Jacques, Christine Jordis, Diane de Margerie, Scholastique Mukasonga, Mona Ozouf, Patricia Reznikov, Danièle Sallenave, Josyane Savigneau (présidente). Source Nouvel Observateur
Le prix Femina des lycéens est un prix littéraire français créé en 2016 à l’initiative du rectorat de Rouen avec l’aval du jury du prix Femina sous l’égide d’Évelyne Bloch-Dano. Source
Prix pour les enfants et les adolescents
Prix Babelio junior – ados – ados+ – ulis/segpa
Prix Goncourt des lycéens

Prix des Incorruptibles

Sélection tous niveaux 2021-2022
Prix T’aimes lire !

Prix UNICEF de littérature jeunesse
Le Prix du Roman Historique Jeunesse 41

Sélection 2022
Prix Les Imaginales
Créé en mai 2002 à l’initiative de la Ville d’Epinal, le Prix Imaginales est le premier prix exclusivement consacré à la fantasy en France. Il récompense à la fois des écrivains, des illustrateurs, des essayistes ou des traducteurs. Un jury composé de journalistes, de critiques et de spécialistes départage les meilleures œuvres de fantasy dans six catégories : roman francophone, roman étranger (traduit), illustration, jeunesse, nouvelle, prix spécial. L’annonce des prix se fait début mai, afin de pouvoir, dans la mesure du possible, accueillir les auteurs récompensés aux Imaginales à Epinal. Source
Pré-sélection prix Imaginales des lycéens
Vous trouverez 19 ouvrages pré-sélectionnés et au 28 septembre 2021 la liste sera réduite à 5 ouvrages.
Prix imaginales lycéens 2022 source

Capitale du Sud, tome 1 : Le sang de la cité – auteur Guillaume Chamanadjian – Mégapole surpeuplée, la Cité est enfermée derrière deux immenses murailles. Quand Nox, commis d’épicerie sur le port, hérite d’un livre de poésie retraçant l’origine du lieu, il se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Le jeune homme se retrouve alors emporté malgré lui par des enjeux politiques qui le dépassent. Premier roman. sur babelio Enfermée derrière deux murailles immenses, la Cité est une mégalopole surpeuplée, constituée de multiples duchés. Commis d’épicerie sur le port, Nox est lié depuis son enfance à la maison de la Caouane, la tortue de mer. Il partage son temps entre livraisons de vins prestigieux et sessions de poésie avec ses amis. Suite à un coup d’éclat, il hérite d’un livre de poésie qui raconte l’origine de la Cité. Très vite, Nox se rend compte que le texte fait écho à sa propre histoire. Malgré lui, il se retrouve emporté dans des enjeux politiques qui le dépassent, et confronté à la part sombre de sa ville, une cité-miroir peuplée de monstres. babelio Récompense Imaginales – Roman francophone – 2022
Prix imaginales des collégiens 2022 source
Prix Imaginales des collégiens à Bertrand PUARD pour Les Papillons de Kobé, Le Nom des morts, tome 1, aux éditions Gulf Stream !
Prix Imaginales des lycéens 2022 à David BRY pour La princesse au visage de nuit aux éditions de L’Homme Sans Nom. Source – et lien ricochet
Le Prix Lycéen – Lire l’Économie
Ce prix, décerné à l’issue du vote des lycéens, récompense l’auteur d’un ouvrage qui présente de réelles qualités pédagogiques et dont l’objet a suscité la réflexion et l’analyse économiques.
Les ouvrages retenus pour le Prix Lycéen – Lire l’Economie 2021 sont les suivants :
Catégorie essai
- Cyrille P. Coutansais, La (re)localisation du monde, éditions CNRS Editions ;
- François Leveque, Les entreprises hyper-puissantes. Géants et Titans, la fin du modèle global ?, éditions Odile Jacobs ;
- Jérôme Ballet, L’économie à l’épreuve de l’éthique, éditions De Boek Supérieur
Catégorie BD
- Isabelle Bensidoun & Sébastien Jean, Enzo, La folle histoire de la mondialisation, éditions Les Arènes ;
- Jean Van Hamme & Philippe Berthet, La Fortune des Winczlav Tome 1 : Vanko 1848, éditions Dupuis ;
- Ivar Ekeland & Etienne Lecroart, Urgence climatique. Il est encore temps !, éditions Casterman.
Prix 2021/2022 gagné par La folle histoire de la mondialisation de Enzo, Isabelle Bensidoun et Sébastien Jean source
Prix les Inrockuptibles
Cette sélection prend en compte toute l’année 2021 et se divise en 5 catégories (littérature française, littérature étrangère, premiers romans, essais, bande-dessinée) Je vous ai mis la liste des 50 ouvrages. Rendez-vous le 5 octobre pour la révélation de nos dernières short lists, avant la remise de notre prix le 9 novembre.
Littérature française :
Christine Angot : Le Voyage dans l’Est (Flammarion) –4– Florence Aubenas : L’Inconnu de la poste (L’Olivier) -1- Christophe Donner : La France goy (Grasset) -2- Marin Fouqué : G.A.V (Actes Sud) – Kaoutar Harchi : Comme nous existons (Actes Sud) – Alexandre Labruffe : Wonder Landes (Verticales/Gallimard) – Édouard Louis : Changer : méthode (Seuil) – Maryam Madjidi : Pour que je m’aime encore (Nouvel Attila) -3- Christine Montalbetti : Ce que c’est qu’une existence (POL) – Mathieu Palain : Ne t’arrête pas de courir (L’Iconoclaste)-5–
Livres dans l’ordre que j’ai lus dans cette série -1- Florence Aubenas – L’inconnu de la poste – Histoire d’un crime dans un petit village montagnard de l’Ain. La journaliste le décrypte pendant sept ans et trace le portrait saisissant des personnages et de leur vie. Lien sur un des suspects Gérard Thomassin -2- Christophe Donner – La France goy – À travers la saga de sa famille, l’auteur raconte la France d’avant la première guerre mondiale avec les dessous des hommes politiques et des journalistes (exemples désir d’inspirer la haine du juif puis de l’allemand). J’ai extrait les pages 493 et 494 où la supercherie du Dr Bérillon quant à La Bromidrose fétide de la race allemande est particulièrement bien expliquée. En 2010 après la parution du livre de Juliette Courmont, il n’y a pas que dans Le Monde des Livres que la sauce prend voir l’article de Bruno Modica dans les clionautes -3-Maryam Madjidi – Pour que je m’aime encore Il est très difficile pour la jeune iranienne issue d’un collège de banlieue parisienne de suivre en hypokhâgne où elle a été admise. Au début de son récit on suit son parcours et son combat avec son corps, sa famille son école et ses amis pour une ascension sociale. Cet ouvrage m’a donné envie de lire son livre Marx et la poupée prix Goncourt du 1er roman 2017 et prix Ouest-France Etonnants Voyageurs 2017. – -4- Le voyage dans l’Est de Christine Angot Un père prédateur conduit sa fille tout en douceur vers l’inceste. Elle arrive à le dénoncer à sa mère seulement après avoir connu un autre homme, mais elle sera marquée à vie. -5- Mathieu Palain – Ne t’arrête pas de courir – L’auteur nous parle de Toumany Coulibaly (lien Wikipédia) athlète hors norme mais délinquant qu’il peut visiter en prison. Ce livre m’a donné envie de lire Sale gosse (le premier livre de l’auteur couronné par le prix du Premier roman de Chambéry)
Littérature étrangère :
Ahmet Altan : Madame Hayat (Actes Sud) – Traduit par Julien Lapeyre De Cabanes – Tash Aw : Nous les survivants (Fayard) – Traduit par Johan-Frédérik Hel-Guedj – Don DeLillo : Le Silence (Actes Sud) – Traduit par Sabrina Duncan – Claudia Durastanti : L’Étrangère (Buchet Chastel) – Traduit par Lise Chapuis – Mariana EnrÍquez : Notre part de nuit (Sous-sol) – Traduit par Anne Plantagenet – Nicole Krauss : Être un homme (L’Olivier) – Traduit par Paule Guivarch – Raven Leilani : Affamée (Le Cherche-Midi) – Traduit par Nathalie Bru – Natasha Trethewey : Memorial Drive (L’Olivier) – Traduit par Céline Leroy – Katja Schönherr : Marta et Arthur (Zoé) – Traduit par Barbara Fontaine – Ocean Vuong : Un bref instant de splendeur (Gallimard) – Traduit par Marguerite Capelle
Livre que j’ai lu dans cette série Ahmet Atlan – Madame Hayat – mon court résumé – En Turquie, un étudiant en Littérature rencontre deux femmes qui vont agrémenter sa vie dans un pays livré à l’arbitraire.
Premiers romans :
Abigail Assor : Aussi riche que le roi (Gallimard) – Rebecca Gisler : D’oncle (Verdier) – Lou Kanche : Rien que le soleil (Grasset) – Mariette Navarro : Ultramarins (Quidam) -1- Frédéric Ploussard : Mobylette (Héloïse d’Ormesson) -2- Dimitri Rouchon-Borie : Le Démon de la colline aux loups (le Tripode) – Douglas Stuart : Shuggie Bain (Globe)-3- Oxmo Puccino : Les Réveilleurs de soleil (JC Lattès) – Clara Ysé : Mise à feu (Grasset) – Kawai Strong Washburn : Au temps des requins et des sauveurs (Gallimard)
Livres que j’ai lus dans cette série -1- Mariette Navarro – Ultramarins Une capitaine femme se retrouve avec un passager clandestin et après avoir autorisé son équipage à se baigner le cargo ne peut plus avancer dans la brume. Puis tout rentre dans l’ordre des choses. Pour en savoir plus lien métiers (marine) -2- Frédéric Ploussard – Mobylette – Histoire d’un éducateur où l’auteur nous plonge tantôt dans le métier tantôt dans la vie familiale ; c’est « cruellement drôle » ! Bernadette Couturier ajouté sur ma page métiers (éducateur) -3- Douglas Stuart – Shuggie Bain – Le dernier fils d’une mère alcoolique voudrait aider sa mère à s’en sortir alors que lui-même est victime de harcèlement.
Essais :
Serge Airoldi : Si maintenant j’oublie mon île. Vies et mort de Mike Brant (L’Antilope) – Ludivine Bantigny et Ugo Palheta : Face à la menace fasciste (Textuel) – Robert S. Boynton : Le Temps du reportage. Entretiens avec les maîtres du journalisme littéraire (Sous-sol) – Iris Brey et Miriam Malle : Sous nos yeux. Petit manifeste pour une révolution du regard (La Ville Brûle) – Mona Chollet : Réinventer l’amour – Comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles (Zones/La Découverte) – Marie Darrieussecq : Pas dormir (P.O.L) – Eric Hazan : Le Tumulte de Paris (La Fabrique) – Yves Pagès : Il était une fois sur cent, Rêveries fragmentaires sur l’emprise statistique (Zones/La Découverte) – Barbara Stiegler : De la démocratie en pandémie (Tracts/Gallimard) – John Waters : M. Je-sais-tout. Conseils impurs d’un vieux dégueulasse (Actes Sud)
Bande dessinée :
Charles Berberian : Les Amants de Shamhat (Futuropolis) – Coco : Dessiner encore (Les Arènes) – Juliette Mancini : Éveils (Atrabile) – Suehiro Maruo : Tomino la maudite (Casterman) – 2 tomes – Antoine Maillard : L’Entaille (Cornélius) – Rutu Modan : Tunnels (Actes Sud) – Romain Ronzeau, Yann le Quellec et Thomas Cadène : Les Amants d’Hérouville (Delcourt) – Ruppert et Mulot : La Part merveilleuse (Dargaud) – Elene Usdin : René·e aux bois dormants (Sarbacane) – Winshluss : J’ai tué le soleil (Gallimard)
Prix littéraire jeunesse Les pépites 2021
Proposer aux jeunes qui aiment lire de devenir membre du jury du prix littéraire – Chaque jeune juré est sélectionné par France Télévisions, partenaire des Pépites 2021. Pour mieux te connaître, nous te remercions de déposer ta candidature, avant le 3 octobre 2021, en remplissant le questionnaire sur le Club France TV. Si tu es sélectionné, tu recevras cinq livres chez toi. Après les avoir lus, tu seras invité* à venir en discuter avec d’autres lecteurs de ton âge, à partager et à confronter vos points de vue, puis à choisir ensemble votre lauréat dans les catégories « livre illustré« , « fiction junior« , « fiction ado » et « bande dessinée« .
Prix Le goût des sciences
En suivant ce lien vous pourrez aussi retrouver les archives du prix (depuis 2009) mais ils n’indiquent encore rien pour la 13 sélection.

Sans ciel ni terre – Paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006) Hélène DUMAS Dans l’amas des archives de la principale institution chargée de l’histoire et de la mémoire du génocide au Rwanda, plusieurs liasses de fragiles petits cahiers d’écoliers renfermaient dans le silence de la poussière accumulée les récits d’une centaine d’enfants survivants.
Rédigés en 2006 à l’initiative d’une association rwandaise de rescapés, dans une perspective testimoniale et de catharsis psychologique, ces témoignages d’enfants devenus entre-temps des jeunes hommes et des jeunes femmes, racontent en trois scansions chronologiques souvent subverties ce que fut leur expérience du génocide, de la «vie d’avant» puis de la «vie d’après». Leurs mots, le cruel réalisme des scènes décrites, la puissance des affects exprimés, livrent à l’historien une entrée incomparable dans les subjectivités survivantes et permettent, aussi, d’investir le discours et la gestuelle meurtrière de ceux qui éradiquèrent à jamais leur monde de l’enfance.
Le livre tente une écriture de l’histoire du génocide des Tutsi à hauteur d’enfant. Il donne à voir et à entendre l’expression singulière d’une expérience collective, au plus près des mots des enfants, au plus près du grain de la source. Tentative historiographique qui est aussi une mise à l’épreuve affective et morale pour l’historienne face à une source saturée de violence et de douleur. Loin des postulats abstraits sur l’« indicible », le livre propose une réflexion sur les conditions rendant audibles les récits terribles d’une telle expérience de déréliction au crépuscule de notre tragique XXe siècle. Prix Pierre Lafue 2021 – Prix lycéen du livre d’histoire 2021 Source éditions La découverte – Possibilité de lire un extrait –
«Sans ciel ni terre», d’Hélène Dumas : mots d’enfants sur la violence absolue – Dans son nouveau livre sur le génocide des Tutsi au Rwanda, l’historienne Hélène Dumas étudie des récits d’orphelins récemment retrouvés. Par Pierre Lepidi – Extrait – C’est une plongée au cœur du génocide, au plus près des massacres. On y effleure des corps écrasés, des têtes et des bras découpés. Au Rwanda, en 1994, on a tué en série ses voisins à coups de machette ou forcé des mères à massacrer leurs bébés. Le génocide des Tutsi, qui a fait en cent jours près d’un million de morts, a déjà été raconté dans des documentaires, des films et des livres. Mais l’atrocité a rarement atteint le degré de proximité de cet ouvrage sobrement intitulé Sans ciel ni terre, où le « crime des crimes » est, cette fois, raconté avec des yeux et des mots d’enfants. Pour en savoir plus suivre le lien Le Monde des Livres publié le du 22 octobre 2020
Lien vidéo début de 3.30 à 10.30
Prix Tangente des Lycéens 2022 source
Madame Einstein. Marie Benedict, Presses de la Cité, 2018, 336 pages, 20,50 € et version
poche : 10/18, 384 pages 8,10 € (Roman).
Comme par hasard. Cyril Bonin, Glénat, 2021, 104 pages, 18 € (Bande dessinée).
Les maths font leur cinéma. Jérôme Cottenceau, Dunod, 2020, 256 pages, 19,90€ (Essai).
Je fais des maths en laçant mes chaussures. Clara Grima, Les Arènes, 2018, 315 pages, 20€ (Essai).
Sophie Germain, la femme cachée des mathématiques. Sylvie Dodeller, L’École des Loisirs,
2020, 144 pages, 11,50 € (Biographie romancée).
Le scribe. Célia Houdart, P.O.L, 2020, 208 pages, 18 € (Roman).
De l’autre côté de la machine. Aurélie Jean, Éditions de l’Observatoire, 2019, 208 pages,
18€ et version poche : Le Livre de Poche, 224 pages 7,70 € (Essai).
Mathéopolis. Francis Loret, Pierre Seguin, Fabrice Lli, Maths pour tous, 2021, 190 pages,
8 € (Roman illustré).
Mythologos. Franck Senninger, Anfortas, 2020, 450 pages, 25 € (Roman).
Touché en plein Caire. Moquaden Shomiti, Le Lys bleu, 2021, 424 pages, 23,90 €
(Roman).
Prix littéraire des lycéens 2021-2022 de la Région (île de France) : les 8 livres lauréats Source – Prix littéraire des lycéens et apprentis. Auvergne-Rhône-Alpes : découvrez la sélection 2021-2022 ! Source
Prix Roman historique jeunesse (source)
CM-6e

Brigitte Coppin – Anna prisonnière de la peste – Carbadès 2020 – En 1348, alors que la peste s’abat sur le monde, Anna quitte son petit village pour la ville où elle vient garder la maison d’un riche bourgeois. Une maison vide qui cache un secret ! Au cours de cette aventure haletante, Anna va affronter des dangers, mais aussi ouvrir peu à peu son coeur et découvrir amitié et tendresse. babelio

Béatrice Egémar – La grande guerre d’Emilien – Elan vert 2021 – Août 1914. Émilien part confiant à la guerre. Il reviendra vite. Il n’aura pas le temps de manquer à sa chère Madeleine. Mais le conflit s’enlise. Les Lettres, d’abord enthousiastes, laissent percevoir les difficultés du conflit puis basculent. La boue, le froid, la peur, l’attente et le découragement, et l’espoir d’une permission pour retrouver les siens.
Un récit épistolaire poignant illustré par les œuvres de Georges Bruyer ( gravures et peintures), au cœur de la Première Guerre Mondiale. babelio
Ajouté sur – guerre 14-18 –

Hélène Montardre – L’histoire au galop, tome 1 : Thalia, la cavalière d’Olympie Pocket jeunesse 2021 Olympie, Ve siècle avant J.-C. Dans quelques semaines, le jeune Philos participera à la course de chevaux des Jeux. Sa soeur Thalia, en tant que fille, n’aura même pas le droit d’y assister. Elle met tous ses talents de cavalière au service de son frère et de Pétia, un étalon fougueux et parfois imprévisible. Elle en est sûre, lui seul peut les mener à la victoire. Mais Pétia se blesse… C’est à Thalia de jouer ! Parviendra-t-elle à guérir le cheval et à prouver sa valeur ? Hélène Montardre – L’histoire au galop, tome 2 : Gabros, le messager de Gergovie Pocket jeunesse 2021 – Venus de toute la Gaule, une foule d’hommes ont suivi Vercingétorix, en guerre contre Jules César. Parmi eux, Gabros, un jeune palefrenier, se réjouit d’atteindre la place forte de Gergovie. Il peut enfin prendre soin de Tonnerre, le cheval de son maître. Mais la ville est assiégée. Alors qu’une nouvelle bataille fait rage, Gabros déjoue une ruse des Romains. De lui dépend maintenant la survie des Gaulois, et de Tonnerre. Heureusement, une mystérieuse jeune fille lui vient en aide… Hélène Montardre – L’histoire au galop, tome 3 : Plume de Printemps et les chevaux des Sioux Pocket jeunesse 2021 – Quand les chevaux font découvrir l’Histoire aux enfants Plume de Printemps est fière d’être cheyenne. Elle aime par dessus tout chevaucher son cheval Fils du Vent. Mais, une nuit, tous les chevaux de sa tribu sont volés par les Sioux. La jeune fille refuse de se résigner. La voilà partie en mission, seule… Pas pour longtemps ! Elle va en effet trouver un compagnon de route inattendu en la personne de Petit Nuage, un garçon de sa tribu. À travers plaines et canyons, leur route croise celle d’une mystérieuse expédition… Les deux jeunes Cheyennes parviendront-ils à récupérer les chevaux de leur tribu ?
Remarque c’est le tome 2 dont il est question, mais j’ai préféré indiquer les trois tomes

Léon et Gustave, au cœur de la mine Sophie De Mullenheim Fleurus 2021 Niveau : 5e/4e Sélection : 34e Prix (2022/2023) Thèmes : Histoire, lien enfant / animal, travail – Nord de la France, juin 1888. Léon va bientôt avoir douze ans. Il est fils et petit-fils de mineur. Pour lui, l’avenir est tout tracé : il sera mineur. Mais Léon va à l’école et, contrairement à ses parents et grands-parents, il sait lire et écrire. Il lit beaucoup d’ailleurs : les livres que lui prête son instituteur et le journal dans lequel il suit avec passion l’avancée des travaux de la Tour Eiffel. A mesure que l’immense tour s’élève, le rêve de Léon grandit : il veut devenir apprenti dans les ateliers du grand Gustave Eiffel. Il veut construire des tours, des ponts, des bâtiments… La famille de Léon, pourtant, est loin de partager son enthousiasme. Plus vite le garçon travaillera à la mine et plus vite il rapportera des sous à la maison. Un jour, son père lui lance un ultimatum : soit il descend à la mine soit il vend sa jument Cachou pour qu’elle aille travailler à sa place. sur babelio Même résumé mais avec ceci en plus : Léon est très attaché à Cachou. Il ne veut surtout pas qu’elle descende dans le puits car il sait qu’elle n’en remontera certainement jamais. La mort dans l’âme, il décide d’aller au fond pour sauver sa jument, tout en continuant de rêver de la Tour Eiffel et de constructions inouïes. Jusqu’au jour où, malgré les promesses de son père, Cachou descend elle aussi dans la mine… babelio
5e/4e

Sophie Blitman titre Moi Themba – hachette 2021 Themba vit à Soweto, en Afrique du Sud. À douze ans, elle devrait mener la même vie que toutes les jeunes filles de son âge : se concentrer sur l’école, ses amis, sa famille. Mais nous sommes en 1972, le régime de l’Apartheid est de vigueur, et elle est noire.
Elle se sent incomprise et très seule, jusqu’à ce que Waldo, son grand frère, la prenne sous son aile. Contrairement à leurs parents qui font tout pour ne pas se faire remarquer, Waldo pense que les Noirs doivent se révolter.
Themba intègre alors un club de lecture clandestin, qui lui ouvre les yeux et l’introduit à l’activisme. Là-bas, elle peut parler, échanger, débattre librement d’égal à égal. Elle y rencontre des amis, des alliés. Mais surtout, elle se rend compte de l’injustice qu’elle vit au quotidien.
Dès lors, elle va se battre. D’abord discrètement, puis de plus en plus fort, jusqu’à ce que sa voix, mêlée à celle des autres, démolisse l’Apartheid. babelio

Les enfants du Lutetia Rachel Corenblit éditions du Mercredi 2021 Niveau : 5e/4e Sélection : 34e Prix (2022/2023) – Ils attendent. Léopold et sa colère, Marie-Antoinette la magicienne, André aux doigts d’or et Michel qui ne comprend rien. En cet été 1945, ils se retrouvent tous les matins à l’hôtel Lutetia, où arrivent les rescapés des camps de concentration nazis. Peut-être que leurs parents seront parmi eux ? Entre larmes, silences et fous-rires, ils vont partager leurs histoires, leurs espoirs et leur désespoir. Et leur envie de vivre. « Je me disais, c’est comme de la magie. Un mur qui rend les gens vrais ». sur babelio résumé avec une très légère différence « Je me disais, c’est comme de la magie. Un mur qui rend les gens vrais » Ils attendent. Léopold et sa colère, Marie-Antoinette la magicienne, André aux doigts d’or et Michel qui ne comprend rien. Tous les matins de cet été 1945, ils se retrouvent à l’hôtel Lutétia, là où arrivent les rescapés des camps de concentration nazis. Peut-être que leurs parents sont parmi eux ? Entre larmes, silences et fous-rires, ils vont partager leurs histoires, leurs espoirs et leur désespoir. Et leur envie de vivre. babelio

Philippe Nessmann – titre Une fille en or – Flammarion 2020 – 1928, États-Unis. Betty Robinson, jeune lycéenne, est repérée par un entraîneur et commence l’athlétisme. Sa vitesse et sa détermination vont avoir raison des préjugés sur la compétition féminine et permettront à Betty de marquer l’histoire des Jeux olympiques. babelio

Anne Pouget – titre L’horloge à l’envers tome 1 – Scrineo 2021 – Au XIIIe siècle, en France, Samuel est condamné à tort au cours d’un procès expéditif. Il est sauvé in extremis par Le Diable Noir, un étrange personnage, alchimiste ou sorcier selon la croyance, qui obtient de le récupérer. Celui-ci prend le jeune homme sous sa coupe et lui enseigne l’observation de la nature, et notamment le bal des insectes sur les chairs mortes… Ces enseignements seront d’une grande aide à Samuel pour éviter une erreur judiciaire qui le concerne au premier chef, puisque son maître sera à son tour injustement accusé de meurtre.
Aidé de la jeune Ambrine, et de la mirgesse Héloïse, Samuel devra convaincre la justice de son temps avec des arguments rationnels, prémices d’une démarche scientifique. babelio J’indique aussi le second tome L’horloge à l’envers, tome 2 : La pierre de folie
3e/2e

Penny Boudeville – titre Le réseau Phénix – Fleurus 2021 – AMIENS, MAI 1940.
La ville est noyée sous les bombes et ses habitants n’ont d’autre choix que de fuir. Parmi eux, Cécile, Solange et Paul, trois adolescents qui se lient d’amitié pendant leur exil. Quand ils reviennent, rien n’est plus pareil : arrestations, couvre-feu, rationnement… Les troupes allemandes sont bel et bien là. Lorsque l’opportunité de s’engager contre le régime s’offre à eux, ils n’hésitent pas. Commence alors un combat de longue haleine…
AMIENS, JUIN 2019
Dans l’appartement que Ben partage avec sa sœur, il trouve une vieille valise remplie d’informations sur un groupe de résistants pendant la Seconde Guerre mondiale : le réseau Phénix. Les deux adolescents décident de mener l’enquête afin de savoir ce qui leur est arrivé. babelio

Catherine Cuenca – titre Sœurs de guerre – Talents Hauts éditions 2020 – 1942, URSS. Alors que les combats de la Seconde Guerre mondiale font rage, Ziba, jeune Tzigane, intègre l’Armée rouge mue par la volonté de venger sa famille tuée par les nazis. Anya, fille de cadres du Parti, s’engage dans l’armée malgré l’opposition de ses parents. Réunies dans le même camp d’entraînement pour tireuses d’élite, les deux jeunes femmes forment un binôme uni face à l’ennemi, mais aussi face aux hommes de leur propre camp qui remettent en cause leurs aptitudes, les trahissent ou les violentent. Sur le front, elles assument leur rôle avec autant, sinon plus de courage, que les hommes qui en viennent à respecter et adopter ces soldates.
Une fresque historique grandiose et deux portraits de femmes poignants. babelio

Christophe Léon – titre Baba – La joie de lire 2021 – Le 11 novembre 1960, Baba, le père de Fatima, disparaît brutalement. Lors d’une manifestation pour l’indépendance de l’Algérie, cette dernière, blessée par balle, est séparée de sa mère et de sa sœur, avant d’être soignée à l’hôpital puis envoyée en France pour être adoptée. Devenue Fabienne, la jeune fille subit les propos racistes et la violence, mais garde l’espoir de retrouver sa famille. babelio

Séverine Vidal – titre Sous la peau, le feu Nathan 2021 – Le nouveau roman ado de Séverine Vidal, portrait d’une jeune fille en feu
Bordeaux, 1764.
Ange Rouvray accompagne son père médecin dans ses visites auprès des malades. L’épidémie de variole fait rage et pour se protéger, il faut porter un masque, se désinfecter les mains, garder ses distances…
La jeune Esmée de Montagu a vu mourir en quelques semaines son père, son frère, ses sœurs. Elle reste seule avec sa mère, tellement pleine de chagrin qu’elle n’a plus de larmes. La comtesse Isabeau de Montagu, est obsédée par l’idée de garder sa dernière fille en vie. Elle veut tester sur elle une technique controversée et dangereuse et fait appel au docteur Rouvray, qu’elle espère ouvert à cette pratique nouvelle.
Lors de cette visite, Esmée et Ange se rencontrent. Et tombent amoureux.
Mais comment une histoire est-elle possible entre ces deux êtres que tout sépare ?
Un roman à lire dès 13 ans. babelio
Dernière mise à jour : 15.02.2023
2 commentaires sur « Sélections Prix 2021 »