Travail

Comme le thème des classes préparatoires est cette année le travail j’ai essayé à ma manière de regrouper des éléments sur le sujet essentiellement en littérature et en philosophie mais aussi en art en bandes dessinées et du point de vue législatif (Pour ceux qui ne s’en tiennent pas qu’aux livres des programmes) – Bonne utilisation.

Pour l’année 2022-2023, les classes préparatoires (CPGE) scientifiques passant les concours d’entrée dans les grandes écoles d’ingénieurs devront réfléchir en cours de littérature et philosophie sur le thème du Travail.

Extraits du BO Source

Thème 2 : « Le travail »

1. La condition ouvrière (Simone Weil) – Gallimard (collection « Folio Essais », 2002, n° 409) à étudier comme suit : « L’usine, le travail, les machines » (pages 49 à 76 et 205 à 351), sans : « Journal d’usine » (pages 77 à 204) ; Avec : « La condition ouvrière » (pages 389 à 397) et « Condition première d’un travail non servile » (pages 418 à 434).

2. Par-dessus bord (version hyper-brève) (Michel Vinaver) – Éditions Actes Sud – réédition poche 2022 ;

3. Géorgiques (Virgile) – Traduction de Maurice Rat – Editions Flammarion (collection « GF »).

Le travail vidéo 3 min. Les clés de la philo

Chronologie : histoire des relations du travail depuis la loi Le Chapelier de 1791

La relation de travail est le lien légal entre les employeurs et les salariés. Elle existe quand une personne exerce une activité ou fournit des services sous certaines conditions et en échange d’une rémunération.
C’est à travers la relation de travail que des droits et des obligations réciproques se créent entre le salarié et l’employeur. vie publique éclairage

Travail dans la législation

Généralité

Les relations de travail en France : la régulation par les textes

En France, travailleurs et employeurs ont à leur disposition de nombreux textes de valeur juridique différente qui encadrent les relations de travail individuelles et collectives. Constitution, code du travail, conventions collectives, accords d’entreprise, arrêtés d’extension… Ce maillage complexe est aussi fait d’interactions entre les textes vie publique éclairageRéforme du code du travail : que change la rupture conventionnelle collective ? vie publique éclairage

travail code du travail numérique

Des exemples

9 avril 1898 Loi sur les accidents du travail. Le Parlement français vote une loi établissant la responsabilité patronale dans les accidents du travail. Parallèlement, un système d’assurances est créé pour les employeurs. Elle entrera en vigueur le 1er juillet 1899. Le texte est longuement débattu, puisque la première proposition de loi relative aux accidents du travail a été présentée en mai 1882. Source et L’Internaute histoire sur mon blog au 9 avril 1898

10 juin 1983 Loi portant abrogation ou révision de la loi dite Peyrefitte du 2 février 1981 « Sécurité et liberté ». La loi institue la peine de travail d’intérêt général (TIG) et le jour-amende. source Politique pénitentiaire : chronologie

22 juin 1987 Loi relative au service public pénitentiaire. L’article 1er précise les missions du service public pénitentiaire : « Le service public pénitentiaire participe à l’exécution des décisions et sentences pénales et au maintien de la sécurité publique. Il favorise la réinsertion sociale des personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire. Il est organisé de manière à assurer l’individualisation des peines ». La loi pose aussi le cadre de la participation du secteur privé à la gestion des établissements pénitentiaires. Elle supprime, par ailleurs, l’obligation de travail des détenus. source Politique pénitentiaire : chronologie

Télétravail

Le télétravail sur Persée – sur les clionautes – sur vie publique éclairage

Travail et surveillance

Travail et Art

Le travail dans l’art (lien sur une page)

Représentation du travail dans l’art contemporain

Résidences d’artistes en entreprises France 2018-2019 (lien présentation de 15 entreprises en 9 régions)

Résidences d’artistes en entreprises en France 2017-2018 (lien présentation de 13 entreprises dans 9 régions)

Citations d’artiste sur le travail

L’art de vivre « J’aurais voulu travailler, mais il y avait en moi un fond de paresse énorme. J’aime mieux vivre, respirer, que travailler. Donc, si vous voulez, mon art serait de vivre. » Marcel Duchamp Source de cette citation le blog interrogationcritiqueludique – revue ironie – citée dans le le mag philo 17

Ne travaillez jamais « Je n’ai pas envie de travailler ou de faire quelque chose. Je suis très bien. Je trouve que la vie est tellement belle lorsqu’on n’a rien à faire… Du moins à travailler j’entends. Même la peinture, les questions d’art ne m’intéressent absolument plus. Le travail pour vivre est une imbécillité. » Marcel Duchamp Source de cette citation le blog interrogationcritiqueludique – revue ironie – citée dans le le mag philo 17

Des œuvres

  • Lucien Rosengart à sa table de travail peinture de Eduard Vuillard en 1930 (lien sur celle-ci)

Travail et bande dessinée

thème travail bédéthèque

Exemple

Bande dessinée – Auteur Yan Rambaud – titre Les gens du bureau Vraoum 2017 Une série de dessins humoristiques qui parle du harcèlement, de la machine à café, de la pression au boulot, des rapports de hiérarchie, des petites mesquineries entre collègues, des RTT, de la DRH, des petits chefs, de la photocopieuse, des stagiaires, du suicide en milieu professionnel… On y trouvera bien entendu un canard et plusieurs cow-boys, sinon c’est pas crédible. Aucun patron n’a été maltraité dans ce livre. Mais plusieurs stagiaires sont morts. babelio

Travail en littérature et en bd

Le travail sur des pages que j’ai réalisées

Métierslien sur la page

Classés par ordre alphabétique de métiers vous aurez des ouvrages de fiction ou des bd sur – différents métiers – acteur – acupuncteur – agent immobilier – agriculteur – aide ménagère – aide-soignante – archéologue – architecte – armée (aviateur – capitaine – colonel – général – marines – militaire – pilote de chasse – sous-officier) – artiste – assureur – astrologue – auxiliaire de vie – aviateur – avocat – baby-sitter – bandit – banquier – batelier – barman – bédéiste – berger – bibliothécaire – bois – bonne – botaniste – boulanger – bourreau – brodeuse – boxeur – bûcheron – cadre acheteur – caissière – camionneur – cartomancienne – chanteuse – chauffeur – cheminot – chef d’orchestre – cinéaste – cocher – coiffeur – colporteur – comédienne – commerçant (d’esclaves inclus) – concierge – consultante – contrôleur – correcteur – coursier – cow-boy – critique d’art – critique littéraire – cuisinier – cycliste professionnel – danseuse – détective privé – documentaliste – écrivain – éditeur – éducateur – éleveur – embaumeur – employé de bureau (inclus employé de multinationale pharmaceutique) – entreprise – esthéticienne – facteur – flibustier – fonctionnaire – fossoyeur – galeriste – garagiste – garde-forestière – gardien de phare – gladiateur – guérisseur – homme de ménage – horloger – hôtesse de l’air – huissier – infirmière – influenceur – instituteur – journalier – journaliste voir aussi lien sur ma page – justice (dont juge) – leveuse de maux – libraire – luthier – maçon – maître-nageur – manœuvre – marchand – marine – mécanicien – menuisier ébéniste – mineur – moine – moniteur d’auto école – mosaïste – musicien – voir page – sur la musique – négociant – notaire – nounou – ouvrier – pape – pasteur – pâtissière – patron – paysan – pêcheur – peintre dont peintre en art – pépiniériste – philosophe – photographe (dont animalier) – photoreporter – pianiste – planteur – plongeuse professionnelle – police – politicien – politique (carrière) – pompier – potier – professeur – prostitué – psy – publiciste – rebouteux – réceptionniste – religieuse – rentier – reporter – routier – sage-femme – saisonnier – santé – savetier – sculpteur – servante – soierie – soignant – sniper – soldat (dont enfant) – sommelière – sportif – stagiaire en entreprise – styliste – tailleur – tatoueur – taxi – tailleur de pierre – télévision – théâtre – tisserand – tonnelier – tourisme – traducteur – trappeur – travaux publics – trafiquant d’organes – travail précaire – tueur à gages – vendangeur – vendeur – verrier –

Métiers scientifiqueslien sur la page

métiers par ordre alphabétique ouvrages de fiction – alchimiste – astronome – astrophysicienne – biologiste – chercheur – dentiste – génie des transmissions électromagnétiques – informatique – ingénieur – laborantin – mathématicien – médecin – psychiatre – scientifique – métiers par ordre alphabétique dans les bandes dessinées – alchimiste – Astronaute ou Spationaute – chirurgien (dont chirurgien esthétique) – décodeuse du numérique – découvreuse – dermatologue – dentiste – informaticien – médecin (dont légiste) – naturaliste – océanographe – police scientifique – professeur – professeur de mathématiques – psy – scientifique – vétérinaire –

Littérature – travail et entreprises par ordre d’auteurs source et source

Entrée dans le monde du travail source

Puis j’ai ajouté la sélection travail et littérature de babelio

Honoré de Balzac titre Illusions perdues – L’entrée du héros dans le monde du journalisme et de l’édition.

voir Romans dans une courte vidéolien sur ma page – ou « Illusions perdues » Honoré de Balzac FélixdéLIRE 5 minutes

René Barjavel titre La Charrette bleue. L’auteur raconte son entrée dans la maison Denoël et comment il y a gravi les échelons, depuis la presse jusqu’au travail d’écrivain.

Baglin Claire – En salle  – Editions de Minuit 2022 – 159 p. Un premier roman avec deux récits alternés – livre lu L’enfance avec un père ouvrier, et l’adolescence avec un travail répétitif dans un fast-food – Sur babelio Dans un menu enfant, on trouve un burger bien emballé, des frites, une boisson, des sauces, un jouet, le rêve. Et puis, quelques années plus tard, on prépare les commandes au drive, on passe le chiffon sur les tables, on obéit aux manageurs : on travaille au fastfood. En deux récits alternés, la narratrice d’En salle raconte cet écart. D’un côté, une enfance marquée par la figure d’un père ouvrier. De l’autre, ses vingt ans dans un fastfood, où elle rencontre la répétition des gestes, le corps mis à l’épreuve, le vide, l’aliénation.
Claire Baglin est née en 1998. En salle est son premier roman. babelio

Ajout sur – Premier roman et Vite lus (2)

Max Barry – titre Soda et Cie – « J’ai lu, je ne sais plus trop où, qu’un adulte moyen avait, par an, trois idées susceptibles de faire de lui un millionnaire. Je suppose que le chiffre varie selon les individus, mais il est raisonnable de penser que même le plus débile d’entre nous en a au moins une dans sa vie. Pendant longtemps, je n’arrivais pas à me sortir ça de la tête. Sans compter que je peux toujours avoir une idée au-dessus de la moyenne – il doit exister des idées à dix millions ! Des idées à cinquante millions À un milliard !  » Dans ce roman insolent, drôle et jubilatoire, les trois héros de Max Barry décrivent les rites d’une multinationale américaine et surtout ceux de son département marketing où l’apparence est plus forte que la réalité. – Le jeune Scat a enfin une idée à dix millions de dollars. – Son ami SneakY Pete la lui fauche. – La jolie Six l’exploite… peut-être un peu trop ! Ce trio infernal observe et s’observe, se craint et s’admire, s’aime et se déteste. Surtout, ce livre est une formidable et satirique autopsie du monde de la publicité où un slogan absurde peut, par hasard, se rapprocher de l’aphorisme cinglant. babelio

Tonino Benacquista – titre Saga (sur une entreprise télévisuelle qui, à l’époque, n’avait pas encore avoué son but premier…). Comme les trois mousquetaires, ils sont quatre, embarqués dans une drôle d’aventure : écrire le scénario d’un feuilleton télévisé destiné à occuper l’antenne pendant les heures creuses de la nuit. Peu importe l’histoire puisque personne ne la regardera, la saga n’obéit qu’à un seul critère : coûter le moins cher possible en décors, acteurs et tournage. Et les quatre scénaristes, que tout sépare, ont été recrutés pour leur seul point commun : ils n’ont pas les moyens d’être exigeants. Marco, le narrateur, est quasiment prêt à travailler gratuitement, Jérôme, le plus jeune, s’est déjà brûlé les ailes dans son rêve de conquérir Hollywood, Mathilde est une pisse-copie du roman sentimental, et Louis a connu son heure de gloire à Cinecittà mais il y a longtemps déjà. La rencontre des quatre auteurs va pourtant avoir des conséquences inattendues. Puisqu’ils ont toute liberté, à condition d’être économes, ils décident de se faire plaisir et se lancent dans une histoire qui non seulement aura un succès inattendu, mais transformera leur vie, et même, à certains égards, l’ordre du monde.
Tonino Benacquista qui s’est fait connaître par des romans policiers drôles et inventifs, se livre ici à un exercice de style virtuose qui est à la fois un récit passionnant et un hommage éblouissant aux infinies ressources de la fiction. –Gérard Meudal babelio récompense Elle – Grand Prix des lectrices – Roman – 1998

Adélaïde Blasquez – titre Gaston Lucas, serrurier. chronique de l’anti-héros – Gaston Lucas fait partie de ceux que rien ne distingue et à qui rien n’arrive en dehors du travail, de l’amour et de la mort, si ce n’est la guerre.  » Un être sans importance sociale, rien qu’un individu « , pour reprendre la célèbre phrase de Céline citée par Sartre en exergue de  » La nausée « . Ces individus  » sans importance « semblent n’avoir d’autre recours pour se faire entendre que le militantisme. Mais Gaston Lucas n’est pas non plus un militant. Né en 1907, il a traversé  » sans histoires  » trois quarts de siècle d’histoire. Il proclame seulement qu’en définitive seul l’amour de son métier a donné un sens à son existence, il démontre que le travail manuel n’est pas forcément une malédiction et que trouver dans l’effort quotidien un refuge et une valeur suprême n’est pas le privilège exclusif des créateurs. Gaston Lucas ne pouvait prendre la parole que dans la confiance, et la confiance en quelqu’un capable de l’écouter avec rigueur mais aussi « à travers tout ce que les mots ne parviennent pas à dire. Bref, avec l’attention du cœur. Il aura fallu les circonstances fortuites d’une rencontre imprévisible et la naissance d’une amitié heureuse pour que se fasse entendre, à travers Adélaïde Blasquez, la romancière, la voix brûlante de Gaston Lucas, le serrurier, témoin de millions d’hommes juqu’alors silencieux et qui, sans souci de prédication ou de revanche, affirment avec lui leur dignité. C’est ce qui fait de cet exceptionnel document une œuvre majeure. babelio

Adélaïde Blasquez – titre Gaston Lucas, Serrurier collection « Terres Humaines ».
C’est le récit d’un apprenti forgeron.

François Bon titre Daewoo (l’usine coréenne qui a mis tout le monde dehors…). La Lorraine. Dans le paysage de fer et d’acier ravagé par la crise de la sidérurgie, l’implantation à coups de subventions publiques de trois usines du groupe coréen Daewoo, fours à micro-ondes, téléviseurs.
Entre septembre 2002 et janvier 2003, fermeture brutale de trois usines, dont une sera incendiée. Pourtant, la première fois que j’entre à Fameck dans l’usine vide, vendue aux enchères aucune trace de cette violence sociale qui a jeté sur le pavé 1200 personnes, des femmes surtout.
Au cours de mes visites, j’en rencontrai bien sûr. Des voix toutes chargées d’émotion, la violence du travail à la chaîne, et la violence ensuite des luttes. Comment affronter maintenant le quotidien vide, et ce qu’il en est pour les enfants, pour le temps, pour sa propre idée de la vie ?
Ces récits entendus, les transcrire ne suffit pas : il faut raconter, reconstruire, la cellule de reclassement, les appartements où vous êtes reçu et le supermarché. Ce qui est proposé comme nouvelle figure du travail ? Centres d’appels, marché du chien. Il faut aussi entrer dans les silences. On vous parle d’une qui n’est plus.
Ce n’est pas un livre prémédité : il s’agissait au départ de jouer, ici même, une pièce de théâtre. Et puis, à cause des visages, pour la densité des mots en partage, je décide d’écrire. Si les ouvrières n’ont plus leur place nulle part, que le roman soit mémoire. babelio récompense Wepler-Fondation La Poste – 2004

Essai – Antonio A. CasiliEn attendant les robot Points 2021 – (sur le digital labor et les effets de l’automatisation)L’essor des intelligences artificielles réactualise une prophétie lancinante : avec le remplacement des êtres humains par les machines, le travail serait appelé à disparaître. Si certains s’en alarment, d’autres voient dans la « disruption numérique » une promesse d’émancipation fondée sur la participation, l’ouverture et le partage. Les coulisses de ce théâtre de marionnettes (sans fils) donnent cependant à voir un tout autre spectacle. Celui des usagers qui alimentent gratuitement les réseaux sociaux de données personnelles et de contenus créatifs monnayés par les géants du Web. Celui des prestataires des start-ups de l’économie collaborative, dont le quotidien connecté consiste moins à conduire des véhicules ou à assister des personnes qu’à produire des flux d’informations sur leur smartphone. Celui des microtravailleurs rivés à leurs écrans qui, à domicile ou depuis des « fermes à clic », propulsent la viralité des marques, filtrent les images pornographiques et violentes ou saisissent à la chaîne des fragments de textes pour faire fonctionner des logiciels de traduction automatique. En dissipant l’illusion de l’automation intelligente, Antonio Casilli fait apparaître la réalité du digital labor : l’exploitation des petites mains de l’intelligence « artificielle », ces myriades de tâcherons du clic soumis au management algorithmique de plateformes en passe de reconfigurer et de précariser le travail humain. babelio (merci Sandra)

indiqué sur – intelligence artificielle

François Cavanna – titre les ritals – (premier jour devant une fraiseuse, mais c’est plus le rapport avec la machine qu’avec l’employeur). Même que sa boîte noire – pour ce qui est de ses souvenirs de gosse entre six et seize ans – est pleine de choses drôles, émouvantes, débordantes d’affection et de joie. Y a-t-il un livre sur l’enfance qui sonne plus vrai que celui-ci ? – (Bernard Pivot, Lire) Enfin, il y a, tout au long de ces pages, le ton Cavanna. Les lecteurs de Charlie Hebdo le reconnaîtront, bien sûr, mais ils seront peut-être surpris d’y découvrir tant de tendresse. Avec le contrepoint d’une musique mélancolique aux histoires les plus hilarantes, et des échos burlesques aux histoires les plus poignantes. – (Rosa Laisné, L’Express) Cavanna, avec son ton familier de baratineur, nous dépeint ses jeunes années d’une façon décousue, se rappelant en vrac les meilleurs moments de son existence d’avant seize ans, à une époque plutôt joyeuse malgré la guerre qui pointe à l’horizon. – (Jean-Claude Lamy, France-Soir) Drôle, souvent émouvant, souvent terrible comme le meilleur des Céline (celui de Mort à crédit) Les Ritals de Cavanna est un très beau livre. – (Remo Forlani, R.T.L.) 1ère page : Le Livre de Poche 1981
Les ritals ? On l’a compris, ce sont les Italiens tels que l’argot s’amuse à les appeler, tronçonnant par manie d’aller au plus court et plantant un R pour l’euphorie. Et les Ritals de Cavanna, ce sont les natifs d’au-delà des Alpes attirés par l’appât du travail et fixés en banlieue est, à Nogent-sur-Marne – Rue Sainte Anne et alentours pour être précis, à une époque qui se situe entre 1930 et 1940, soit approximativement entre les six et les seize ans de l’auteur. Récit d’enfance donc, placé dans la bouche du « gosse de ce temps-là revécu par celui qu’il est aujourd’hui, et qui ressent tellement fort l’instant qu’il revit qu’il ne peut pas imaginer l’avoir vécu autrement ». Le fils d’un maçon italien et d’une Morvandelle, qui grandit au milieu des purs Ritals, saute avec eux du temps des gamineries dans celui des jeux de l’adolescence, se paie une fugue et s’en repent, cherche sa place dans un monde soumis aux tentations des chemises rouges, noires ou brunes. Quant aux adultes de cette petite Italie, c’est Vidgeon qui domine tous les autres, Vidgeon planteur de pêchers, fabricant de mètres pliants, donneur de pain à qui en manque : son père. Rien que pour lui, il faut lires cette alerte autobiographie d’un gamin de banlieue, dont Cavanna conte la suite dans Les Ruskoffs (Prix Interallié 1979) – babelio

François Cavanna – titre les ritals – Dans l’édition de poche, p.218, on trouve le passage dans lequel Cavanna raconte son expérience en usine à quatorze ans alors qu’il avait décidé de quitter l’école.

Louis Ferdinand Céline un extrait de Voyage au bout de la nuit, dans lequel le narrateur, accompagné de sa mère, évoque son embauche dans un grand magasin.

voir Romans dans une courte vidéolien sur ma page – pour Voyage au bout de la nuit plusieurs courts liens vidéo

Livre gratuit – Auteur Albert CimLe travail intellectuel lien sur la page – (mon avis très intéressant)

Georges-Emmanuel Clancier – titre Le Pain noir – Omnibus 2000 – Francet Charron s’installe à son compte et crée une mini-fabrique de porcelaines. sur babelio  » Sans doute aurai-je rêvé au monde du pain noir toute ma vie, dit Georges-Emmanuel Clancier. Ou plutôt ce monde n’aura cessé de nourrir mes rêves : ceux du jour comme ceux de la nuit. Les souvenirs de sa lointaine, misérable et poétique enfance, ma grand-mère me les contait à l’âge où l’on écoute, peureux et ravi,  » Cendrillon  » ou  » Peau d’âne « . À l’âge d’homme, les souvenirs des souvenirs sont revenus à ma mémoire, avec la force patiente, têtue, irrépressible d’une source. Il m’a fallu, avec les mots et les images, leur donner, leur redonner vie, vie de songe pour moi et pour les autres, seule vie qui échappe à la mort.  » Ainsi naquit Le pain noir. Des années 1870 au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Catherine – la petite paysanne limousine, la servante, l’ouvrière, la mère, la grand-mère à qui son petit fils apprend à lire – en est le cœur et l’âme. Ame d’une maison, d’une ville, d’un peuple. Grande, inoubliable figure de la littérature populaire française dans son expression la plus haute.  » Le pain noir, a écrit Claude Roy, est le chef-d’œuvre de l’exactitude et de la tendresse, un de ces livres évidents et invisibles qui sont le fruit d’une vie d’homme passée à rêver et les accomplir et qui naissent soudain, à la maturité d’un écrivain, simples, parfaits, parfaitement simples. » babelio

Bernard Clavel – titre La maison des autres – la grande patience – Dole, 1937.
Julien Dubois a quitté l’école et la maison de ses parents. Il a quatorze ans. Apprenti pâtissier, il découvre le travail des humbles, l’humiliation et l’injustice. Mais aussi la douceur et la beauté des femmes. Et bientôt, la guerre qui monte. babelio (je l’ai ajouté à métier pâtissier)

Bernard Clavel – titre La maison des autres – L’apprentissage en boulangerie. Nette inspiration autobiographique.

Albert Cossery – titre Les fainéants dans la vallée fertile – La fainéantise est élevée au rang des valeurs supérieures dans cette famille cairote : Galal l’aîné n’a pas bougé de son lit depuis sept ans, Rafik a renoncé à épouser la femme qu’il aime de peur qu’elle trouble sa somnolence.
Serag, le plus jeune des frères veut commettre la folie d’aller travailler en ville au grand dam du vieil Hafez qui exprime sa fureur en ces termes :  » Qu’est-ce que j’entends ? Tu veux travailler ! Qu’est-ce qui te déplaît dans cette maison ? Fils ingrat ! Je t’ai nourri et habillé pendant des années et voilà tes remerciements !  » Albert Cossery en appelle ici au sommeil comme d’autres à l’insurrection armée. babelio

Michel Crespy titre Chasseurs de têtes – « Votre profil est susceptible de nous intéresser. Voulez-vous prendre contact avec nous ? »
Cadre supérieur au chômage, Jérôme Carceville affronte les premiers entretiens proposés par l’un des plis prestigieux cabinets de recrutement. Une batterie de tests, quelques pièges hardiment déjoués et il est sélectionné pour l’épreuve finale : un jeu de rôle.
Apparemment. Car c’est une machine infernale qui est lancée et la chasse aux talents se mue en sanglante chasse à l’homme. babelio récompense prix de la Littérature Policière – Grand Prix – Français – 2001

Roald Dahl titre Moi Boy – À la fin du livre, l’auteur évoque son embauche par l’entreprise Shell ce qui lui permettra, après deux ans d’apprentissage, de partir travailler en Afrique.

 Jean-Pierre Dautun – titre Chroniques des non travaux forcés – Flammarion, 1994 (essai-journal, où un chômeur d’âge mûr se heurte aux nouvelles méthodes de management).

Jean-Marie Deguignet – titre Mémoires d’un paysan bas-breton – (autobiographie d’un ouvrier agricole autodidacte écrite dans les années 1890). Jean-Marie Déguignet est de ce type d’hommes dont le destin fait immanquablement penser à un roman picaresque. Né en 1834 dans une très modeste famille bretonne, il a grandi dans un milieu « où presque personne ne savait lire ou même parler un mot de français ». Mais, dévoré par le désir de s’instruire, le petit vacher misérable apprit d’abord seul à lire et à écrire. Après s’être engagé dans l’armée, il prit part à presque toutes les campagnes de Napoléon III, de l’Italie au Mexique. De retour en Bretagne, il se fit tour à tour agriculteur – ce qui lui donna l’occasion de rédiger un traité sur l’élevage des abeilles –, assureur, buraliste. Ruiné, il mourut à l’hospice dans le plus grand dénuement peu après avoir achevé la rédaction de ses mémoires, qui seraient restés oubliés sans la ténacité d’un éditeur breton.
L’immense succès de ce livre déjà vendu à plus de 100 000 exemplaires dit assez qu’il n’est pas un simple témoignage sur le passé. Dans un style élégant, drôle et caustique, cet esprit original, – devenu anticlérical après avoir perdu la foi… à Jérusalem ! – brosse un portrait sans concession d’une Bretagne prise entre ses superstitions presque païennes et l’omnipotence de l’Église. –Thomas Ferrier sur babelio

Michel Del Castillo titre Tanguy – Le récit aborde l’entrée à l’usine dans la deuxième partie du roman.

Maryline Desbiolles Il n’y aura pas de sang versé – Sabine Wespieser 2023 – 150 p. Livre lu Vers 1868 des ouvrières ovalistes de Lyon décident de faire grève pour obtenir une augmentation, moins d’heures de travail et un logement plus adapté. Lorsqu’elles reprennent le travail certaines ont compris qu’il est important d’apprendre à lire et à écrire. sur babelio Au tournant de l’année 1868, elles sont quatre très jeunes femmes à converger vers les ateliers de soierie lyonnaise où elles ont trouvé à s’employer : « ovalistes », elles vont garnir les bobines des moulins ovales, où l’on donne au fil grège la torsion nécessaire au tissage. Rien ne les destinait à se rencontrer, sinon le besoin de gagner leur vie : Toia la Piémontaise arrive à Lyon en diligence, ne sachant ni lire ni parler le français, pas plus que Rosalie Plantavin, dont l’enfant est resté en pension dans la Drôme, où sévit la maladie du mûrier. La pétillante Marie Maurier vient de Haute-Savoie. Seule Clémence Blanc est lyonnaise : elle a déjà la rage au cœur après la mort en couches de l’amie avec qui elle partageait un minuscule garni, rue de la Part-Dieu. C’est en juin 1869 que la révolte éclate : les maîtres mouliniers font la sourde oreille aux revendications des ouvrières qui réclament de meilleures conditions de travail et de logement. Les filles s’enhardissent, le mouvement s’amplifie et dès lors le livre avance au rythme exaltant d’une troupe féminine s’autorisant enfin à ne plus courber l’échine : nos quatre relayeuses y apparaissent comme en couleur, dans une foule anonyme en noir et blanc, titubantes dans l’élan de leur propre audace. Les mettant littéralement en mouvement par la grâce de sa langue nerveuse et inventive, Maryline Desbiolles imagine ses quatre personnages en relayeuses, à se passer le témoin dans une course vers la première grève de femmes connue. Donner vie et chair à leurs émotions, leurs élans et leurs expériences est le plus bel hommage qui pouvait être rendu à ces oubliées de l’histoire. babelio

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Etienne Deslaumes – titre Journal ambigu d’un cadre supérieur : Notes de bureau – Bienvenue chez Minerve Immobilier. Ici, pas de réunions qui n’aient d’objectifs cachés, pas de relations qui ne soient opportunistes, pas de confidences qui ne soient monnayées, et si vous vous demandez pourquoi certains cadres ont été embauchés malgré leur incompétence, dites-vous plutôt que c’est grâce à elle. Vous venez de pénétrer dans le monde des surnoms mesquins où les miettes de pouvoir se disputent autant que les bureaux qui ferment à clé.
Sans concession, vif et précis, ce Journal ambigu d’un cadre supérieur est une véritable entreprise de démolition. C’est un récit fictif au style élégant où le vrai et le faux n’ont aucune importance, où ce qui compte c’est d’observer les uns jouer contre les autres, d’étudier les mécaniques tordues à l’œuvre dans la machine à broyer du bureau, de se voir, de se reconnaître ou d’éviter de le faire. babelio

Jean-Paul Didierlaurent – Le liseur du 6h27 – Au diable vauvert 2014 – Livre lu – Il travaille au pilon, au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine … sur babelio Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d’une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine … Dans des décors familiers transformés par la magie des personnages hauts en couleurs, voici un magnifique conte moderne, drôle, poétique et généreux : un de ces livres qu’on rencontre rarement. « Peu importait le fond pour Guylain. Seul l’acte de lire revêtait de l’importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l’étouffait à l’approche de l’usine. » «Voilà, on voulait vous dire, on aime bien ce que vous faites. Ça nous fait drôlement du bien. Ça va bientôt faire un an que Josette et moi, on vient vous écouter tous les lundis et jeudis matin.» Sur le chemin du travail, Guylain lit aux passagers du RER de 6 h 27 quelques pages rescapées de livres voués à la destruction. Ce curieux passe-temps va l’amener à faire la connaissance de personnages hauts en couleur qui cherchent, eux aussi, à réinventer leur vie. Un concentré de bonne humeur, plein de tendresse et d’humanité. » (folio) Jean-Paul Didierlaurent vit dans les Vosges. Le Liseur du 6h27 est le premier roman de ce nouvelliste exceptionnel, lauréat à deux reprises du fameux Prix Hemingway. babelio

Sur Livres drôlesLivres qui parlent de livres et sur  Premier roman

Benoît Duteurtre titre Service clientèle Gallimard, 2003 (les déboires d’un « client privilégié » qui a perdu son téléphone portable) « Des caisses d’hypermarchés aux péages autoroutiers, des halls d’aéroports aux guichets d’ex-services-publics-privatisés, il fallait continuellement attendre son tour pour se renseigner, attendre son tour pour payer, attendre son tour pour retirer la marchandise, embarquer très en retard sur des vols surchargés, franchir très lentement des kilomètres d’embouteillages. Et si, par malheur, votre cas finissait par échapper aux cases prévues automatiquement, alors commençait le cycle beaucoup plus long des vaines réclamations à un personnel dépassé, lui-même, par la logique aveugle de cette organisation. » À travers la parabole d’un homme et son téléphone mobile, Benoît Duteurtre pourfend avec humour les travers de notre société occidentale, obsédée par le temps, le profit et la vitesse. Un roman bref, incisif et iconoclaste contre le diktat du « tout-communication ». babelio 

Marie-Anne Dujarier (lien babelio) titre Idées reçues sur le travail. Emploi, activité, organisation – avec un lien article offert au premier qui l’utilisera – « Idées reçues sur le travail » : des stéréotypes à l’épreuve des faits de François Desnoyers journal Le Monde

Benoît Duteurtre titre La Rebelle Gallimard, 2004 (le voyage à Capri d’un comité d’entreprise) Chaque semaine, sur le petit écran, Eliane Brun fait la leçon à ses contemporains. Journaliste progressiste, intransigeante, elle se laisse pourtant corrompre par amour. Autour d’elle s’agitent d’autres rebelles : un chef d’entreprise qui se prend pour un artiste, des hackers scotchés à leurs ordinateurs, un couple gay en mal d’enfants, un marchand d’éoliennes alléché par l’industrie verte.
Les basses affaires se déguisent en combats pour la vertu. Touchante et maladroite, Eliane fait le grand écart entre ses convictions et ses intérêts.
Empêtrés dans leurs stratégies, dans leurs mensonges, les protagonistes de cette comédie restent quand même illuminés par le désir et se précipitent allègrement… vers quoi ? babelio

Voir aussi Tout doit disparaître (lien babelio) et Voyage en France (lien babelio) du même auteur (livre ajouté à voyage – maison – lien sur ma page )

Jean Dutourd titre Au bon beurre ou dix ans de la vie d’un crémier – « Certains critiques m’avaient détourné de lire « Au bon beurre », laissant entendre qu’il existait, entre Jean Dutourd et le couple immonde qu’il a peint, une obscure connivence. Or, à mesure que, ces jours-ci j’avançais dans le livre, j’éprouvais un sentiment de délivrance : enfin me disais-je, tout de même, cela aura été dit. Ce couple à qui, plus ou moins, nous aurons eu tous affaire, pendant quatre ans, le voilà dénoncé, exposé sur un pilori qui désormais dominera l’histoire de ces noires années. Que l’auteur de ce beau livre soit un homme courageux, il faudrait pour le nier ne rien connaître de la lâcheté qui, aujourd’hui, incite tant de paupières à se baisser opportunément, scelle tant de lèvres  » (François Mauriac). babelio récompense prix Interallié – 1952

François Emmanuel titre La Question humaine (licenciement d’un cadre) – (court récit mettant en parallèle la déshumanisation dans les entreprises en restructuration et le vocabulaire employé dans la solution finale). Singulière mission que celle confiée à Simon, psychologue d’entreprise : enquêter discrètement sur la santé mentale de Mathias Jüst, directeur général de la SC Farb, une multinationale d’origine allemande. Simple manœuvre de déstabilisation organisée par un rival ? Entraîné dans l’intimité et la confidence de l’homme qu’il doit observer, Simon va découvrir des enjeux bien plus redoutables. Par-delà la violence feutrée de la grande entreprise – licenciements collectifs, stages de  » motivation  » où l’on fait appel à toutes les ressources de l’agressivité et de la peur -, apparaît bientôt en filigrane la hantise d’autres atrocités : celles que dissimulait sous le même langage abstrait, technocratique, l’organisation du génocide au temps du Reich. Telle est la question – la question humaine – que pose ce récit troublant, implacable et sobre, salué par la critique comme un livre exceptionnel. babelio

François Emmanuel titre La Question humaine

Claire Etcherelli Elise ou la vraie vie (témoignage sur le travail à la chaîne aux usines Citroën dans les années 1950) (le travail à la chaîne, dans l’automobile, pendant les années 60) remarque de sera le petit résumé donné sur source et source. – Un concert fracassant envahit la rue.  » Les pompiers « , pensai-je. Arezki n’avait pas bougé. Les voitures devaient se suivre, le hurlement s’amplifia, se prolongea sinistrement et s’arrêta sous la fenêtre. Arezki me lâcha. Je venais de comprendre. La police. Je commençai à trembler. Je n’avais pas peur mais je tremblais tout de même. Je n’arrêtais plus de trembler : les sirènes, les freins, le bruit sec des portières et le froid – je le sentais maintenant – le froid de la chambre babelio récompense Femina – 1967

Claire Etcherelli titre Élise ou la vraie vie – L’usine, la place de la femme etc. Court, décapant, efficace. Mais peut-on supporter l’usine après cette lecture ? En « morceau choisi », c’est sans doute moins repoussant.

Eric FayeIl suffit de traverser la rue Seuil 2023 Un journaliste de 57 ans va quitter MondoNews qui externalise et délocalise. Il se retrouve face à des critères et doit suivre une formation (en avançant les fonds et afin de ne pas apparaître à la case chômage) – Roman social mettant en scène la cupidité du monde médiatique sur Electre Aurélien Babel quitte MondoNews, où il travaillait comme journaliste, à l’occasion d’un plan de départs volontaires, à 57 ans. Plongé dans les méandres des organismes de formation, il découvre les ravages du néo-libéralisme. Un roman social mettant en scène la cupidité du monde médiatique et les errances d’un système profitant des plans sociaux ainsi que des licenciements de masse. sur babelio Années 2010, un journaliste vit de l’intérieur les convulsions de l’entreprise de presse pour laquelle il travaille depuis un certain temps : rachat, brutalité managériale, obsession du profit envers et contre tout… À l’occasion d’un plan de départs volontaires, il prend ses cliques et ses claques en saisissant au vol une opportunité de reconversion professionnelle. Mais, dans les méandres des organismes de formation qui sont un business à part entière, rien ne va se passer comme prévu, sous le regard de l’ex-homme d’information qui est aussi poète à ses heures perdues.
Au fil de ce roman, Eric Faye brosse le tableau d’une classe moyenne incapable de résister à l’offensive néo-libérale et de se mobiliser lorsqu’elle est attaquée. babelio

 Ajout sur page – presse –

Gustave Flaubert (1821-1880) – 12 décembre 1821 sur mon blog

Gustave Flaubert titre Madame Bovary (la vieille servante qui vient chercher sa médaille aux Comices agricoles, le garçon de la pharmacie et ses rapports avec Homais, les rapports entre Emma et la nourrice de sa fille).

FLAUBERT, Gustave – Madame Bovary – lien ebook gratuit en pdf – Flaubert – Gustave : « Madame Bovary » (sur audiocite) – Flaubert – Gustave : « Madame Bovary (Version 3) sur audiocite – Flaubert  – Gustave : « madame bovary (II et III) (version 2) » (sur audiocite) – Flaubert  – Gustave : « madame bovary (version 2) » (sur audiocite) – Madame Bovary, 1857, via Ebooks libres et gratuits

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Ray French – titre Six pieds sous terre – Terminé les grèves de la faim, manifestations en tout genre et autres immolations sur la place publique. La nouvelle solution pour se faire entendre lorsqu’on est un petit homme face au grand système ? S’enterrer vivant…
C’est du moins l’idée folle d’Aidan lorsqu’il apprend la délocalisation de l’usine qui fait vivre sa petite ville du pays de Galles. Sous l’œil accablé de sa fille, épaulé par son fils et par ses compagnons de pub, considéré comme fou par le reste du monde, Aidan creuse un trou dans son jardin et élit domicile dans un cercueil « bio ». Et il n’en sortira pas tant que les autorités ne seront pas revenues sur leur décision. Contre toute attente, la renommée d’Aidan s’étend rapidement à l’ensemble du pays. Une aventure bon enfant, mais qui prend une tout autre tournure le jour où son entourage décide qu’Aidan doit viser plus haut…
Grâce à un humour tendre et fin, et surtout à une énorme dose d’humanité, Six pieds sous terre réussit ce tour de force de parler de choses graves sans avoir l’air d’y toucher. babelio

Ephraïm Grenadou – Alain Prévost titre Grenadou, paysan français (récit de vie d’un paysan). Introduit et annoté par Claude Mesliand. Un des premiers livres-interviews qui restera un modèle du genre, insurpassable par la générosité de l’intervieweur qui s’efface intégralement derrière son sujet, par l’authenticité de l’interviewé qui livre le récit de sa traversée du siècle au travers des deux guerres mondiales, des crises, des choix de société comme il a vécu sa vie, sans conformisme ni héroïsme, sans égoïsme ni forfanterie. Un récit riche et compact, plein d’humour, pittoresque sans folklorisme. Une vie banale et exemplaire, comme en ont vécu des milliers de paysans, comme en vivent des milliers de cultivateurs. Paru en 1966, Grenadou, paysan français, est aujourd’hui introduit et annoté par Claude Mesliand, un spécialiste du monde rural, à l’occasion de sa reprise en Points Histoire. babelio

Émile Guillaumin – titre La Vie d’un simple – La Vie d’un simple est un livre qui vient du fond du peuple, chose bien rare, et du fond du peuple paysan, chose unique. D’un grand-père conteur d’histoires, Guillaumin tint le goût de conter, et il eut le courage d’ajouter au labeur paysan un labeur d’écrivain. Le plus bel exemple d’homme de lettres pratiquant le deuxième métier, c’est Émile Guillaumin qui le donne. Le Bourbonnais est loin, et la rumeur parisienne nous distrait d’y connaître et d’y entendre un juste. Mais la rumeur est chose passagère, la valeur ne passe pas, et Émile Guillaumin est sûr d’occuper, dans l’histoire de notre peuple, une place où il est indispensable et seul. Daniel Halévy.
« À la mémoire des paysans d’hier et, en particulier, à la mémoire des vieillards familiers de mon enfance dont les souvenirs touchants, caustiques ou douloureux se lient à mes premières impressions et observations, ce livre est dédié. Ernest Pérochon et Émile Guillaumin entretiennent une correspondance de plus de trente ans qui ne termine qu’avec la mort du premier. babelio

Pierre-Jakez Hélias – titre  Le Cheval d’orgueil (le travail des paysans) – « Trop pauvre que je suis pour posséder un autre animal, du moins ‘le Cheval d’Orgueil’ aura-t-il toujours une stalle dans mon écurie. » Ainsi parlait à l’auteur son petit-fils, l’humble paysan Alain Le Goff qui n’avait d’autre terre que celle qu’il emportait malgré lui aux semelles de ses sabots de bois. « Quand on est pauvre, mon fils, il faut avoir de l’honneur. Les riches n’en ont pas besoin. » Et l’honneur consiste à tenir et à faire respecter son rang, si humble soit-il. Au pays Bigouden, on ne redoute rien tant que la honte qu’on appelle « ar vez ». Tout le reste est supportable. L’auteur a grandi dans ce sentiment. Avant d’apprendre le français, il a été élevé en milieu bretonnant, dans une société qui vivait selon un code strictement établi.
Il n’enseigne pas, il raconte minutieusement comment on vivait dans une « paroisse » bretonnante de l’extrême ouest armoricain dans la première moitié de ce siècle. Il nous fait partager sa profonde conviction: ceux qui jugent les paysans comme des êtres grossiers sont eux-mêmes des esprits sommaires et naïfs. Il affirme que ce sont des siècles de mépris culturel qui ont fini par déclencher jacqueries et révoltes chez les paysans de notre pays.
Et puis, un jour, « Le Cheval d’Orgueil » a secoué furieusement sa crinière, ! babelio

Michel Houellebecq titre Extension du domaine de la lutte J’ai lu (extrait de la 4ème de couverture : « l’odyssée désenchantée d’un informaticien entre deux âges, peu convaincu de l’intérêt de son métier, jouant toutefois son rôle en observant les mouvements humaines et les banalités qui s’échangent autour des machines à café » ; voir également le film qui en a été tiré) sur babelio Ville de banlieue, chambre anonyme, petit travail, salaire correct, peu d’intérêt, pas d’amis, de vagues relations. Aucune envie, plus de désir, quelques habitudes. C’est tout un monde de désespoir et de non-sens qui s’ouvre en même temps que commence ce roman des perdants et des abandonnés, ceux qui ont érigé la routine en mode de vie, le renoncement en principe, le défaitisme en valeur. On pourrait en rester là : mais l’auteur va tellement loin dans sa peinture clinique, crue, désenchantée, qu’on relève la tête et le défi. Plus que son antihéros, en tout cas : c’est du moins ce qu’il faut se souhaiter… Écrit avant Les Particules élémentaires, le roman sulfureux qui fit la notoriété de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte est de la même veine : plume acérée, aride, assassine. On en sort laminé, mais bien déterminé à continuer la lutte, et c’est là que tout le paradoxe de la littérature prend un sens. Un roman saisissant à lire avec précautions. –Karla Manuele
Voici l’odyssée désenchantée d’un informaticien entre deux âges, jouant son rôle en observant les mouvements humains et les banalités qui s’échangent autour des machines à café. L’installation d’un progiciel en province lui permettra d’étendre le champ de ses observations, d’anéantir les dernières illusions d’un collègue – obsédé malchanceux – et d’élaborer une théorie complète du libéralisme, qu’il soit économique ou sexuel. babelio

Michel Houellebecq titre  Plateforme (avec les sociologues, les communicateurs branchés et tout un univers si naturellement caricatural ; mais par ailleurs difficile à faire lire en lycée…). babelio

Bohumil Hrabal – titre Jarmilka : Suivi de La Machine atomique Perkeo et Interview sur le Barrage de l’Eternité – C’est à Prague, durant l’hiver 1951-1952, que Bohumil Hrabal, alors ouvrier aux aciéries de Kladno, écrit ce court roman qu’il ne parviendra à faire publier que quarante ans plus tard.
Au récit des malheurs d’une jeune ouvrière enceinte, abandonnée par son amant, se mêle en effet une dénonciation radicale du totalitarisme communiste, que le jeune écrivain n’hésite pas à comparer ouvertement au nazisme, tout en donnant de la condition prolétarienne dans son pays une vision très sombre…
Ce récit à l’esthétique audacieuse, qui emprunte à l’existentialisme français aussi bien qu’au goût surréaliste des « collages », est accompagné ici de deux textes où Hrabal revient sur l’écriture de ce livre et sur son expérience littéraire. L’occasion de découvrir l’un des très grands romanciers d’Europe centrale, disparu en 1997. babelio

Victor Hugo (1802-1885) – 26 février 1802 sur mon blog

Victor Hugo Les Misérables (le personnage de Cosette).

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Françoise Jay d’Albon titre Le Choix de Théo – Un garçon qui, malgré son talent de pianiste et le désir de ses parents, refuse de poursuivre le conservatoire… Ce livre permet d’aborder avec les élèves le problème du choix personnel dans l’orientation (scolaire et professionnelle) en insistant sur le fait que ce « choix » (pas toujours choisi d’ailleurs) sera déterminant pour leur vie future. En plus c’est un très joli roman facile à lire.

Dorothée Letessier titre Le Voyage à Paimpol – On trouve plusieurs extraits intéressants sur la vie en usine, les cadences à la chaine, le syndicalisme, la solidarité entre les ouvriers. Un autre passage raconte l’expérience de la narratrice comme vendeuse dans un supermarché.

complément Jacques London – il est aussi question du travailL’appel de Jack London vidéo durée 6 min.

Paul Lafargue titre Le droit à la paresse (pas biographique mais pamphlet). Et si j’entame du texte de Lafargue était le secret du succès jamais démenti mais ambigu de ce Droit à la paresse ? «Une étrange folie possède les classes ouvrières des nations où règne la civilisation capitaliste. Cette folie est l’amour du travail. Et si Le Droit à la paresse était beaucoup plus qu’un pamphlet superbement écrit ? S’il contenait une compréhension essentielle de la transformation nécessaire et actuelle de nos sociétés à travers la nature même du travail productif ? Oui, la paresse est la mère de toutes les vertus, car elle est ce par quoi l’homme cherche à économiser ses forces, à surmonter ses déceptions. C’est elle qui lui fait inventer des organisations sociales, révolutionner des techniques, imaginer des cultures. Cela, toutes les idéologies de la performance, de la réussite individuelle ou du productivisme ne parviendront jamais à l’effacer. babelio

Pascal Lainé – titre la Dentellière – (l’héroïne est coiffeuse, mais ce sont plutôt les rapports avec la clientèle du salon). Certes c’était une fille des plus communes. Pour Aimery, pour l’auteur de ces pages, pour la plupart des hommes, ce sont des êtres de rencontre, auxquels on s’attache un instant, seulement un instant, parce que la beauté, la paix qu’on y trouve ne sont pas de celles qu’on avait imaginées pour soi ; parce qu’elles ne sont pas où l’on s’attendait à les trouver. Et ce sont de pauvres filles. Elles savent elles-mêmes qu’elles sont de pauvres filles. Mais pauvres seulement de ce qu’on n’a pas voulu découvrir en elles. Quel homme n’a pas dans sa vie commis deux ou trois de ces crimes ?
Quatrième de couverture de l’édition de 1974 : En se tenant à distance, l’auteur ne donne pas à croire. Qu’à son tour le lecteur ne se prenne pas au récit. Ce n’est qu’une histoire, et même son revers : celle d’une fille toute simple, parfumée à l’eau de rose, qui se réfugie dans la folie pour dissimuler une méprise. Est-ce là un tableau ? Ou un plaisir qui cache sa couleur. babelio – récompense Goncourt – Général – 1974

Laurent Laurent – titre Six mois au fond d’un bureau Tout de même, ce Laurent Laurent a bien des idées incongrues. Après avoir voulu refaire son appartement seul et vivre dans la peau d’un ouvrier (lisez Chantier, j’écris ton nom !), le voilà qui veut jouer les employés modèles dans une PMI. Dans Six mois au fond d’un bureau, Laurent Laurent se plaît à goûter aux joies de la vie en entreprise avec attaché-case de rigueur, notes de services obligatoires, réunions autour du patron, pannes de photocopieurs et plaisirs mitigés à boire un café machine tiède. Une clique de personnages bien définis dans leur rôle socioprofessionnel entoure Laurent Laurent. Vous trouverez les très littéraires devenus très communs Cécile Volanges, secrétaire de direction, M. Werther, chef de service, M. Des Grieux, responsable de la reproduction et le big boss, Jean Falstaff, évidemment. La critique acerbe de l’entreprise est vite délaissée au profit de la loufoquerie poétique et du décalage, ou du point de vue de l’ingénu. Quelques scènes se révèlent d’un comique achevé lorsque Laurent Laurent expose le diagramme de ses plats préférés à la cantine ou lorsqu’il refait minutieusement le plan d’une bataille d’élastiques au bureau. Dans Six mois au fond d’un bureau, la sociologie échoue pour notre plus grand plaisir sur les rivages du rire. –Denis Gombert babelio

Jérémie Lefebvre – titre La Société de consolation : chronique d’une génération ensorcelée Sens et Tonka 2000 – Si vous avez travaillé dans la « nouvelle économie » (ou que vous comptez encore parmi ses fidèles représentants), La société de consolation vous rappellera forcément quelques souvenirs. Tiré de son expérience chez Ubi Soft, ancienne start-up française devenue empire mondial du jeu vidéo, le premier roman de Jérémie Lefebvre, malgré son ton enjoué, fait froid dans le dos. Observateur attentif, l’auteur balaye une à une les illusions qui entourent ce petit monde que la reprise économique a mis sur le devant de la scène. Il n’épargne rien, ni personne.
Bâtie sur un schéma devenu le lieu commun de nos « jeunes pousses », l’entreprise du roman est une moderne « Ile aux enfants ». Ses habitants sont les « moins de trente ans » qui s’égayent à l’écoute d’une musique de dessin animé de leur enfance (les génériques étant devenus la madeleine de Proust de cette génération). Éternels adolescents, pour eux l’entreprise est un lycée où l’on passe de (très) longues journées entre copains.
Cette insouciance serait sans doute charmante si elle ne s’accompagnait d’une passivité et d’un engourdissement qui ouvrent une voie royale à la misère sociale. Que valent les progrès technologiques s’ils autorisent à travailler dans des conditions pires que celles d’avant le Front Populaire ? D’autant que les mordus de jeux vidéo n’ont visiblement pas l’âme revendicatrice. Alors avant que la situation ne change…–Isabelle Yaouanc– babelio

Camille Lemonnier – titre Happe-chair Espace nord 2002 – Ce roman de 1886 traite de la vie des ouvriers de la sidérurgie. – sur babelio Avec pour toile de fond la lumière rouge et démoniaque du laminoir, Lemonnier raconte parallèlement la dépravation progressive de Clarinette Huriaux et l’irrépressible montée de la violence sociale. Dans cet univers scellé par le mythe éternel du Feu, la femme découvre “la joie cruelle de sa perversité toute-puissante”, tandis que lentement gronde la révolte ouvrière à laquelle la grève apportera une éclosion brutale. babelio

Eugène Le Roy titre Jacquou le Croquant (les métayers des châtelains en Périgord sous la Restauration). Périgord, 1815. Jacquou a huit ans lorsque son père est condamné aux galères et meurt au bagne quelques mois plus tard.
Le jeune garçon jure de se venger de l’arrogant comte de Nansac, responsable de l’arrestation de son père. Quinze ans plus tard, révolté par la misère et les mauvais traitements qui s’acharnent sur lui et les siens, Jacquou rassemble les paysans et les persuade de combattre la tyrannie du comte.
Cette version abrégée du chef d’œuvre d’Eugène le Roy, publié en 1899, est fidèle à l’esprit et à la lettre du roman, tout en suivant les principales étapes du film de Laurent Boutonnat pour l’adaptation de Jacquou le Croquant au cinéma. babelio

Robert Linhart – titre L’Établi – L’Établi, ce titre désigne d’abord les quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967, s’embauchaient,  » s’établissaient  » dans les usines ou les docks. Celui qui parle ici a passé une année, comme 0. S. 2, dans l’usine Citroën de la porte de Choisy. Il raconte la chaîne, les méthodes de surveillance et de répression, il raconte aussi la résistance et la grève. Il raconte ce que c’est, pour un Français ou un immigré, d’être ouvrier dans une grande entreprise parisienne. Mais L’Établi, c’est aussi la table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières ou bosselées avant qu’elles passent au montage. Ce double sens reflète le thème du livre, le rapport que les hommes entretiennent entre eux par l’intermédiaire des objets : ce que Marx appelait les rapports de production. babelio

Voir l’article « L’Etabli » : la lutte des classes à la chaîne de Ma Mt sur le journal Le Monde (très bonne critique à mon avis)

Bande annonce durée 1 min. 50

Un autre article sur le sujet – Peu après Mai 68, un jeune prof de philo tendance Mao se fait recruter à la chaîne chez Citroën afin d’infiltrer les « masses laborieuses » et relancer la révolution. L’étincelle qu’il espère survient quand l’usine impose aux ouvriers de travailler gratuitement quelques heures en plus… Adapté du récit de Robert Linhart, relatant ses mois « d’établissement » comme ouvrier, ce film pourrait se revendiquer, comme le texte d’origine, des Éditions de Minuit tant il s’attache à relater avec une précision clinique, sans faire roman ni les emballer, les faits et les dits de l’époque -la scansion blanche « à la Amalric » de Swann Arlaud y contribue. Re(con)stitution qui se vit au présent, L’Établi met en lumière un moment historique un peu oublié sans juger rétrospectivement l’engagement du protagoniste : aux yeux du spectateur de 2023 de mesurer, avec la facilité d’un inspecteur des travaux finis, la sincérité de cette implication dans l’action militante concrète… ou de constater la naïveté de l’impuissance de l’intellectuel déplacé dans le réel. Reste que le monde patronal, avec ses pratiques puant le XIXe siècle (intimidations, chantage, exploitation, paternalisme dans le plus épouvantable sens du terme, racisme, manipulation…) n’en sort pas grandi : une vraie incitation à se syndiquer. Et à poursuivre d’autres luttes contre les abus ordinaires. VR source critiques sur le petit Bulletin n° 1210 – journal gratuit des sorties à Grenoble

Robert Linhart – titre L’Établi

David Lodge titre Jeu de société (collision qui ne manque pas de piquant entre monde de l’industrie dans l’Angleterre des années 80 et le monde universitaire représenté par une prof de littérature). Qu’y-a-t-il de commun entre Vic Wilcox, directeur général de Pringle and Sons, une entreprise de métallurgie anglaise en pleine restructuration et Robyn Penrose, une jeune universitaire spécialiste des jeux de déconstruction littéraire et plus particulièrement de l’étude sémiologique des « romans industriels » victoriens ?
Pas grand-chose en apparence. Vic Wilcox est un pragmatique bourru attaché aux privilèges de sa classe. Robyn Penrose a beau se qualifier de « sémiologue matérialiste », elle n’en a pas moins les certitudes arrogantes d’une théoricienne entêtée. Mais tout est remis en jeu lorsque Robyn Penrose doit suivre un stage chez Pringle and Sons et devenir « l’ombre » de son directeur dans le cadre de « l’Année de l’Industrie ». Cette confrontation brutale – et cocasse – est un peu celle de la thèse et de l’antithèse, au cœur de Rummidge, cette variante fictive de Birmingham soumise de plein fouet aux nouvelles rationalisations. Sur cet arrière-plan de réalisme et de colère des romans de Dickens ou d’Elizabeth Gaskell, David Lodge a imaginé une version satirique où le comique, parfois irrésistible, naît de la juxtaposition des situations conflictuelles de la société anglaise. Et, de fait, ce livre a toutes les configurations d’un roman victorien détourné et privé de sa morale qui interroge une société obsédée -comme nulle autre au monde- par le culte des différences de classes, de culture, de style, de langage ou d’esprit.
Cette vieille préoccupation anglaise, sans doute à l’origine du ressort comique, est ici pour David Lodge l’occasion d’une comédie de la différence, et d’un brio de sensibilité et de bouffonnerie cruelle. Salué unanimement en Grande-Bretagne et aux USA, ce livre qui a obtenu le Sunday Express Book of the Yeau Award en 1988, est sans doute l’un des romans les plus « anglais » parus ces dernières années. babelio

Franck Magloire – titre ouvrière – « Trente années d’une vie passée à l’usine. L’usine vit en moi et je vis en elle. C’est l’histoire de ma vie, de nos vies ouvrières comme des bouts d’usine démantelée que nous trimballons à même la peau. Le livre raconte cette brèche dans le silence. Nous ne sommes plus reléguées à la marge, les mots nous appartiennent en pleine page, et ils disent réellement ce que nous sommes. » Nicole Magloire, ouvrière chez Moulinex, 1972-2002 – babelio

Pierre Magnan titre Apprenti – L’auteur y raconte ses débuts dans l’imprimerie. C’est autobiographique.

Corinne Maier – titre Bonjour paresse : De l’art et la nécessité d’en faire le moins possible en entreprise – Le travail, c’est pas la fête. Contre le raffarinesque « La France doit se remettre au travail », Corinne Maier pousse son cri du 1er mai : Vive la paresse, un ephlet (essai-pamphlet) spécial sinistrose, à usage thérapeutique.
Bonjour paresse est là pour dire enfin la vérité : la grande entreprise, personne n’y croit plus. La foi nous a quittés, nous autres naguère chevaliers combattants de l’Ordre de la Firme. À présent les cadres moyens, petits boulons dans une machine jargonnant un sabir grotesque, n’attendent qu’une chose : le solde à la fin du mois.
Mais alors, que faire ? Rien surtout ! Affirme ce livre. Soyons individualistes et inefficaces en attendant que ça s’effondre et qu’une nouvelle société advienne où chacun cultivera essentiellement son jardin et conservera un à-côté accessoire dans une grande structure, histoire de survivre quand même. babelio

Hector Malot – titre En famille – description d’un patron soucieux du bien- être de ses ouvriers. sur babelio ‘En famille » présente, à travers le destin d’une jeune orpheline, la vie et l’évolution d’un grand complexe industriel de la fin du XIXe siècle : les usines Saint Frères de la vallée de la Nièvre, dans la Somme.
Roman « populaire » dans la tradition des récits d’enfant à la recherche de leur origine, il est aussi un roman sur la question sociale qui intéressait beaucoup d’écrivains de l’époque.
Car, à travers un récit dans lequel l’auteur fait, une fois de plus, la preuve de ses talents de conteur, ce sont la condition ouvrière et le patronage industriel qui sont au cœur de l’œuvre. babelio

Hector Malot – titre Sans Famille  – l’exploitation des enfants à l’usine. – sur babelio « Né sous une bonne étoile »: à première vue, ce n’est pas le cas de Rémi, enfant trouvé, qui passe son âge tendre chez des parents nourriciers avant d’être vendu à une sorte de vagabond saltimbanque, musicien des rues et montreur de chiens savants. Sous les ordres de ce patron, le jeune garçon « sans famille » va endurer les rigueurs de la vie itinérante et affronter toutes sortes d’épreuves. Pour autant, il ne se découragera pas : son arme est de posséder cette force de caractère qui, tôt ou tard, vous attire la bienveillance du sort. Le lecteur, quant à lui, vibre et espère de toute son âme qu’au terme de ce parcours très noir, compliqué d’une intrigue policière, la chance finira par sourire à Rémi, qui le mérite amplement. Avec ce roman quasi mythologique, Hector Malot nous conte une histoire dont la simplicité défie les modes. Son personnage de Vitalis, figure tragique d’intermittent du spectacle, impose un type humain qui se grave dans les mémoires : celui de l’homme au passé mystérieux que ni la déchéance sociale, ni les vicissitudes d’une existence soumise à la pire précarité n’ont réussi à abattre. babelio

Nicole Malinconi titre Au bureau – « Grande famille, écrit Jean, ils ont beau dire grande famille, on ne se connaît même pas, entre nous ; même pas tous ceux du bloc B. Ils peuvent bien nous rassembler une fois par an pour les vœux du président, ce jour-là on reste groupés par service. Au-delà des services, on ne fait que s’observer. »
Jean, Domi, Philippe, Suzanne… Depuis quand travaillent-ils ensemble au Bureau ? Ils ne s’en souviennent pas. Nicole Malinconi, de sa plume minimaliste et pourtant furieusement tendre, décortique une vie de bureau après l’annonce d’une restriction de personnel. Et c’est comme si, dans une partie de cartes, le jeu que vous aviez en main change de figures et de couleurs. Au bureau est un petit chef-d’œuvre d’empathie, dans un monde trop souvent en peine de tendresse et de générosité. babelio

Dominique Manotti titre Lorraine Connection – 1996. Privatisation de Thomson CSF. Deux grands groupes , Matra allié au Coréen Daewoo et Alcatel, sont en concurrence. Le gouvernement Juppé annonce sa décision : À la surprise générale, ce sera Matra Daewoo. Tollé dans les médias, grèves, manifestations. Deux mois après, le gouvernement revient sur sa décision, sans explication. En 1999, on apprend que le conglomérat Daewoo est en faillite, et que le patron s’est enfui en emportant deux milliards de dollars. Et personne ne se doutait de rien en 1996 ? Qui peut croire ça ? Beau sujet de roman…
Ensuite, il faut parvenir à tricoter ensemble les milieux d’affaires parisiens et internationaux et les ouvriers de Daewoo en Lorraine, parce que l’argent virtuel qui circule entre Paris, Varsovie, Luxembourg en appuyant sur une touche d’ordinateur a toujours été produit quelque part par des travailleurs, dans la sueur et la peine, parfois aussi dans la peur et le sang. Ce tricotage serré de milieux si éloignés les uns des autres est un des thèmes de Lorraine Connection, parmi d’autres. babelio

Guy de Maupassant (1850-1893) – 5 août 1850 sur mon blog

Guy de Maupassant – titre Bel-Ami (le monde du journalisme) 

voir à Maupassant sur ma page presse et journalisme

Guy de Maupassant – dans ses Contes et nouvelles plusieurs portraits de garçons de ferme – voir dans ce document que j’ai réalisé en 2008 de la page 154 à 178 la liste de ses contes et nouvelles avec les liens correspondants (lien sur le document pdf)

Guy de Maupassant – la nouvelle Les Sabots présente Adélaïde, une servante un peu niaise que le maître met dans son lit – p. 56 à 64 de ce document pdf

voir Romans dans une courte vidéolien sur ma page – voir plusieurs versions vidéo

Poésie – Thierry MetzLe journal d’un manœuvre Gallimard 1990 – 128 p. – « C’est que vivre a quelque chose de terriblement élémentaire. Chaque matin l’âme se réveille toute nue, et le travail, la douleur, les gens, l’absence sont debout, bras croisés, à l’attendre avec un dur regard d’exterminateur. Mais chaque soir, quand la fatigue ne l’a pas anesthésié, Thierry Metz note la part respirable des heures qu’il a traversées. Ce que nous pouvions prendre pour un univers de médiocrité banale se trouve être une merveille. Elle ne nous retient pas par la manche comme font les vendeurs forains. Elle parle à mi-voix et l’entende qui veut. Elle dit Qui que tu sois, tes instants ne contiennent rien d’autre, mais ils sont des miracles.  » Jean Grosjean. babelio

Sur page métiers (manœuvre)

Christian de Montella titre Reste avec moi – Dans ce roman épistolaire, on trouve une lettre où le héros raconte sa première journée à cueillir les abricots et sa découverte du milieu du travail.

Gérard Mordillat titre Les vivants et les morts Lui, c’est Rudi. Il n’a pas trente ans. Elle, c’est Dallas. Bien malin qui pourrait dire pourquoi tout le monde l’appelle comme ça. Même elle a oublié son nom de baptême… Rudi et Dallas travaillent à la Kos, une usine de fibre plastique. Le jour où l’usine ferme, c’est leur vie qui vole en éclats, alors que tout s’embrase autour d’eux. A travers l’épopée d’une cinquantaine de personnages, Les Vivants et les Morts est le roman d’amour d’un jeune couple emporté dans le torrent de l’histoire contemporaine. Entre passion et insurrection, les tourments, la révolte, les secrets de Rudi et de Dallas sont aussi ceux d’une ville où la lutte pour la survie dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise les règles intimes, sociales, politiques.
Dans ce monde où la raison financière l’emporte sur le souci des hommes, qui doit mourir ? Qui peut vivre ? babelio récompense RTL Lire – Grand Prix – 2005

Marie-Aude Murail titre Maïté Coiffure – Cela raconte le stage en coiffure fait par un élève de 3e. Il s’agit de l’histoire d’un fils de « très bonne famille » qui veut faire son stage de découverte des métiers dans la coiffure !! Scandale à la maison !

François Muratet titre Stoppez les machines – Octobre 2000, La Courneuve. La Métallique, petite usine de sous-traitance automobile, traverse une crise : le PDG ne peut se résoudre à mettre en application la loi des trente-cinq heures, et des sociétés de financements cherchent à le mettre à terre. La grève éclate.
Parmi les ouvriers il y a Mona et Pascal qui ne vivent que pour leur groupe de rock, Costa un militant LO, Raymond, un ex-flic. babelio

Octave Mirbeau titre Le Journal d’une femme de chambre. Ce journal d’une femme de chambre est celui de Célestine, au Mesnil-Roy, en Normandie. Elle est nouvellement engagée, acceptant la place dans l’espoir de se reposer des turbulences parisiennes. Les événements ne manqueront pas pour colorier son quotidien. Un quotidien qu’elle consigne avec « toute la franchise qui est en elle et quand il le faut toute la brutalité qui est dans la vie ».
C’est donc là un journal de femme en province, au bas de l’échelle sociale, et le prétexte pour Mirbeau de brosser au scalpel une étonnante galerie de portraits, dans une violente satire des mœurs provinciales et parisiennes de la Belle Époque. Autopsie de la bonne bourgeoisie, ce Journal dresse en petites touches, parfois en larges aplats, les travers d’une humanité mesquine, hypocrite, et condamne tous les débordements nationalistes et antisémites. babelio

Quim Monzó titre Olivetti, Moulinex, Chaffoteaux et Maury Le Serpent à plumes, 1994 Présentation de l’éditeur Des assassins sans mobile, des jumeaux qui se haïssent, des femmes qui s’organisent pour rendre les hommes fous, des ex qui poussent leurs amants au suicide, des libertins dépassés par leurs émules, et bien sûr des chauffe-eau en panne, des rendez-vous ratés, des coups de fil anonymes, des paires de bas qui passent… Telles sont les composantes de l’univers violent, lyrique, absurde, macabre, de Quim Monzo, l’un des enfants terribles de la jeune littérature catalane. Seize nouvelles au ton vif et sans fioritures, irrésistible, qui nous plongent dans un quotidien paranoïaque et pervers, avec la jubilation féroce d’un Kafka babeliocomplément voir sur ce blog – Quim Monzó la nouvelle « N’en soyez pas si sûr » (voir le texte intégral dans le manuel Hatier Littérature 2de d’Hélène Sabbah, édition 2004, pp. 207-210).

Amélie Nothomb titre Stupeurs et tremblements. (le monde de l’entreprise au Japon) Le harcèlement moral dans une entreprise japonaise. Descente aux enfers, analyse impitoyable de la mentalité japonaise, de ses codes et de son sens de l’honneur, de la condition de la femme, des relations maître-esclave, plongée dans le monde du travail… – Mais que diable Amélie s’en allait elle faire dans cette galère ? C’est la question qu’on se pose en découvrant l’invraisemblable traitement auquel la jeune narratrice, double à peine voilé de l’auteur, est confrontée lors d’un emploi de quelques mois au Japon. Embauchée par la compagnie Yumimoto, Amélie espère bien pouvoir faire ses preuves dans ce pays qui la fascine tant depuis qu’elle y a séjourné enfant. C’est sans compter sur la subtilité des règles tacites qui régissent la société japonaise, sans compter encore sur le mépris de Mlle Mori, sa supérieure. Les humiliations et les vexations se succèdent et la soumission s’installe : Amélie pensait être traductrice, elle finira dame pipi de l’entreprise… Comme toujours, Amélie Nothomb a le sens du bizarre, mais aussi du texte : son expérience traumatisante se transforme en un fascinant récit, irrésistible de drôlerie. On la soupçonnerait presque de s’être laissée traiter de la sorte pour mieux pouvoir l’écrire ensuite… Karla Manuele
Au début des années 90, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant. D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. Une course absurde vers l’abîme – image de la vie -, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne. Entre le rire et l’angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et valu à l’auteur d’Hygiène de l’assassin le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999. babelio récompense Académie Française – Grand prix du roman – 1999

Indiqué sur harcèlement

Amélie Nothomb titre Stupeurs et tremblements.  

voir Romans dans une courte vidéolien sur ma page – ou Stupeur et tremblements Amélie Nothomb FélixdéLIRE 5 min.

Amélie Nothomb titre Stupeurs et tremblements. 

Yves Pages titre Petites natures mortes au travail Verticales, 2000 (extrait de la 4ème de couverture : « 23 courts récits qui ont pour cadre le monde du travail, 23 personnages, recrutés à contre-emploi […, entre témoignages vécus et jeux de rôles fictifs »). Vingt-trois courts récits qui ont pour cadre le monde du travail. Vingt-trois personnages recrutés à contre-emploi ou exposés aux paradoxes de leur statut social. Et à chaque fois, un détail inattendu qui, mettant le quotidien en porte-à-faux, excite, comme par accident, notre imagination…
Les « petits métiers » d’aujourd’hui portant de drôles de noms, on croisera, au fil des pages, un consultant d’entreprise, une hôtesse d’accueil, un télévigile, un enseignant par correspondance, un acteur de complément, etc. S’il s’agissait d’un film, on parlerait de « documentaire-fiction ». C’est sur ce même fil du rasoir qu’Yves Pages a conçu ses Petites Natures mortes au travail, entre cinéma du réel et dérives imaginaires. Entre témoignages vécus et jeux de rôle fictifs. babelio

Yves Pages titre Petites natures mortes au travail

Daniel Pennac titre Au Bonheur des ogres (grands magasins) –  (sur le mode de la fantaisie, le job de Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, est amusant). Benjamin Malaussène a un drôle de métier : bouc émissaire au service réclamations d’un grand magasin parisien où il est chargé d’apitoyer les clients grincheux. Une bombe, puis deux, explosent dans le magasin. Benjamin est le suspect numéro un de cette vague d’attentats aveugles. Attentats ? Aveugles ? Et s’il n’y avait que ça !
Quand on est l’aîné, il faut aussi survivre aux tribulations de sa tumultueuse famille : la douce Clara qui photographie comme elle respire, Thérèse l’extralucide, Louna l’amoureuse, Jérémy le curieux, le Petit rêveur, la maman et ses amants… Le tout sous les yeux de Julius, le chien épileptique, et de Tante Julia, journaliste volcanique.
Quel cirque ! Avec ce premier tome des aventures de Malaussène, on plonge avec bonheur dans un univers baroque. Pennac multiplie les personnages secondaires, les digressions. Ça grouille comme dans une fourmilière. Le rire n’est jamais loin des larmes, le sordide côtoie le sublime. Bruno Ménard babelio

Daniel Pennac titre La Fée Carabine (la reine Zabo dans l’édition) ‘Si les vieilles dames se mettent à buter les jeunots, si les doyens du troisième âge se shootent comme des collégiens, si les commissaires divisionnaires enseignent le vol à la tire à leurs petits-enfants, et si on prétend que tout ça c’est ma faute, moi, je pose la question : où va-t-on ?’
Ainsi s’interroge Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel, payé pour endosser nos erreurs à tous, frère de famille élevant les innombrables enfants de sa mère, cœur extensible abritant chez lui les vieillards les plus drogués de la capitale, amant fidèle, ami infaillible, maître affectueux d’un chien épileptique, Benjamin Malaussène, l’innocence même (‘l’innocence m’aime’) et pourtant… pourtant, le coupable idéal pour tous les flics de la capitale. babelio

Daniel Pennac titre La Petite Marchande de prose. « »L’amour, Malaussène, je vous propose l’amour ! » L’amour ? J’ai Julie, j’ai Louna, j’ai Thérèse, j’ai Clara, Verdun, le Petit et Jérémy. J’ai Julius et j’ai Belleville… « Entendons-nous bien, mon petit, je ne vous propose pas la botte ; c’est l’amour avec un grand A que je vous offre : tout l’amour du monde ! » Aussi incroyable que cela puisse paraître, j’ai accepté. J’ai eu tort.» Transformé en objet d’adoration universelle par la reine Zabo, éditeur de génie, Benjamin Malaussène va payer au prix fort toutes les passions déchaînées par la parution d’un best-seller dont il est censé être l’auteur. Vol de manuscrit, vengeance, passion de l’écriture, frénésie des lecteurs, ébullition éditoriale, délires publicitaires, La petite marchande de prose est un feu d’artifice tiré à la gloire du roman. De tous les romans. babelio

René-Victor Pilhes L’Imprécateur (adapté au cinéma). Rosserys & Mitchell est la plus grande entreprise que le monde ait jamais connue. Elle étend sa puissance sur tous les États de la planète. Pourtant, de mystérieux événements qui surviennent dans sa filiale française créent d’abord la perturbation puis la panique dans l’esprit des dirigeants, des principaux cadres et du personnels.
Si, comme l’annonce Réné-Victor Pilhes, les sociétés multinationnales ne se contentent pas de la domination économique, mais favorisent surtout le mépris, l’orgueil froid chez leurs collaborateurs, alors les démocraties périront étouffées non pas par des troupes armées, mais par ceux qui auront voulu « faire du monde une seule et immense entreprise. » babelio – récompense Femina – 1974

Bande dessinée – Leslie Plée titre Moi vivant, vous n’aurez jamais de pauses ou comment j’ai cru devenir libraire – Comment raconter son expérience de libraire en grande surface ? Leslie Plée s’est servie de son blog et de ses dessins pour dépeindre le décor où les chefs décomplexés comparent les livres à des bouteilles de bières, où les clients ont des demandes toujours farfelues, il y a de quoi rire… jaune. Loin des clichés, elle nous offre une autre vision de la librairie, et de la culture en général. Elle évoque notamment la culture de masse, le livre devenu un produit marketing etc. Son expérience dans la grande distribution va la traumatiser et l’inspirer pour son blog http://vuedelaprovince.canalblog.com/. Repérée par Pénélope Bagieu, devenue directrice de la collection BD chez Jean-Claude Gawsewitch Editeur, Leslie Plée signe une bande dessinée dans la lignée de Ma vie est tout à fait fascinante, drôle et caustique. babelio

Laurent Quintreau titre Marge brute – Et si l’enfer n’était plus dans l’au-delà mais dans l’état-major d’une multinationale ? Onze cadres prennent la parole autour d’une table lors d’un sacro-saint comité de direction. Il y est question de dividendes, de restructuration et de licenciements. Mais aussi de l’intimité la plus triviale, des désirs les plus inavouables. Entre le quotidien minuté de la mère de famille et le cynisme dépravé du jeune branché, entre le désespoir glacé de la directrice du personnel, la perversion froide de la femme de pouvoir et les fantasmes libidineux du bellâtre bureaucrate, un seul point commun : chacun, du fond de sa frustration, est en guerre contre tous les autres. Au centre de cette Divine Comédie, tel une sorte de Lucifer boursier, trône Rorty, le président, « nettoyeur aux mains propres, serial – killer au regard d’azur ». Source : 10-18 babelio

Nicolas Rey Crédit illimité Au diable vauvert 2022 – Le fils du patron doit licencier quinze salariés de l’usine de son père qui tourne à merveille ! sur babelio Diego Lambert n’a plus le choix. Il doit licencier quinze salariés de l’usine de son père s’il ne veut pas finir sur la paille. Mais rien ne va se dérouler comme prévu, jusqu’à l’irréparable. Dans cette fiction d’une ironie féroce et d’une beauté nouvelle, Nicolas Rey invente le crime parfait ! babelio

Christiane Rochefort titre Les Petits Enfants du siècle – Le récit par lui-même n’aborde pas l’entrée dans le monde du travail mais on trouve un passage dans lequel la narratrice raconte une entrevue avec une conseillère d’orientation.

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) – 28 juin 1712 sur mon blog

Jean-Jacques Rousseau titre Les Confessions, extrait du livre I (« La tyrannie de mon maître… »).

Livre audio ROUSSEAU, Jean-Jacques – Les Confessions – ROUSSEAU, Jean-Jacques – Les Confessions (Livres 1-3) – Les Confessions, 1770, via Ebooks libres et gratuits (essai)

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Christian Roux titre L’homme à la bombe – Dans une France minée par le chômage et les plans sociaux, Larry, ingénieur acousticien, perd son emploi. Même pour un travail non qualifié, on ne veut pas de lui. Trop diplômé. Lassé des entretiens d’embauche qui ne mènent nulle part, écœuré, aux abois, il fait une bêtise. Fabrique une bombe. Elle est fausse, mais lui seul le sait et le pouvoir de persuasion de la bombe est immense…
Depuis Le Couperet de Westlake, la souffrance au travail, la peur du chômage et la détresse induite par la perte d’emploi, sont des thèmes plus actuels que jamais. Christian Roux s’en empare dans ce road-novel intense aux accents de fable politique. babelio

Lydie Salvayre titre La médaille – L’évènement qui rassemble aujourd’hui les membres du personnel de l’Entreprise Besson est exceptionnel puisqu’il s’agit de la remise des médailles du travail aux meilleurs d’entre eux. Tout au long de la cérémonie, la Direction en profite pour rappeler quelques principes de base : « L’amour est incompatible avec le travail », « La paresse corrompt absolument », « Privatisez votre vie privée », « Foncez et vous réussirez », Haïssez-vous les uns les autres ! », « La vie au travail, le travail à vie ! ». Les médaillés acceptent leurs récompenses, expriment leur gratitude et répondent aux allocutions de leurs supérieurs. L’assistance applaudit, le protocole semble réglé dans ses moindres détails. Pourtant des désordres vont surgir et perturber le rituel immuable…
Car Lydie Salvayre aime le désordre, les discours qui perdent le nord, le rire et les fou-rires. Après La Déclaration et La Vie commune, elle poursuit dans La Médaille avec force et jubilation son exploration d’un drôle de monde qui pourrait bien être le nôtre. Dans une entreprise, c’est aujourd’hui la remise des médailles aux meilleurs travailleurs. Mais des désordres vont surgir et perturber le rituel… babelio

Anna Sam – titre Les tribulations d’une caissière – « Tu vois, si tu ne travailles pas bien à l’école, tu finiras caissière comme la dame. » C’est dit. C’est pesé, emballé, étiqueté. Et pourtant. Elle s’appelle Anna, elle a vingt-huit ans, un diplôme universitaire de littérature et huit ans d’expérience derrière une caisse de supermarché. Une caisse qui n’entend que les codes-barres. Un métier peu propice aux échanges, invisible, des gestes automatiques… Entre les bips qui ponctuent ses journées, Anna aurait pu se sentir devenir un robot si elle n’avait eu l’idée de raconter son travail. Au fil des jours, ces menues anecdotes qui la font rire, l’agacent ou l’émeuvent sont ses tickets de caisse à elle. Elle vous a vu passer à la caisse. Vous avez été des clients faciles ou des emmerdeurs, riches ou pauvres, complexés de la consommation ou frimeurs. Vous l’avez confondue avec une plante verte ou vous lui avez dit bonjour, vous avez trépigné à l’ouverture du magasin ou avez été l’habitué nonchalant des fermetures. Anna, vous l’avez draguée, méprisée, insultée. Il ne se passe rien dans la vie d’une caissière ? Maintenant, prenez votre chariot et suivez Anna jusqu’à sa caisse. Celle que vous oubliez de voir vous a bien vu et raconte. babelio

Clara Sanchez titre Un million de lumières – Une grande société dans une tour de verre, parmi tant d’autres, où se révèle le monde du travail. Du jeune patron ambitieux au chauffeur mystérieux, du directeur général énigmatique à la surprenante secrétaire, la narratrice dévoile l’intimité des uns et des autres, les affinités, les jalousies et les intrigues, alors que se notre et se dénoue le destin de l’entreprise. Un roman foisonnant dans lequel Clara Sànchez décrit, avec tendresse et ironie, mais aussi avec une grande lucidité, les luttes du temps présent. babelio

George Sand (1804-1876) -Aurore Dupin, baronne Dudevant- 1er juillet 1804 sur mon blog

George Sand titre La Mare au diable On l’appelait la mare au Diable, car ses brumes, le soir, égaraient les voyageurs. Perdus à leur tour, Germain, Marie et le Petit Pierre sont forcés d’y passer la nuit. Le laboureur et la jeune fille ont le cœur triste. Germain va chercher une épouse pour s’occuper de ses enfants orphelins de leur mère. À quoi bon se marier, pense-t-il, quand l’amour n’y est pas. Et Marie a quitté sa mère, ce matin, en larmes, pour se louer comme bergère à la ferme des Ormeaux, si loin. Seul, Petit Pierre, le fils de Germain, est heureux et confiant. De lui dépendra le sort de ceux qu’il aime tant. Dédié à Chopin, ce bref roman champêtre a un charme inégalé. George Sand a vu le beau dans le simple. Elle chante, quelquefois en patois, les joies de l’amour, de l’enfance et du travail de la terre. Beaucoup d’amour et un peu d’idéalisme sont ses secrets. babelio

Livre audio SAND, George – La Mare au diable – La Mare au diable, 1846, via Ebooks libres et gratuits (roman)

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George Sand titre François le Champi. Un champi était un petit enfant abandonné dans les champs par ses parents. En grandissant, disent les « bonnes gens », les champis deviennent des paresseux et des voleurs. Non, s’ils sont aimés, répond George Sand. Une pauvre femme, la Zabelle, puis Madeleine, une jeune femme mal mariée, recueilleront le bel enfant et l’aimeront tant qu’il le leur rendra au centuple. Il n’est question, dans ce livre, que d’amour, amour maternel et amour filial, amour frivole ou passionné.
Les romans champêtres de George Sand se passent dans les bois et les champs, dans les cours de fermes et les fêtes campagnardes. Ils rayonnent de pureté. Ils sont aussi un acte de foi et d’espérance en un avenir meilleur pour les pauvres et les malheureux. Pour eux, George Sand a combattu toute sa vie. babelio

Livre audio SAND, George – François le Champi – version texte sur wikisource où je relève ceci en fin de notice « J’ai fait aussi cette expérience, que rien n’est plus difficile que d’inspirer le sentiment de la dignité et l’amour du travail aux enfants qui ont commencé par vivre sciemment de l’aumône ». George Sand

Allan Sillitoe Dimanche soir Lundi matin (folio). ???
Roman à la 1re personne. Titre éloquent : la « déprime » du héros, tout jeune homme en entamant sa semaine d’usine. Allan Sillitoe titre Samedi soir, dimanche matin – lien babelio –  

Henri Beyle pseudonyme Stendhal (1783-1842) 22 mars 1842 sur mon blog

Stendhal titre  Le Rouge et le noir (Julien Sorel employé de M. de Rênal, de M. de la Mole et ses réflexions sur son statut de « domestique »)

Livre audio STENDHAL – Le Rouge et le Noir – STENDHAL – Le Rouge et le Noir (Version 2) – Le Rouge et le Noir, Paris, 1830. Édition Ebooks libres et gratuits. (roman)

voir Romans dans une courte vidéolien sur ma page – plusieurs versions vidéo exemple

  • «le Rouge et le noir», de Stendhal (Alchimie d’un roman, épisode n° 35) lien vidéo 14 minutes

John Kennedy Toole titre la Conjuration des imbéciles – Le titre est une référence à une citation de Jonathan Swift, mise en exergue : « Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. » L’histoire se situe aux États-Unis, à la Nouvelle-Orléans (Louisiane) au début des années 60. Le personnage principal est Ignatius J. Reilly, un homme intelligent mais fainéant, hypocondriaque et doté d’une logique extrêmement personnelle, réactionnaire et inspirée de la philosophie scolastique. Il vit chez sa mère et se consacre à couvrir des cahiers Big Chief de sa vision du monde. À l’âge de 30 ans, il se trouve forcé de chercher un emploi pour la première fois de sa vie. Il tâchera lors de cette inévitable confrontation avec la réalité de rendre la société plus « géométrique et théologique ». (Wikipédia) lien babelio – récompense Pulitzer – Fiction – 1981

John Kennedy Toole – titre La conjuration des imbéciles – À trente ans passés, Ignatus vit encore cloîtré chez sa mère, à La Nouvelle-Orléans. Harassée par ses frasques, celle-ci le somme de trouver du travail. C’est sans compter avec sa silhouette éléphantesque et son arrogance bizarre. Chef-d’oeuvre de la littérature américaine, La Conjuration des imbéciles offre le génial portrait d’un Don Quichotte yankee inclassable, et culte.
« On ne peut pas lire ce livre, l’un des plus drôles de l’histoire littéraire américaine, sans pleurer intérieurement tous ceux que Toole n’a pas écrits. » Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Jean-Pierre Carasso Préface de Walker Percy
John Kennedy Toole est né en 1937. Il ne trouve pas d’éditeur de son vivant pour ses deux romans : La Conjuration des imbéciles et La Bible de néon. Persuadé de n’être qu’un écrivain raté, il se suicide en 1969. Grâce à la détermination de sa mère qui contacte l’écrivain Walker Percy et le convainc de faire publier La Conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole obtient le Prix Pulitzer à titre posthume en 1981. La Bible de néon a été adaptée au cinéma par Terence Davies avec Gena Rowlands, Denis Leary, Diane Scarwid et Jacob Tierney et présentée en sélection officielle au Festival de Cannes 1995. babelio récompense Pulitzer – Fiction – 1981

Roger Vaillant titre 325 000 Francs. lien babelio

Delphine de Vigan – titre Les heures souterraines – Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu’au Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour, elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car depuis quelques mois, sans que rien n’ait été dit, sans raison objective, Mathilde n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne parle pas, qu’elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l’attendent qui parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude qu’elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend, jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l’on risque de se perdre sans aucun bruit. babelio

Marc Vilrouge titre Air conditionné (petit roman avec des scènes amusantes). Dans une chambre d’hôpital, un garçon meurt lentement du Sida. L’entreprise qui l’employait naguère, un grand groupe d’édition situé dans une tour de la Défense, a négocié son départ lorsque les stigmates de la maladie sont devenus trop visibles. Cette gifle morale a eu raison de ses dernières forces. L’homme qui reprend son poste est son amant. Il s’est fait embaucher pour comprendre. Aussi pour venger. Il découvre des individus, mais surtout un système de gestion des ressources humaines dont le circuit de canalisation d’air conditionné devient à la fois le symbole et la métaphore. C’est par là que l’homme attaquera le système, livrant la tour aux attaques furieuses d’une nuée de mouches… babelio

Michel Vinaver titre Par-dessus bord : Forme Hyper-brève – “Le temps était venu d’une œuvre majeure, une œuvre libérée de toutes les précautions. Une œuvre dans l’écriture de laquelle j’avancerais sans masque, sans défense, où je ne serais plus divisé. J’allais jeter par-dessus bord toutes les convenances et règles qui font les bonnes pièces.”
C’est en ces mots que Michel Vinaver se remémore la décision d’écrire ce qu’il définira plus tard comme sa pièce matricielle, celle qui aura posé de toutes nouvelles fondations à son travail. Elle aura pour sujet le monde de l’entreprise, une guerre sans merci entre une puissante multinationale et une PME familiale afin de dominer le marché français du papier-toilette : une véritable épopée du capitalisme, dynamitée de l’intérieur avec férocité. babelio

Michel Vinaver Les Travaux et les jours (courte pièce de théâtre : conversations croisées, vanité des propos et bassesses… entre collègues de bureau). Quand on travaille chez Cosson, on est pris dans tout. un réseau de sentiments qui débordent les limites d’un simple contrat d’emploi. La pièce nous conduit dans l’exploration du territoire amoureux qui se constitue entre l’entreprise, ses employés et ses clients. Les amours ne sont pas nécessairement heureuses. Le territoire en question est parcouru de tensions et de conflits. Au point qu’il se disloque, à la fin, sous la poussée de forces contraires. Un nouveau paysage se découvre alors, sur les décombres du premier. babelio

Simone Weil

Simone WeilLa condition ouvrièreclassiques uqac lien sur la table des matières – Note de l’éditeur En décembre 1934, Simone Weil entrait comme « manœuvre sur la machine » dans une usine. Ce professeur agrégé voulait vivre la vie d’un ouvrier, partager ses peines, mais éprouver aussi la solidarité et l’amitié. La Condition ouvrière est la somme de ces observations vécues. Il se compose de son « Journal d’usine » et d’une série de textes, où l’auteur dégage la philosophie et la morale de cette expérience. source – lien sur l’avant-propos – lien livre pdf

Simone Weil titre La condition ouvrière – Possibilité de liens avec le programme d’histoire.  

Simone WeilLa pesanteur et la grâce 1947 – classiques uqac – voir le chapitre 39 – p. 176 à 179 mystique du travail – lien livre pdf

Lien sur des écrits de Simone Weil

Donald E. Westlake – titre Le couperet – ll n’est pas un seul PDG qui n’ait commenté publiquement la vague de compressions de personnel qui balaie l’Amérique sans l’expliquer par une variation sur la même idée: « la fin justifie les moyens. »
Burke Devore, cadre supérieur au chômage, décide d’appliquer la méthode dans son propre intérêt. Déterminé à retrouver son statut social et à recréer des liens familiaux qui se désagrègent, il bascule dans la logique absurde de la loi du plus fort. Il est prêt à tout, même à tuer, pour retrouver sa place dans la société. Et qu’on ne s’avise pas de lui demander des comptes car il ne fait qu’appliquer la logique du système !
Avec ce récit, Donald Westlake, célèbre pour son humour, change de registre. Ni pamphlet, ni ouvrage rhétorique, ce roman, d’une grande noirceur, décrit de façon implacable et déroutante le poids du couperet de l’ultra-libéralisme et les conséquences terrifiantes pour ses victimes.
L’auteur met tout son talent au service d’une fiction qui démonte les mécanismes cruels de l’individualisme. –Claude Mesplède– babelio

Richard Wright titre Black boy – Le très jeune homme, américain et noir, commence sa vie professionnelle je ne sais plus dans quelle branche (vente de tissus ?), mais c’est assez précis me semble-t-il. L’ouvrage entier peut être lu en 3e. – sur babelio – « Black boy » est le récit autobiographique de l’enfance et la jeunesse de l’auteur Richard Wright. Il y évoque ses souvenirs, ou entre misère et pauvreté, il dénonce tout les difficultés que vivaient les Noirs dans la Sud au début du XXème siècle : prédominance de l’Église, les violences et les injustices des Blancs envers les Noirs, la ségrégation raciale… babelio

Émile Zola

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Émile ZolaL’Assommoir – les blanchisseuses – L’Assommoir ou version pdf de L’Assommoir,  
L’Assommoir : roman du peuple, de ses plaisirs, de ses désirs, de ses outrances, de ses malheurs, de ses habitus, qui assure, encore dans un parfum de scandale, le succès et la notoriété de Zola, devenu l’auteur qu’on lit le plus et dont on parle le plus à Paris. Source À la parution du roman, Zola fut violemment accusé de montrer le peuple sous un jour hideux. ► Écouter ZOLA, Émile – L’Assommoir autre livre audio L’assommoir d’Émile Zola – L’Assommoir, 1878, via Ebooks libres et gratuits (roman) voir aussi L’assommoir sur mediaclasse

Complément ajouté sur ma page Maison – voyage – lien sur ma page (thème de culture générale en BTS session 2023) – En 1878, grâce au succès de L’Assommoir, ou version pdf – L’Assommoir  Émile Zola Zola s’offre cette maison de campagne à Médan, qu’il ne cessera d’améliorer.

Émile ZolaAu Bonheur des dames – sur la condition des vendeuses (organisation du grand magasin, avec sa compétitivité permanente ; consulter aussi les carnets d’enquête de l’auteur). – voir l’édition enrichie Ce site propose au lecteur de découvrir ou redécouvrir ce roman majeur de Zola… Lire plus mon avis c’est super de pouvoir lire un livre dans ces conditions ! autres versions à lire Au Bonheur des Dames – Au Bonheur des Dames, 1883, via Ebooks libres et gratuits (roman) Émile Zola Au Bonheur des Dames, Charpentier, Paris, 1883   Écouter ZOLA, Émile – Au bonheur des dames  – Au Bonheur des Dames d’Émile Zola (lien sur le podcast 16 « Chadburn-Book » durée 5 minutes)

Au Bonheur des Dames d’Émile Zola (lien sur le podcast 16 « Chadburn-Book » durée 5 minutes)

Émile Zola La Bête humaine – rapports des employés avec la compagnie de chemin de fer, avancement au mérite – La Bête humaine Émile Zola Pour La Bête humaine, Émile Zola effectue un voyage en locomotive à des fins de documentation.
La Bête humaine (1890), roman du chemin de fer, renoue avec les pulsions charnelles et meurtrières de l’être humain Source  Écouter ZOLA, Émile – La Bête humaine – ZOLA, Émile – La Bête humaine (Version 2) – La Bête humaine, 1890, via Ebooks libres et gratuits (roman)

Émile Zola – Germinal – la mine – Germinal Émile Zola Germinal, Charpentier, Paris, 1885
Récit de la révolte des mineurs, où il annonce les désordres à venir. On est loin de la stricte observation et de l’analyse : le lyrisme dans la peinture des foules, le mythe du monstre et des ténèbres, l’antagonisme de la vie et de la mort font de cette œuvre une création phare du roman français au XIXe siècle. Source ► Écouter ZOLA, Émile – Germinal autre livre audio Germinal d’Émile Zola – Germinal, 1885, via Ebooks libres et gratuits (roman)

Émile Zola – Les Rougon-Macquart, tome 13 : Germinal babelio

Complément Paru en 1885, Germinal, roman culte de Zola qui plonge les lecteurs dans les tréfonds de la terre, a donné leurs lettres de noblesse aux mineurs et à leur dur labeur. Tandis qu’une mini-série inspirée de ce récit vient de sortir en France, Diana Cooper-Richet (Université de Saint-Quentin en Yvelines) revient sur le destin de cette œuvre fondatrice. Pour les hommes du charbon ce roman, écrit par l’un des plus grands écrivains français, entré au Panthéon dès 1908, a donné à leur corporation la dignité à laquelle ils aspiraient.

* Métier Mineurs – Auteur Émile Zola – GerminalMédiaclasse.fr – durée 15 minutes Étienne Lantier a quitté son travail aux chemins de fer et trouve un emploi dans la mine du Voreux. À travers son histoire, Zola nous fait découvrir les conditions de travail des mineurs, et leur cheminement de l’exploitation à la révolte. Tous les acteurs sont représentés : ouvriers, politiciens, propriétaires, actionnaires, syndicalistes, anarchistes… Dans ce tableau très sombre de la condition des travailleurs, Zola évoque cependant l’espoir que l’Humanité s’élèvera par l’instruction et la science.

* Métier Mineurs – Auteur Émile Zola   Germinal Le lecteur découvre la mine en même temps que le personnage principal, Étienne Lantier. L’endroit est immédiatement décrit comme dangereux et sombre, au chapitre III de la première partie : «Les ouvriers se séparaient […] une chaleur suffocante, d’une pesanteur de plomb.» Dans la quatrième partie, au chapitre II, les revendications des mineurs sont expliquées par l’un d’entre eux. Il s’agit de plaintes qui se veulent raisonnables et qui donnent à voir les difficultés de la condition ouvrière : «Les mineurs se tournèrent […] Nous ne demandons que la raison.» Source Gallica

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Complément Travail et santé à la mine en Europe auteur Paul-André Rosental sur enhe : Encyclopédie Numérique de l’Histoire de l’Europe

Travail et philosophie

Ethique et relation entre les hommes dans le monde du  travail Eric Delassus (2006) source du document

Mag philo : La valeur du travaillien archive

Des ouvrages

Aristote – titre Les Politiques – Livre I, chapitres III, IV, V et VI – Texte essentiel si l’on veut comprendre, d’une part, l’organisation sociale et économique de la cité grecque, d’autre part, le mépris que cette civilisation parvenait à porter au travail, assimilé à la servitude et confié aux esclaves. Télécharger les livres d’Aristote (lien)

Dejours Christophe titre Travail, usure mentale. De la psychopathologie à la psychodynamique du travail – Comment le travail peut-il modifier le sujet de l’intérieur ? Quelles défenses et quelles stratégies adopte celui-ci, parfois même à son détriment ? Jusqu’à quel point ces attitudes tendent-elles à se développer et même à se banaliser un peu partout, et dans tous les secteurs ? Telles sont les questions que traite ce livre qui a marqué la naissance de la psychodynamique du travail.

Durkheim Émile titre De la division du travail social – Émile Durkheim (1858-1917) – 15 avril 1858 15 novembre 1917 voir sur mon blog d’où j’ai facilement retrouvé : Émile Durkheim, De la division du travail social livre téléchargeable sur le site des classiques des sciences sociales

Godard Philippe titre Contre le travail des enfants Qu’ils vivent dans un pays riche ou dans un pays pauvre, les enfants sont les premières victimes de notre société marchande. Les règles économiques font d’eux, d’un côté du globe, des esclaves au travail soustraits aux jeux et à l’école, de l’autre, de super-consommateurs de produits fabriqués de plus en plus souvent par les premiers.

Graffin Laurence (dir.) titre Le Travail en questions – À partir de dix films réalisés pour La Cinquième sur la mutation du travail, Laurence Graffin a été rédactrice en chef d’un « grand petit » ouvrage collectif composé de dix petits livres auxquels ont contribué de nombreux auteurs, spécialistes du travail dans différents domaines, qui tentent de répondre à une série de questions d’actualité (Faut il encore un diplôme ? Peut-on maîtriser le temps ?…) et de questions de portée plus générale (Faut-il croire au travail ? Que sera le travail demain ?…).

Hesiode – titre Les Travaux et les Jours – Texte de référence du VIIIe siècle av. J.-C. Parce que les dieux ont caché ce qui fait vivre les hommes, Hésiode, s’adressant notamment à Persès, l’exhorte à travailler plutôt qu’à ne rien faire ou à se plaindre du destin. C’est que la route est plane qui conduit à la misère, celle du mérite est sinueuse et laborieuse.

Marx Karl – titre Le Capital – Dans cette œuvre majeure sont analysés les principaux concepts et mécanismes du travail prolétarien dans leurs relations complexes aux processus de l’exploitation capitaliste. lien Préface de la première édition du Capital (lien site marxists.org où vous pouvez aussi lire juste avant la page que je vous indique l’avertissement au lecteur du livre 1 du capital de Louis Althusser puis l’ouvrage – lien sur le sommaire

Marx Karl – titre Les Manuscrits de 1844 – Ces textes de « jeunesse » constituent un moment clé tant dans la production marxienne que dans l’histoire de l’analyse du concept d’aliénation. Celle-ci y est centralement rattachée au travail, et celui-ci dénoncé comme mortifère. – lien sur les manuscrits de 1844 sur le site marxistes.org

Meda Dominique titre Le Travail, une valeur en voie de disparition – Un livre qui a défrayé la chronique à la fin du XXe siècle sur la question du travail, considéré comme une valeur « enchantée » qui exerce sur nous un charme et une fascination toute magique où puisent les idéologies qui visent à nous asservir lors même qu’elles prétendent nous éduquer à l’autonomie et à la responsabilité. Toute notre conception du travail et de son rôle central dans notre société doit donc être repensée.

Nietzsche Friedrich – titre Le Gai Savoir – Le célèbre § 42 oppose le travail commun comme simple outil de subsistance à celui, beaucoup plus rare, de ceux qui préféreraient périr que de consentir à des travaux forcés. Friedrich Nietzsche (1844-1900) – 15 octobre 1844 sur mon blog le gai savoir document pdf voir page 74 travail et ennui

Pialoux Michel titre « Le vieil ouvrier et la nouvelle usine » in La Misère du monde – Sous la direction de Pierre Bourdieu. Sur la base d’une interview d’ouvriers d’une usine Peugeot dans les années quatre-vingt, Bourdieu fait ressortir le désarroi de ceux qui ne se retrouvent plus dans l’exercice de leur profession tant, sous les effets des bouleversements historico-politiques, elle s’est éloignée d’une de ses finalités initiales qui était d’être en plus d’un gagne-pain une condition de l’épanouissement et de la reconnaissance sociale et humaine. La misère du monde – Sous la direction de Pierre Bourdieu, une équipe de chercheurs s’est consacrée pendant trois ans à comprendre les conditions d’apparition des formes contemporaines de la misère sociale. La Cité, l’École, la famille, le monde ouvrier, le sous-prolétariat, l’univers des employés, celui des paysans et des artisans, etc. : autant d’espaces où se nouent des conflits générateurs d’une souffrance dont la vérité est dite, ici, par ceux qui la vivent. babelio

Complément lien sur les livres de Michel Pialoux sur babelio

Platon – titre La République – Le livre II, en particulier, où la question de la division et de la spécialisation du travail est mise en relation avec l’organisation de la cité – Socrate aborde d’abord la division du travail entre les classes de la société (source) – voir aussi (lien), et le livre X, où sont exposées les caractéristiques du travail technique et poétique. Télécharger les livres de Platon (lien) – Platon en version numérique (lien) – La république de Platon sur Gutenberg chercher éventuellement sur d’autres sites

Schwartz Yves – titre Travail et philosophie – Le travail est-il un moment de la vie ? Cette question n’est pas si truistique qu’elle le parait. Si la réponse est positive, l’activité industrieuse doit inscrire en elle enjeux, tensions, choix d’usage de soi qui font la substance de la vie individuelle et sociale. Cette idée n’est pas tellement naturelle au sein d’une culture qui a longtemps vu dans le travail une activité mécanique, un temps de vie plutôt anémié. Mais la vie peut-elle ainsi s’absenter à elle même, se mettre en mode mineur ? Ni les mutations actuelles, ni les recherches en cours sur le travail n’incitent à une pause spéculative. Enigmatique, le travail se meut sans cesse entre des normes anticipatrices et des resingularisations micro-créatives. Il redispose de vieilles questions comme la conceptualisation du changement, la faculté d’anticipation des concepts, les rapports entre savoir et pouvoir, entre le concept et la vie, les processus fabricateurs d’histoire, la santé psychique… que la philosophie ne peut ignorer sans affaiblir sa puissance d’interrogation. Convoquée, la philosophie dans la mesure où elle se ménage des procédures d’apprentissage sur l’accomplissement des actes de travail et d’échanges avec les avancées de la recherche, peut tenter de dégager des lignes de force synthétiques sur ce qu’il peut y avoir de commensurable dans les activités de travail humaines et sur ce qui les différencie. On peut alors admettre une participation positive de sa part à l’organisation critique des circulations interdisciplinaires et à la réflexion sur un régime de production de savoirs sur le travail conforme aux hypothèses qui sont faites sur lui. Telle est l’orientation qui sous-tend les différents textes de cet ouvrage : une perspective philosophique, attentive aux forces de rappel du réel cherche à éprouver sa cohérence dans des champs du savoir et des terrains d’expérience diversifiés. babelio

Schwartz Yves – titre Le Paradigme ergologique, ou un métier de philosophe – Un ouvrage très ouvert qui aborde de façon plurielle et efficacement transversale aussi bien les problèmes du temps de travail que ceux du pouvoir ou de l’éthique. Le concept de travail est amplement discuté à partir des diverses perspectives ergonomique, juridique, sociale et économique.

Smith Adam – titre Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations Dans les premiers chapitres du livre I sont notamment étudiés les principaux mécanismes de l’organisation et de la division du travail, principes fondateurs de l’abondance de richesses des nations modernes. Adam Smith (1723-1790) économiste et philosophe – 17 juillet 1790 sur mon blog Compléments Adam Smith dossier lumni et lien sur les classiques de sciences sociales où nous aurons : Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations voir l’introduction et le plan de l’ouvrageLe livre 1 dont il est question –

Veblen Thorstein – titre Théorie de la classe de loisir – Thèse célèbre qui met en évidence les limites de la conception ascétique de l’organisation sociale du travail, et annonce un avenir qui fera une grande part à la société du temps libre et des loisirs.

Virgile titre – Les Géorgiques – Prépas scientifiques 2023 – Nous sommes en 29 avant notre ère : Octave, le futur empereur, vient de se rendre maître du monde grâce à sa victoire sur Antoine et Cléopâtre, et Virgile publie ses Géorgiques, dédiées à Mécène, un proche d’Octave. Le contenu des quatre chants, tel qu’annoncé dans les premiers vers, laisse attendre un traité d’agriculture. Virgile semble donc soutenir les efforts d’Octave en faveur de l’agriculture italienne et encourager comme lui les Romains à se faire paysans.
Mais Virgile est un poète, peut-être le plus grand poète latin, et Les Géorgiques sont bien autre chose qu’un simple traité. Elles proposent, avec un souffle et une ampleur rarement égalés, une morale fondée sur l’effort et le travail comme conditions de l’élévation de l’homme, en même temps qu’une réflexion sur la place de celui-ci dans la nature. Comme toute grande œuvre, elles questionnent également le lecteur sur leur sens et l’interprétation qu’il est possible de leur apporter. babelio

Travail en poésie

Recherche de proverbes où le terme travail apparaît (59 réponses au 28 août 2022)

Citations

« Choisissez un travail que vous aimez et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie ». [Confucius]

Dossier Souffrance et Plaisir au travail

Vers une meilleure qualité de vie au travail – Travail souffrance, travail plaisir, ces deux images se superposent et renvoient chacune à des réalités fortes. Le travail peut procurer du plaisir, être le lieu et le moyen d’une réalisation personnelle, permettre un certain niveau de vie, apporter un statut social, mais il peut également être vécu comme pénible, contraignant, dans un contexte économique de plus en plus difficile. Dossier cité des sciences

Articles

Le « beau travail », une revendication ouvrière trop souvent oubliée – Marc Loriol, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne La fierté du « beau travail » est une revendication ouvrière et même un besoin psychosocial pour tenir dans un travail particulièrement pénible.

Que sait-on du travail ? Lien sur la série – Le Monde

Semaine de quatre jours : autant de travail à faire en moins de temps ?

Dernière mise à jour 01.05.2024

Publié par bernadette1couturier

Ancienne Professeur, puis Documentaliste, maintenant à la retraite, j'ai eu envie de tenir un blog sur des faits qui se sont produits un certain jour. En ajoutant des liens intéressants.

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