Expo Faire avec

Dans le cadre des activités proposées pour les seniors de la ville, nous avons pu avoir une visité commentée de l’expo à H2M – Voici quelques images – Ma présentation adoptera l’ordre alphabétique du nom de l’artiste pour chaque salle –

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Salle 1 – Partir de la peinture

Michel Blazy

Mur de pellicules (rose)2023 – Eau, agar-agar et colorant alimentaire

Réalisée à partir d’une recette élaborée par Michel Blazy à base d’eau, d’agar-agar et de colorant alimentaire, cette œuvre que l’artiste rejoue en fonction des expositions adopte pour H2M une teinte inédite. Appliqué en couches minces à même la cimaise, l’agar-agar revêt des allures de cellophane plastique dont l’artificialité est renforcée par le colorant rose issu de l’industrie agroalimentaire. En séchant, le revêtement du mur se décolle et pèle. Ainsi, l’artificialité se déjoue et l’organicité de la matière employée se rappelle à nous. Entre fresque altérée et lambeaux de peau, l’œuvre se présente comme une plongée à la surface de la peinture dont la similitude troublante avec l’épiderme agit comme une remise en question des apparences. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 5

Andres Serrano

Blood [Sang] 1987 – Milk [lait] 1987

À première vue, un monochrome semble être une surface au sein de laquelle il n’y a rien à voir, une peinture libérée de son devoir de représentation et donc détachée du réel. En recourant au médium photographique, Andres Serrano détourne l’apparente neutralité de ce genre pictural. Si les caractéristiques principales du monochrome sont respectées, l’artiste profite du fait que la photographie peine à se passer de modèle pour produire deux aplats colorés qui ne sont pas simplement blanc et rouge mais Milk and Blood, lait et sang. À la lecture du titre, l’œuvre renoue avec le réel et bien que la photographie nous mette physiquement à distance des fluides qu’elle représente, elle parvient tout de même à nous mettre en présence de la forte décharge symbolique dont ils sont indécollables. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 4

Jérémie Setton

Demie-vie 2023 – Diptyque de poils de barbe blancs et noirs

À l’aide d’une machine aspirante de son invention, Jérémie Setton s’emploie à répertorier minutieusement les poils tondus de sa barbe apparemment grise. Il les trie, classe, scinde en deux catégories tranchées : poils pigmentés d’un côté et dépigmentés de l’autre. Si le gris est par définition un entre deux, il est aussi pour l’artiste confronté à la proportion pratiquement égale de poils de barbe noirs et blancs, le symptôme du temps qui passe, le signe qu’il est « à la moitié de [sa] vie ». En peintre, il s’empare de cette matière organique et colorée comme d’un pigment rare et précieux. Pour démêler la touche naturellement pointilliste de sa barbe, l’artiste procède à un dé-mélange. Il renvoie le gris à un état antérieur, avant le mélange des valeurs pures sur la palette, pour faire réapparaître un fort contraste noir et blanc. Jérémie Setton se propose ainsi de mettre au jour l’imperceptible et souligne, à partir d’une forme à priori neutre et dans nuance, nos perceptions manichéennes. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 6

oh la belle faute de frappe !

Complément – Article de Claire Legros Aux racines des batailles du poil, une histoire politique de désirs et de dominations Le Monde (ouvrir dans un nouvel onglet)

Salle 2 – Animer la matière

Lionel Sabatté

Printemps 2023Branche de hêtre de la forêt de Seillon, peaux mortes, colle et vernis

Avec une économie de moyens remarquable Lionel Sabatté s’empare de matériaux laissés-pour-compte pour les sublimer. Les matières organiques qu’il utilise sont requalifiées par la représentation avec laquelle ils dialoguent. Leur mise en forme permet de mettre au jour leur potentiel esthétique pour nous inviter à leur porter un nouveau regard qui sème le trouble sur nos a priori. Dans Printemps, des peaux mortes deviennent les pétales de fleurs qui refleurissent une branche de bois mort, récupérée dans la forêt de Seillon, située aux portes de Bourg-en-Bresse. En prenant ainsi la forme d’autres êtres vivants, nos déchets organiques semblent nous lier à eux tout en nous confrontant à nous-même. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 9

Ajout sur – Arbres et forêts –

Douglas White

Octopus [Poulpe] 7 – 2016 – Encre de seiche sur papier buvard

La série Octopus de Douglas White détourne la pratique japonaise du Gyotaku, employée à son origine par les pêcheurs qui souhaitaient immortaliser leurs plus belles prises. Cette technique ancestrale consiste à prélever l’empreinte du poisson en appliquant une fine pellicule d’encre de Chine dans le sens des écailles sur lesquelles on vient ensuite déposer une feuille de papier japonais et frotter. En changeant l’encre de Chine traditionnellement employée par de l‘encre de seiche, l’artiste produit une image, au carrefour du dessin et de la photographie, qui redouble son référent jusque dans sa matérialité. Après un bain de sa propre encre le poulpe est appliqué sur un papier buvard qui, en supportant l’image émanant d’un mort, se mue en suaire. De la même manière, l’encre de seiche se fait sang d’encre et souligne le rapport ambigu que nous entretenons avec le monde animal. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 8

Jérémie Setton

série Deuxième génération 2023 – dessin au savon d’Alep sur placoplâtre

Saut en hauteur et lancer de poids

série Deuxième génération 2023 – dessin au savon d’Alep sur placoplâtre

Gym et Danse

série Deuxième génération 2023 – dessin au savon d’Alep sur placoplâtre

Questionnaire – équitation –

série Deuxième génération 2023 – dessin au savon d’Alep sur placoplâtre

Lorsque la guerre éclate à Alep, Jérémie Setton redécouvre que son arrière-grand-père paternel y est né. Pourtant, d’Alep, l’artiste ne connaît que son savon. Dès lors, il entreprend de reproduire des photographies issues de ses archives familiales à l’aide de ce savon, fabriqué à partir d’huile et qui ne contient aucun colorant. Le savon mélangé à l’eau est alors utilisé comme une peinture réduite à son liant, un corps gras pouvant tacher le support et faire apparaître une image évaporée qui interroge la migration, le passage et la mémoire. Représentant les grands-parents sportifs de l’artiste en Égypte, Deuxième génération, produite pour l’exposition, s’empare d’une iconographie renouvelée et d’un support évocateur. Choisi pour ses qualités plastiques tout autant que pour ses teintes, qui rejouent étrangement celles des papiers sur lesquels se déploie la correspondance des grands parents de l’artiste, la plaque de plâtre donne une nouvelle dimension à ces images précaires, diluées dans leur matérialité et absorbées par leur support. Cet état transitoire de l’image, au seuil de sa disparition associé au matériau de construction laisse espérer l’exil comme espace de réparation. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 10

Salle 3 – S’affranchir

Nicolas Daubanes

Mauvais œil Porte de cellule de la maison d’arrêt des Baumettes Marseille 2023 – sciure de bois, acier 

Isolé pendant plusieurs jours dans l’espace d’exposition, Nicolas Daubanes s’emploie avec un acharnement méticuleux et salvateur à pulvériser à l’aide d’une scie circulaire, millimètres par millimètres, une ancienne porte de prison. En faisant coïncider son espace de présentation avec son lieu de production, l’œuvre, comme un diorama qui coupe la pièce en deux, semble faire revenir à la surface le bois des cimaises. L’espace paraît ainsi dévoiler sa construction antérieure tout en mêlant les gestes ouvriers et artistiques que Nicolas Daubanes tâche régulièrement de confondre. Son action, aussi radicale que signifiante, se fond dans son objet et laisse place à leurs vestiges. Les résidus de la porte de prison font affleurer l’espace rêvé du sable du désert, évoquant des lieux d’évasion exotiques. L’intervention transgressive de l’artiste vient révéler ce que l’objet portait naturellement en lui, donnant à voir les lieux de réclusion comme des espaces qui rongent et qui, de manière subversive, invitent à l’évasion. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 13

Voir article – prison

Il nous a été indiqué que l’artiste devrait reconstruire cette porte !

Lucas Leffler

Impression sur boue série Zilverbeek 2021 – Tirage réalisé avec un mélange de terre et d’émulsion argentique

Sept – impressions sur boue

Deux impressions sur boue

Je trouve ma photographie originale avec les fenêtres de la salle d’exposition qui se reflètent sur le tableau de gauche –

En parcourant des archives, Lucas Leffler découvre que l’entreprise Agfa-Gevaert, connu des photographes pour ses pellicules et son papier, déversait des eaux usées, chargées de nitrate d’argent, dans le cours d’eau situé aux abords de son usine proche d’Anvers. L’artiste décide de se rendre sur le site de l’ancienne usine et du ruisseau, surnommé Zilverbeek (ruisseau d’argent) par les habitants, pour y entreprendre un photoreportage. Il voit dans les vestiges de l’industrie argentique la possibilité d’une nouvelle manière de faire de la photographie et de s’affranchir des pratiques machinales. Après les prises de vue, l’artiste, en quête d’un nouveau support pour réaliser ses tirages, récupère de la boue dans le ruisseau jadis gorgé de nitrate d’argent donc potentiellement photosensible. Ainsi, la boue devient le substrat de sa propre image et se fait médiatrice de sa propre histoire tout comme elle renoue avec la genèse plus expérimentale de la photographie et en particulier avec le pictorialisme qui tentait de faire coïncider photographie et peinture. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 12

Lionel Sabatté

Le Tissu 2021 – Peaux mortes colle et vernis

Deux photographies prises par mon petit-fils Jassim El Alami lorsque nous sommes allés à la nuit des musées le 13 mai 2023 au Monastère royal de Brou.

Écho au tissu social, l’œuvre composée de milliers de fragments de peau humaine, rassemble avec résilience des morceaux de corps en ruine. Placée au-dessus du jubé, cette membrane, sensible et fragile, vient rejouer la frontière infime entre le sacré et le profane et fissurer la limite entre l’abjection et le sublime. Tel un tambour que l’église gothique du Monastère royal de Brou vient faire vibrer, l’œuvre questionne le seuil et la marge, en laissant entrevoir la peau comme ce qui nous tient à distance les uns des autres tout en étant l’espace privilégié du contact. Exposé dans un contexte inédit, en dehors du dépouillement muséal habituel, l’œuvre, comme une relique dans son reliquaire, répond au voile de Sainte Véronique reproduit au sommet du vitrail de la baie centrale et avec lequel elle se télescope étrangement. Alors que l’albâtre des gisants de Brou tente d’imi4ter la peau avec réalisme, Lionel Sabatté, en donnant à voir une quantité impressionnante de peaux mortes, les déréalise. En nombre, elles semblent génériques, abstraites. Assemblées, elles deviennent une surface colorée, animée par de multiples nuances qui font rayonner les teintes ocre de la pierre calcaire. Dans la nef de l’église de Brou Le Tissu, apparaît comme une œuvre formellement minimaliste et sensiblement baroque. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 14

Léa Belooussovitch

Série Afflictions 2023 – dessin aux crayons de couleur sur feutre de laine

Six série Afflictions

Deux série Afflictions

Léa Belooussovitch « Uthai Savan, Thaïlande, 7 octobre 2022 (crèche) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre – Léa Belooussovitch « Uthai Savan, Thaïlande, 8 octobre 2022 (crèche) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre –

Les faits 6 octobre 2022 L’attaque s’est principalement produite dans une crèche située dans le sous-district d’Uthai Sawan du district de Na Klangwikipédia

Léa Belooussovitch « Oak Creek, Wisconsin, États-Unis, 6 août 2012 (fusillade) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre –

Les faits 5 août 2012, une fusillade de masse a eu lieu au gurdwara ( temple sikh ) à Oak Creek, Wisconsin, États-Unis, où Wade Michael Page, 40 ans, a abattu six personnes et en a blessé quatre autres. wikipédia anglais

Ajouté sur mon blog au 5 août 2012

Léa Belooussovitch « Asotthalom, Hongrie, 28 mai 2015 (frontière) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre –

Les faits La Hongrie a fermé sa frontière aux migrant – Une loi pénalisant de trois ans de prison toute traversée illégale de la clôture le long de la frontière avec la Serbie est entrée en vigueur à minuit. Un impressionnant silence, déchiré à intervalles réguliers par le claquement d’une fixeuse métallique, a marqué lundi 14 septembre 2015 la fermeture de la dernière portion encore ouverte de la clôture anti-migrants hongroise, à la frontière avec la Serbie. pour plus d’information voir l’article de Jean-Baptiste Chastang Le Monde Voir aussi l’article À la frontière serbo-hongroise, les larmes et les barbelés pour ceux qui rêvent d’EuropeLe Temps – pas trop évident de retrouver l’événement du 28 mai 2015 –

Léa Belooussovitch « Colombo, Sri Lanka, 21 avril 2019 (Église St-Anthony) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre –

Les faits Les attentats du 21 avril 2019 au Sri Lanka sont une série de huit attaques terroristes islamistes, commises le dimanche de Pâques dans plusieurs villes du pays. Le sanctuaire catholique Saint-Antoine de l’archidiocèse de Colombo est visé par la première attaque terroriste peu avant 9 heures du matin heure locale. wikipédia

C’est indiqué sur mon blog au 21 avril 2019

Léa Belooussovitch « Al Qusayr, Syrie, 21 février 2012 (bombardement) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre –

Les faits  21 février 2012, un bombardement d’artillerie cause la mort de 5 civils source Bataille de Qousseir wikipédia

Léa Belooussovitch « Owo, Nigéria, 5 juin 2022 (Église Saint-François-Xavier) » série Afflictions, 2022 Dessin aux crayons de couleur sur feutre –

Les faits La tragédie qui s’est déroulée le 5 juin 2022au Nigeria, dans l’église catholique d’Owo, a très rapidement été qualifiée de “massacre de la Pentecôte”. voir Reportage Au Nigeria, retour sur le massacre d’Owo Courrier International

Je n’ai pas encore fait les 5 juin sur mon blog mais je peux ajouter ceci en complément Lien sur ma page récapitulative problèmes environnementaux en Afrique – nouvelles présentations  – Afrique 1 – et – Afrique et livres

Léa Belooussovitch reconduit aux crayons de couleur des photographies de presse, montrant sans détour la souffrance ou la détresse, sur du feutre textile. Cette translation prend à rebours les images médiatiques, qui se doivent d’être rapidement lisibles, en rendant leur lecture plus délicate : le support de feutre, non tissé, empêche la dessinatrice de tracer des lignes nettes à sa surface. C’est donc tout autant le geste de l’artiste que l’enchevêtrement des fibres de laine qui troublent la lisibilité de l’image. Le feutre, matière qui d’ordinaire isole et protège, assourdit la représentation et fait sourdre de multiples interrogations sur l’image que le spectateur perçoit comme si son regard était embué de larmes. Produite pour l’exposition, la série Afflictions reprend les visages de mères pleurant la mort de leur enfant. Cet ensemble d’œuvres fait singulièrement écho aux pleurants encapuchonnés de l’église de Brou (située à Bourg-en-Bresse) qui invitent les spectateurs à s’agenouiller pour les voir. En effet, les dessins de l’artiste impliquent un effort de vision et proposent, selon ses propres mots : « un regard éthique, qui respecte la sphère intime, la blessure, le deuil, les pleurs ». Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 16

Ajouté –  Sur la mort

Mounir Fatmi

Derrière l’arc-en-ciel 04 – 2014 – Collage de tapis de prière sur toile

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Découpé en bandes verticales minutieusement surjetées, les fragments de tapis de prière se laissent à peine reconnaître. Leur variété chromatique ainsi que leur agencement surprennent. Devenu symbole identitaire, la gamme des couleurs de l’arc-en-ciel évoque aujourd’hui la bannière sous laquelle s’exprime l’appartenance ou le soutien à la communauté LGBTQIA+. Si le tapis de prière permet au musulman, où qu’il soit, de se couper des contingences en délimitant un espace à la fois intime et privé, il permet également de relier l’ensemble de la communauté musulmane lors des cinq prières quotidiennes, tout comme il offre au croyant un espace au sein duquel il peut exprimer librement son identité. Ainsi, en accolant deux symboles qui paraissent éloignés, Mounir Fatmi fait se rencontrer les minorités pour souligner leurs similitudes tout en déstabilisant les perceptions binaire. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 18

Le sigle LGBTQIA+ recouvre les termes suivants : Lesbienne, Gay, Bisexuel·le, Trans*, Queer et Intersexe et Asexuel·le ou Aromantique.

Remarque – non emploi de majuscules pour la présentation de l’artiste – c’est moi qui les aient ajoutées.

Léa Le Bricomte

Mandala II 2019 – Munitions assemblées. bois et métal

Quelles que soient ses configurations plastiques, le mandala se caractérise par son plan et sa symétrie. Sa composition rayonnante construite autour d’un axe est une métaphore de l’omniscience divine. Léa Le Bricomte s’empare de cette forme à la fois ornementale et signifiante pour produire une étrange mosaïque qui, passé la séduction des tons mordorés et éclatants, se révèle être faite de cartouches d’armes à feu. Ainsi, le mandala prend des allures de forteresse dont le cœur, qui symbolise le divin siégeant au centre du monde et donc capable de tout voir, paraît gardé et inaccessible. Cet ordonnancement rappelle étonnamment la théorie du panoptisme de Michel Foucault décrivant la construction d’une société au sein de laquelle l’individu se sent contrôlé et surveillé en permanence. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 17

Salle 5 – Vidéo de 11 minutes

Nous n’avons pas eu le temps de la visionner mais je l’indique.

Temps humide 2014 de Jérémie Setton

Résultant d’une sensibilité accrue à l’endroit des qualités plastiques de la peinture, Temps humide renverse les contraintes inhérentes aux conditions de séchage de la matière picturale et fait de la siccativité (1) le sujet de l’œuvre. Au Vietnam, sous une chaleur écrasante, Jérémie Setton constate qu’en séchant, un monochrome gris dépourvu de toute figuration s’anime et semble, un bref instant, traversé par un nuage. Parvenant à contrôler ce phénomène à l’aide d’un ventilateur, l’artiste donne à voir un plan fixe filmé en temps réel qui s’apparente pourtant à un lent travelling. À travers l’écran, surface magique par laquelle le spectateur se mue en voyageur immobile, la radicalité minimaliste du monochrome est contrariée par un ciel nuageux empreint d’une esthétique romantique et contemplative. Fatalement, c’est moins l’orage qui se prépare que notre naïveté face au mirage de l’image qui nous inquiète. Source Livret de l’exposition texte de Dylan Caruso commissaire de l’exposition p. 19

(1) Siccativité, subst. fém. Propriété de certaines substances de se solidifier par polymérisation. L’huile de lin crue donnerait un vernis qui sécherait beaucoup trop lentement.

Un autre commentaire sur documentsdartistes

Extrait La vidéo montre un aplat foncé se transformant lentement en un aplat clair. Dans l’intervalle, la contamination du plan laisse le temps d’imaginer à quoi on a affaire. Un nuage qui avance jusqu’à occuper lentement tout le champ, ou un monochrome peint qui sèche en temps réel (perdant un ton au passage et cédant la place à un autre monochrome) ? Profondeur ou plan, lointain ou proche… Le doute persiste tout au long de la rêverie. Pourtant, c’est bien de peinture dont il est ici question. En nous faisant contempler de longues minutes la transformation de la couleur humide en couleur sèche, Jérémie Setton nous propose de prendre le temps de méditer autant sur la matérialité de la peinture que sur notre faculté de penser en images ». complément – Sur le site vous trouverez des images….

Dernière mise à jour 16.07.2023

Publié par bernadette1couturier

Ancienne Professeur, puis Documentaliste, maintenant à la retraite, j'ai eu envie de tenir un blog sur des faits qui se sont produits un certain jour. En ajoutant des liens intéressants.

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